Clermont – Clermont ISFF https://clermont-filmfest.org Festival du court métrage de Clermont-Ferrand | 31 Janv. > 8 Fév. 2025 Wed, 17 Mar 2021 11:00:57 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.5 https://clermont-filmfest.org/wp-content/uploads/2017/10/lutin-sqp-1-300x275.png Clermont – Clermont ISFF https://clermont-filmfest.org 32 32 Dîner avec Précieux https://clermont-filmfest.org/precieux/ Sat, 16 Jan 2021 20:00:34 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/?p=34968  

Entretien avec Paul Mas, réalisateur de Précieux

Quels matériaux avez-vous utilisés pour créer les personnages ?
Les corps des marionnettes sont en silicone. On fait une sculpture, puis un moule dans lequel on place une armature en fil d’aluminium, qui lui permettra de garder la pose. Ensuite, on verse du silicone qui, en solidifiant, prendra la forme de la sculpture initiale. Un petit peu de peinture (silicone teinté), des costumes et voilà ! Les têtes des figurants (les autres enfants) sont moulées en résine polyuréthane, un matériau dur. Elles sont creuses, pour être plus légères. Les têtes d’Emile et de Julie sont faites en silicone, en suivant un procédé similaire au corps.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de situer l’action dans l’environnement de l’école primaire pour questionner la difficulté de votre personnage à être accueilli socialement ?
Avec Précieux, je souhaitais réaliser un film pour adulte, dont tous les personnages principaux seraient des enfants. J’ai voulu trouver l’origine des mécanismes d’exclusion, de prise de pouvoir de l’un sur l’autre qui me semblent faire système et norme actuellement. Plus je cherchais, plus je remontais le temps et m’approchais de l’enfance. L’enjeu était alors de mettre en scène ce moment de bascule, où l’individu se débarrasse d’une partie de son empathie pour survivre. Je souhaitais réaliser le film le plus universel possible. En France, les écoles se ressemblent énormément. Je pouvais donc convoquer des souvenirs communs et toucher un maximum de personnes.

Qu’apportaient à la narration les leçons de piscine en particulier ?
La piscine, c’est un endroit où l’on est à moitié nu, en face de ses camarades de classe, à moitié nus eux aussi. C’est un lieu de vulnérabilité, un cours qui est souvent redouté chez les enfants et adolescents. Mon but étant de me rapprocher le plus possible de la fragilité de mes personnages, la piscine me semblait un bon choix pour mettre en scène des moments de honte, mais aussi d’intimité entre les enfants. Les cours de piscine, c’est aussi un souvenir (désagréable) commun à beaucoup de gens…

Qu’est-ce qui vous intéressait dans le fait que les autres enfants de la classe ne soient pas identifiables à part Julie et Emile ?
Emile et Julie n’arrivent pas à se projeter dans l’autre. Julie car elle est ostracisée, Emile par son handicap. Le film se déroulant entièrement dans le regard de Julie, il me semblait important de rendre à l’image cette peur des autres, qui semblent se comporter en meute et être dépourvus d’individualité. De plus, ça m’a permis de rentrer dans mon budget car l’animation en volume favorise la fabrication à la chaîne.

Quel est l’avenir du format court-métrage d’après vous ?
De nombreux courts métrages se font quasi gratuitement, ou alors sur une base de volontariat. Il faut donc savoir comment on oriente notre regard : est-ce qu’on parle du nombre de films qui sortent ou du nombre de gens qui en vivent ? Parce que ce n’est pas du tout la même chose. Avec Précieux, j’ai eu la chance d’être payé, et de pouvoir payer mon équipe. Ça ne devrait être ni un privilège ni une chance, juste un boulot. Le format a de l’avenir, tant que des gens souhaiteront réaliser des films et auront de la volonté. Le métier de « réalisateur-trice de court métrage », c’est un autre débat.

