expérimental – Clermont ISFF https://clermont-filmfest.org Festival du court métrage de Clermont-Ferrand | 31 Janv. > 8 Fév. 2025 Thu, 18 Mar 2021 17:19:11 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.7 https://clermont-filmfest.org/wp-content/uploads/2017/10/lutin-sqp-1-300x275.png expérimental – Clermont ISFF https://clermont-filmfest.org 32 32 Café court – François Vogel https://clermont-filmfest.org/cafe-court-francois-vogel/ Wed, 06 Feb 2019 23:00:00 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/cafe-court-franc%cc%a7ois-vogel/ Découvrez l’interview du réalisateur français François Vogel à propos de son court métrage Erebeta présenté dans la compétition labo 2019 (programme L5).
Une vidéo réalisée en complicité avec les étudiants de l’Arfis École.

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Goûter avec Fok Nabo Distorio https://clermont-filmfest.org/gouter-avec-fok-nabo-distorio/ Sun, 08 Feb 2015 23:00:00 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/gouter-avec-fok-nabo-distorio/  

Entretien avec Francesco Rosso, réalisateur de Fok Nabo Distorio


la mouche cf Votre film est basé sur des extraits de « Liivaterade Raamat », une composition de Liis Viira. Qu’est-ce qui vous a amené à construire des images sur cette musique ?

Récemment, je me suis fabriqué une boîte à lumière (pour l’animation de peinture à l’huile sur verre) et je me suis mis à m’amuser avec tout ce qui me tombait sous la main. Je me suis donc forgé une idée bien précise de ce que je voulais pour ce film. En même temps, j’ai vu beaucoup de concerts de musique classique et contemporaine estonienne à Tallinn, qui m’ont inspiré plein d’images. Liis Viira est une jeune compositrice qui fait aussi de l’animation, et après avoir écouté ses œuvres, j’ai décidé que « Liivaterade Raamat » serait le morceau idéal pour mon travail.


la mouche cf Ensuite, comment s’est fait le choix d’utiliser l’animation ?

J’ai réalisé ce film dans le cadre de mon Master en animation, donc le support était imposé. Cela dit, il ne me viendrait pas à l’idée de choisir un autre support pour illustrer un morceau de musique avec autant de liberté.


la mouche cf Quelles sont les techniques utilisées ? Les objets que vous avez utilisés ? Comment avez-vous filmé ces formes qui bougent ?

J’ai fait de l’image par image sous la caméra avec une superposition de plusieurs plaques de verre. Le film s’articule autour de trois actions : animer les objets ou la peinture, animer les sources de lumière et actionner la caméra manuellement.

J’ai utilisé des objets que j’ai trouvés dans l’atelier, des anneaux de métal, des engrenages, des lentilles de contact… principalement des objets de forme ronde.


la mouche cf Avez-vous écrit les lignes directrices à l’avance ou improvisé au fil de l’enregistrement ?

J’ai beaucoup expérimenté avant d’arriver à un résultat satisfaisant, puis j’ai mis le projet entre parenthèses pendant deux ans (pendant ce temps j’ai fait l’animation sur « Must Seeme-Black Seed »), puis, ayant pris de la bouteille en technique d’animation, j’ai réalisé Fok Nabo Distorio en trois semaines, tout en improvisation.


la mouche cf Les effets d’optique proviennent-ils de l’utilisation de lentilles de contact ou ont-ils été créés numériquement en post-prod ?

Les effets de couleur et d’optique sont uniquement créés sous la caméra grâce à une superposition de lentilles de contact.


la mouche cf Vous faites seulement de la vidéo, ou vous travaillez avec d’autres supports ?

Je travaille aussi la peinture, la photo argentique, la sérigraphie et l’illustration. L’animation est le seul support qui puisse contenir tous les autres à la fois, je fais donc plein d’expériences et je découvre plein de choses.


la mouche cf Quelles sont vos influences en cinéma et dans l’illustration ?

Mon influence principale, c’est toute la matière que j’ai ramenée de mes différents voyages depuis plusieurs années.

J’apprécie aussi le travail de différents artistes :

En cinéma, je dirais Walter Ruttmann, Len Lye, Hiroshi Teshigahara, Theodoros Angelopoulos, Sergei Eisenstein et Pier Paolo Pasolini.

Pour l’illustration, Antonio López García, David Hockney, Karin Mamma Andersson et Luc Tuymans.


la mouche cf Vous avez d’autres projets ?

J’ai toujours quelque chose en cours, en ce moment je me lance dans un court métrage d’animation autoproduit et une vidéo musicale d’animation, ainsi qu’une série de monotypes en mouvement.

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Lunch avec La chair de ma chère https://clermont-filmfest.org/la-chair-de-