Demain on reconfine, quels plaisirs culturels conseillez-vous pour échapper à l’ennui ?
Sans aucune hésitation : Chicken Run, l’intégrale des Harry Potter, le premier Robocop et Starship Troopers. En tout cas, des films « doudous » que l’on a déjà vus un million de fois, ça a très bien marché pour moi !

Pour voir Précieux, rendez-vous aux séances de la compétition nationale F4.

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Breakfast avec L’âge tendre https://clermont-filmfest.org/lage-tendre/ Thu, 30 Jan 2020 23:00:00 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/lage-tendre/  

Entretien avec Julien Gaspar-Oliveri, réalisateur de L’âge tendre

L’âge tendre raconte la tentative d’émancipation d’une adolescente prise dans une relation fusionnelle et exclusive avec sa mère. Qu’est-ce qui vous a donné envie de la mettre en scène ?
Le personnage de Diane est né d’une rencontre marquante. Ce n’est pas son histoire mais plutôt à partir de cette rencontre que j’ai eu l’envie de passer du temps à filmer une jeune fille en manque de repères. J’ai inventé beaucoup de choses à partir du peu de temps où j’ai eu affaire à elle. Une fois que le personnage a émergé, j’ai cherché à créer un débordement et la fiction s’est totalement emparée du sujet. Ensuite, il y a l’envie de filmer des femmes. Jusqu’à aujourd’hui, j’ai toujours eu envie de mettre en scène des personnages féminins et de parler de la famille. Dans mon précédent film, Villeperdue, je racontais la vie d’une mère avec ses deux enfants adultes. Il y avait déjà des liens très fusionnels. La mère est souvent au centre de ce que j’écris. Dans L’âge tendre, j’ai déplacé mon regard pour observer les comportements d’une jeune fille dans une famille monoparentale sans aucune limite de ton avec sa mère. L’adolescence était le sujet de base, et je l’ai pris comme un laboratoire. Je voulais écrire un personnage à la frontière pour mieux filmer sa chute entre son besoin de s’émanciper et son désir pour les hommes qu’elle ne connaît pas.

Comment avez-vous travaillé avec Noée Abita, qui livre une interprétation très juste du personnage de Diane ?
Très simplement. J’ai choisi Noée au premier rendez-vous sans lui faire passer d’essai. J’avais envie de cette prise de risque d’abord pour moi-même. Je voulais tenter quelque chose avec elle sans trop la connaître. Je l’avais un peu vue jouer et elle me paraissait à l’opposé du personnage de Diane. C’est justement ce paradoxe qui m’a séduit. J’aime profondément diriger les acteurs, j’aime voir les choses autrement qu’à l’écriture. Notre rencontre avec Noée s’est donc construite sur le tournage, et nous avons démarré le travail par les séquences les plus brutes du film. On a tout de suite été au coeur des choses et du personnage. J’avais le désir d’un environnement qui glisse autour d’elle, d’un tourbillon. C’est dans ses silences que le personnage m’intéressait le plus. Noée s’est fondue dans l’image avec l’intensité que j’avais ressentie en la rencontrant. Je lui ai donné toute ma confiance. On a beaucoup rigolé car j’aime travailler dans la légèreté et créer une atmosphère aussi détendue que possible pour tout le monde.

Vous avez également travaillé au théâtre en tant que metteur en scène. Cette expérience change-t-elle, selon vous, votre rapport au cinéma ? Dans votre manière de diriger les acteurs, ou lors de l’écriture ?
Ces deux mondes sont extrêmement complémentaires. Mon expérience de la scène me guide forcément dans l’approche d’un tournage, et l’inverse également. C’est pour moi deux façons différentes d’engager les choses, mais qui ne s’opposent absolument pas. Par exemple, le théâtre m’a sans doute donné le goût du plan-séquence et du gros plan au cinéma. Il y a des choses qu’on ne voit bien qu’avec un objectif, d’ailleurs on voit rarement les gens d’aussi près quand on ne les connaît pas intimement. J’ai eu envie de faire du cinéma pour aller plus loin avec les acteurs. C’est ma plus grande motivation, dès l’écriture. Une personne qui entre en scène débarque avec un paysage intérieur, le cinéma permet de le filmer dans le détail. C’est là que j’aime observer le travail et l’imaginaire d’un interprète.

Quelles sont vos œuvres de référence ?
J’aime la frontalité de Rosetta des frères Dardenne. La délicatesse sublime de La chambre du fils de Nanni Moretti. L’oeuvre de Lars Von Trier et Kubrick pour la liberté d’un film à l’autre et la créativité. Sweet Sixteen de Ken Loach pour ses personnages et la tendresse qu’il a pour eux.

Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées ?
Faire un film reste une drôle d’expérience quel qu’en soit le résultat. Dans mon cas, je trouve ma liberté dans une forme d’urgence. La liberté vient du plateau. Il est possible de faire plus de tentatives avec un court-métrage, mais il faut toujours s’efforcer de garder cet objectif, quel que soit le format. Si le geste ne va pas au bout, alors on voit l’idée seulement. Il y a un schéma structurel un peu classique dans l’écriture d’un film, ce qui m’importe c’est de permettre des accidents tout autour.

Pour voir L’âge tendre, rendez-vous aux séances de la compétition nationale F1.

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Breakfast avec Atardecer en el Tropico (Coucher de soleil sous les tropiques) https://clermont-filmfest.org/atardecer-en-el-tropico/ Sat, 16 Feb 2019 23:00:00 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/atardecer-en-el-tropico/  

Entretien avec Marta María Borrás, réalisatrice de Atardecer en el Tropico (Coucher de soleil sous les tropiques)

la mouche cf Dans quelle mesure cela vous intéressait de questionner l’unité de la famille ? Est-ce que vous avez d’autres projets sur ce thème ?
La famille, c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup. Principalement, le fonctionnement à l’intérieur d’une famille. À Cuba, pendant longtemps, la famille a été une entité très unie, très fermée. Actuellement, et avec l’émigration, la famille s’est délitée petit à petit, elle s’est fragmentée. Ce noyau se réduit de plus en plus, il se dilate. Je sens une rupture très grande entre ma génération (les personnes nées au milieu des années 80) et les générations plus jeunes avec la génération de mes parents ou de mes grands-parents. Dans une même maison cohabitent des modes de pensées très différents, des façons très diverses de voir la vie et la société cubaine. On peut penser que c’est quelque chose qui est commun à d’autres époques, à d’autres sociétés. Mais à Cuba il y a des nuances très spécifiques. Par ailleurs, la famille constitue un espace de pouvoir, établi par des hiérarchies très précises. Et ça m’intéresse de questionner ces hiérarchies. Mon court métrage précédent, Un Instante, abordait aussi le sujet de la famille et ses règles. L’écœurement que peuvent générer les conventions sociales, le manque de liberté des individus, dans ce cas-là d’une femme, une mère, qui maintiennent l’ordre familial. Pour ces deux court métrages, j’ai choisi comme lieu des bâtiments de cités ouvrières. Ce sont des espaces avec d’énormes bâtiments construits par la Révolution pour les familles des ouvriers. Parfois, c’était carrément les familles qui aidaient à les construire. Des centaines de familles vivent dans ces bâtiments. Aujourd’hui ce sont des endroits où personne n’a envie de vivre parce qu’ils sont surpeuplés. Il n’y a aucune intimité. Pour moi, ces bâtiments représentent l’échec d’un modèle de famille.

la mouche cf Pourquoi souhaitiez-vous filmer une relation père-fille, sans frères ou sœurs et en l’absence de la mère ?
Ça c’est une histoire très personnelle. J’aime dire que ce court métrage est une autofiction. C’est l’histoire de mon père et la mienne. Deux générations différentes unies par une maison, une chanson, un pays, notre amour. Dans ce film, je dis des choses à mon père que je ne pourrais jamais lui dire avec des mots, face à face. Parce que nous ne nous comprendrions pas. Je lui dis que nous sommes un projet en faillite. C’est pour ça qu’il n’y a pas d’autres membres de la famille. Mais même avec nos contradictions, notre liberté de choix, il y a de l’amour et nous sommes une famille. Un autre type de famille, aussi valable que – ce que certaines personnes à Cuba appellent – la famille originelle, un noyau normatif composé de la mère, le père et les enfants. Dans mon court métrage précédent j’ai parlé d’une mère, de ma mère. Le concept d’autofiction m’intéresse beaucoup. Là, c’était une femme seule. Et une jeune mère qui se sent prisonnière du système qui dicte ce que doit être une famille conventionnelle. Par ailleurs, la figure d’un père et d’une fille m’intéressait pour décoder les relations de pouvoir. Le père retourne à la maison à un moment où il semble avoir tout perdu. C’est maintenant la fille qui occupe la meilleure place dans cet espace, y compris sur l’aspect économique. Ça m’intéressait d’explorer ce changement de statut familial.

la mouche cf Comment avez-vous choisi la chanson du film ?
La musique, dans ce cas une chanson, c’est à partir de là que les personnages s’expriment le mieux. Par moments j’ai hésité à enlever tous les dialogues pour que cette chanson soit leur seul mode de communication. Mais je crois que d’une certaine manière on arrive à ça. Très souvent on a du mal à communiquer directement. Pour éviter l’effondrement du fragile équilibre d’intérêts que nous avons réussi à maintenir en tant que famille, en tant qu’entités sociales, avec nous-même. Ces personnages se disent les choses les plus sincères – surtout à eux-mêmes – dans cet espace si sensible. Le père, je sens qu’il n’a pas les mots pour exprimer ce qu’il est en train de vivre, son retour dans un lieu qui a changé, des changements auxquels il n’était pas préparé. Mais il trouve dans une mélodie, dans un souvenir peut-être partagé et hérité au plus profond de son intimité et de sa mémoire, quelque chose pour commencer un nouveau cycle de vie. Mais, en même temps, il y a un peu d’ironie. Parce que la vie arbore un sourire très sardonique. C’est ça que j’aime dans le kitsch. Au-delà du fait que c’est un type d’expression qui caractérise beaucoup la sphère familiale. Annia Linares était une chanteuse très populaire à Cuba dans les années 80. Mes parents m’ont donné le goût de cette musique. En plus, au moment de préparer la photographie ou de penser la mise en scène de mes courts, j’aime beaucoup travailler sur le minimalisme. Du coup j’ai voulu travailler avec cette chanson sentimentale, décalée, bigarrée. De façon à ce que les personnages expriment ce qu’ils ressentent jusqu’à un niveau qui élargit la réalité.

la mouche cf Comment avez-vous travaillé sur les moments de solitude ? Pourquoi avez-vous voulu montrer les personnages séparément ?
Ça m’intéresse beaucoup. Ça me permet d’explorer comment on regarde l’autre et comment on est regardés. C’est une idée que je veux continuer à approfondir. Dans ce cas, j’avais envie de montrer les points de vue de chacun. Les espaces inconnus de ces deux personnes si proches. Ça me permet aussi de centrer davantage l’histoire sur l’aspect sensoriel. Les personnages se montrent petit à petit par petits bouts : comment ils se comportent quand ils sont seuls, quand ils jouent un rôle, par exemple le rôle de père ou quand ils sont dévastés. Le spectateur doit construire les personnages, les construire à partir de ces fragments.

la mouche cf Diriez-vous que le format du court métrage vous a donné une liberté particulière ?
Le format du court métrage me plaît beaucoup. Il a été idéal pour explorer certaines idées auxquelles je faisais référence auparavant. Travailler sur un temps plus réduit me permet de présenter seulement quelques fragments de qui sont les personnages, les situations dans lesquelles ils évoluent. Beaucoup de choses restent en dehors ou en-dessous, comme un iceberg, et le spectateur est libre de donner une forme, un sens, une histoire à ce personnage, à ce moment. Par exemple quand on voyage en voiture, en train, on peut voir des personnes, des situations, des fragments de vie qui nous interpellent, mais le train continue sa route, sans s’arrêter pour nous, et, pendant un court laps de temps, on construit cette personne, cette situation. On invente cette histoire cachée et perdue pour nous. Ça me permet d’explorer une communication plus sensorielle. Pour moi le court métrage a été jusqu’à maintenant un laboratoire d’expérimentations très personnelles.

Atardecer en el Tropico (Coucher de soleil sous les tropiques) a été projeté en compétition internationale.

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Goûter avec Mamartuile https://clermont-filmfest.org/mamartuile/ Sun, 27 Jan 2019 23:00:00 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/mamartuile/  

Entretien avec Alejandro Saevich, réalisateur de Mamartuile

la mouche cf  Vous aimez l’absurde ?
J’aime la liberté que l’absurde me procure quand c’est une toile de fond sur laquelle les personnages peuvent déclamer leurs répliques solennelles sans réaliser la bêtise dans laquelle ils baignent. Ainsi, c’est en partant d’un postulat absurde fonctionnant sérieusement que nous avons obtenu le ton recherché pour cette histoire (écrite par Gabriel Nuncio et son père, Abraham Nuncio). En préparant le film, j’ai compris que tout était dans le langage : le cadrage, les décors, le son, l’utilisation de la musique, quelle chanson choisir et à quel moment la placer, le ton dans le jeu des acteurs… Il fallait que tout soit sérieux. Super sérieux. En outre, je ne voulais pas faire une critique directe de nos hommes politiques, mais créer un petit monde agréable que l’on partage avec le président et son conseiller, et laisser la critique résider uniquement dans l’absurdité de l’intrigue.

la mouche cf Comment avez-vous travaillé sur les diverses activités du président tandis qu’il parle avec son conseiller ?
C’est un président qui n’a pas de ferveur politique. Peut-être l’avait-il avant, mais il l’a perdue. Il est fatigué. Comme il voit approcher la fin de sa vie politique, il se concentre sur la qualité de la vie qu’il va entamer quand tout sera terminé. Et puis il tue le temps : il apprend des pas de danse, il va à la pêche, il coupe son bois lui-même. Je voulais qu’il soit sympathique, qu’on lui pardonne d’avance en attendant de comprendre ses véritables positions sur le problème. Nous avons donc abordé chacune de ses activités de façon très solennelle, en créant une passerelle entre elles. Une petite passerelle. D’un autre côté, à travers ces activités, on entraperçoit son univers intérieur, et on reconstitue soi-même le puzzle, non seulement en ce qui le concerne, mais aussi en ce qui concerne le Mexique que l’on ne voit jamais dans cette histoire.On a beaucoup répété pour construire ces évocations du passé et du présent des personnages. On a bossé pour en dire le maximum sur ce qui est hors champ, dans un autre cadre temporel. C’était une expérience de création passionnante.

la mouche cf D’où vient la chanson du générique de fin ?
Je l’ai écrite avec Federico Schmucler, un ami et excellent musicien. En y repensant, c’est incroyable avec quelle facilité on y est arrivés : on s’y est mis et en moins d’une heure, on avait la structure de la chanson, la mélodie et déjà plusieurs essais dans la boîte. J’ai écrit les paroles en français, une langue que je ne parle pas, en imaginant une ode qui résumerait tout ce qui vient de se passer. Et en tentant de créer l’illusion d’une vieille chanson chantée dans une taverne par des soûlards fiers de leur histoire et de leurs ancêtres. C’était une blague pour clore une autre blague, ce qui me convenait bien. Mes potes ont fait les chœurs, et le président, Jacobo Lieberman, qui est aussi musicien, a ajouté de la scie musicale. Quant au chant principal, c’est moi qui chante car je n’ai pas peur du ridicule. On a bien rigolé.

la mouche cf Pensez-vous que vous moquer de la politique va devenir un de vos thèmes de prédilection ?
Je me suis bien amusé à créer ces personnages du monde de la politique, mais je ne suis pas sûr de remettre ça. J’ai réalisé Mamartuile car j’aimais bien l’humour de cette histoire et que je voulais apporter mon regard d’étranger sur les particularités mexicaines, avec un peu de recul. Dans nos pays en voie de développement (je suis argentin d’origine), je pense que les hommes politiques se prêtent particulièrement bien à la satire. Nos dirigeants sont en général tellement éloignés de leur peuple qu’on a l’impression qu’ils vivent dans un autre monde. Voilà qui donne toute liberté d’imaginer une histoire avec des personnages réalistes qui disent des choses ridicules. Mais on peut retrouver cela dans les élites artistiques de nos pays, et c’est peut-être cet univers-là que je vais choisir pour mon prochain projet, car j’ai envie d’aborder la question de la moralité à travers l’humour.

la mouche cf Diriez-vous que le format court vous a donné une certaine liberté ?
J’ai vite compris que le court métrage était un genre à part entière, et qu’il y avait donc certaines règles à respecter. Du moins, c’est la voie que j’ai choisie de suivre pour ce projet. Il était primordial pour moi d’avoir un langage cinématographique très conceptualisé et de le respecter du début à la fin. J’ai conçu et étudié chaque scène, chaque costume en les intégrant dans un contexte global. Avec le chef décorateur (Oscar Tello), nous avons ajouté des éléments en arrière-plan qui participaient à une cosmogonie extrêmement minutieuse. J’ai collaboré avec un directeur photo très dynamique, à qui j’ai demandé de faire ce qu’il y avait de plus formel. Et j’ai fait la même demande à chaque collaborateur. En d’autres termes, de mon propre chef, je me suis donné le moins de liberté possible. Une chose que j’ai apprise sur le court métrage en réalisant Mamartuile, c’est qu’il y a un point commun avec le long métrage : la relation avec le spectateur. Après avoir regardé un long métrage, on ne se souvient pas de toutes les actions. On se souvient des personnages, d’une anecdote, de certaines ambiances ou de certaines émotions. Si le court métrage est bien fait, ces éléments vont marquer le spectateur avec autant de force que dans un long métrage.

 Pour voir Mamartuile, rendez-vous aux séances du programme I4 de la compétition internationale.

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Séance de rattrapage avec Festival Scope https://clermont-filmfest.org/festival-scope-2018/ Wed, 21 Feb 2018 10:34:58 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=6532  

La plate-forme Internet cinéphile Festival Scope propose une séance de rattrapage en diffusant gratuitement en ligne 23 films du palmarès du 40e festival international du court métrage de Clermont-Ferrand.

 

Du jeudi 22 février au dimanche 11 mars, vous pouvez visionner gratuitement via leur site internet des courts métrages que vous aurez sélectionné au préalable.

 

Attention, il faut veiller à s’inscrire puisque le nombre de places est limité. Vous pouvez voir chaque film une seule fois, et ainsi leur attribuer une note.

 

Rendez-vous sur le site Internet de Festival Scope en cliquant ici ! 
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Festival 2018 en images, jour 9 : Un dernier Expresso pour la route, un palmarès et un Vercingétorix ! https://clermont-filmfest.org/festival-2018-en-images-jour-9/ Tue, 13 Feb 2018 23:00:00 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/festival-2018-en-images-jour-9/ ]]> Première fois – Patrick Wang https://clermont-filmfest.org/premiere-fois-patrick-wang/ Tue, 28 Jun 2016 22:00:00 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/premiere-fois-patrick-wang/ À l’occasion du festival du court métrage de Clermont-Ferrand 2016 où il officiait en tant que juré international, l’équipe du magazine Court-circuit (Arte) en a profité pour revenir sur les premiers pas du cinéaste américain d’origine taïwanaise, connu pour ses deux longs métrages In the Family et Les secrets des autres.

 

Pour revoir cette interview diffusée lors du magazine du 1er juillet 2016 dans le cadre d’un spécial « voyage en Asie » dans son habitat naturel, rendez-vous ici.

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Clermont dans la lucarne : mai 2016 https://clermont-filmfest.org/clermont-dans-la-lucarne-mai-2016/ Thu, 28 Apr 2016 22:00:00 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/clermont-dans-la-lucarne-mai-2016/ Votre planning télévisuel mensuel des diffusions de courts métrages passés par le festival du court métrage de Clermont-Ferrand, émission par émission.

Vous avez loupé une édition ? Voici quelques sessions de rattrapage.

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Tous les vendredis après minuit (dans la nuit de vendredi à samedi) sur Arte

Vendredi 13 mai : L’émission de ce vendredi est placée sous le signe de la fraternité. Est diffusé Die Badewanne de Tim Ellrich, qui raconte comment 3 frères vont se débrouiller pour offrir un cadeau original à leur mère. Ce film était sélectionné en compétition internationale lors du dernier festival de Clermont-Ferrand, et avait obtenu le Prix spécial du Jury.

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Die Badewanne de Tim Ellrich

Arte continue la soirée avec Drengen der gin bagloens (Le garçon qui marchait à reculons) de Thomas Vinterberg. Lorsqu’Andreas perd son frère Mikkel, il tente par tous les moyens de revenir dans le passé. Ce film concourrait en 1995 dans la compétition internationale du festival, et il avait remporté le Prix du Public ainsi que la Mention Spéciale du Jury.

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 Drengen der gin bagloens de Thomas Vinterbeg

Vendredi 20 mai :  C’est d’actualité, cette semaine Court Circuit consacre son émission au festival de Cannes. Arte diffusera à cette occasion le film ayant obtenu le César du meilleur court métrage, le Prix du Meilleur Film d’Animation francophone SACD et le Prix Spécial du Jury de Clermont-Ferrand (rien que ça !) en 2016. Vous l’aurez sans doute deviné, il s’agit de l’incontournable film de Céline Devaux : Le Repas dominical. Le personnage principal, Jean, se rend chez ses parents pour déjeuner un dimanche avec sa famille et c’est toujours un peu compliqué, surtout quand la nuit de la veille a été courte.

Trailer de Le Repas dominical

Nous avions interviewé Céline Devaux lors de son passage à Clermont en 2016. Retrouvez son interview ici.

Vous pourrez également découvrir ou re-découvrir Kung Fury de David Sandberg, que vous avez pu voir dans la séance d’ouverture ainsi que dans la rétrospective Suède du festival de Clermont en 2016. Miami, 1985, un détective et maître des arts martiaux remonte le temps, se perd un peu au passage et fini par combattre l’abominable « Kung Führer », alias Adolf Hitler.

Trailer de Kung Fury

Vendredi 27 mai :  Les amours impossibles, voici le thème de la dernière émission Court Circuit du mois de mai. On commence par Une sur trois réalisé par Cécilia de Arce. Il concourrait en compétition nationale lors du festival de 2016. Il raconte l’histoire de deux étudiantes en design, qui voient leur quotidien chamboulé à cause de la grossesse de l’une d’entre elles. Le film a obtenu le Prix ADAMI d’interprétation, qui a récompensé l’actrice Florence Fauquet.

Trailer de Une sur trois de Cecilia de Arce

Si vous voulez en savoir plus sur le film, voici son interview réalisée lors de son passage à Clermont en 2016.

La soirée finira avec Au loin les dinosaures de Arthur CahnLe film raconte la rencontre entre Aurore, qui vit chez ses grands-parents afin d’éviter d’être confrontée à la maladie de son père, et Loup, jeune homme déscolarisé qui se réfugie dans la rêverie. Le court métrage était sélectionné en compétition nationale lors de la dernière édition du festival de Clermont-Ferrand.

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 Au loin les dinosaures de Arthur Cahn

Nous avions interviewé Arthur Cahn lors de son passage à Clermont-Ferrand, à retrouver ici.

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Tous les lundis après minuit (dans la nuit de lundi à mardi) sur France 3

Lundi 2 mai : France 3 débute le mois avec la programmation de Des filles et des chiens de Sophie Fillières. Ce court métrage de cinq minutes nous montre deux jeunes femmes jouant à leur jeu préféré. Il avait remporté lors du festival de 1992 la Mention spéciale du Jury dans la compétition nationale.

filleschiensDes filles et des chiens de Sophie Fillières

Lundi 16 mai : C’est d’actualité, France 3 consacre ce soir son émission au festival de Cannes. À cette occasion est diffusé Une chambre bleue de Tomasz Siwinski, qui était en compétition lors de la Semaine de la critique de Cannes en 2014 et également en compétition nationale du festival de Clermont en 2015. Un homme est coincé dans une chambre bleue, et il lui est impossible d’y échapper. Sa fenêtre est son seul lien avec l’extérieur, et elle lui montre une réalité biaisée.

           

Trailer de Une chambre bleue de Tomasz Siwinski

Lundi 30 mai : France 3 propose une émission sur le cinéma méditerranéen. Vous pourrez donc voir Chiens de Caroline Poggi, sélectionné en compétition labo en 2013 au festival de Clermont. Il raconte l’histoire d’un jeune homme, vivant en montagne et dans la forêt, qui ne reconnaît plus ses chiens qui l’entourent.

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Chiens de Caroline Poggi

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Tous les dimanches après 22h30 sur Canal + Cinéma

Dimanche 22 mai : Mickrociné diffuse ce soir Guilty de King Fai Wan, qui était sélectionné lors du festival de 2015 en compétition internationale. Il raconte l’histoire de Siu Yau, qui a été condamnée il y a un an pour « rassemblement illégal » à la suite d’une manifestation. Depuis, elle clame son innocence et décide de se défendre.

Trailer de Guilty de King Fai Wan

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Tous les dimanches après minuit (dans la nuit de dimanche à lundi) sur France 2

Dimanche 15 avril : France 2 propose ce soir Duku Spacemarines de Nicolas Dubois, Hugo Paquin, Alice Suret-Canale, Nicolas Liautaud, dans le cadre de son cycle spécial cinéma «7e Art, miroir des âmes…». Ce film animé raconte l’histoire d’un Chinois qui pirate le système capitaliste américain, d’un combat de Tchèques, de rêves, de coqs, et d’apocalypse. Tout à la fois. 

Trailer de Duku Spacemarines de Nicolas DuboisHugo PaquinAlice Suret-Canale et Nicolas Liautaud

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Les carnets de la création : interview radio de William Laboury https://clermont-filmfest.org/les-carnets-de-la-creation-william-laboury/ Tue, 26 Apr 2016 22:00:00 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/les-carnets-de-la-creation-william-laboury/ L’émission Les carnets de la création explore, du lundi au vendredi à 20h55, la création actuelle. Aude Lavigne reçoit les artistes de toutes les disciplines artistiques. Chaque soir un/e artiste, chaque soir une vignette pour découvrir de jeunes talents et des artistes rares. Kaléidoscope vivant de la scène actuelle, Les Carnets de la création, c’est la tête chercheuse de France Culture.

Vendredi 15 avril, Aude Lavigne recevait William Laboury, réalisateur de Hotaru, Prix spécial du jury Labo et Fais le mort, Prix Canal+ national 2016.

Retrouvez l’interview vidéo de William Laboury réalisée par l’équipe de La Brasserie.

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Retour en vidéo sur Ciné-Piscine 2016 https://clermont-filmfest.org/retour-en-video-sur-cine-piscine-2015-2/ Tue, 19 Apr 2016 22:00:00 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/retour-en-video-sur-cine-piscine-2015-2/ Une vidéo réalisée par Clermont-Communauté.

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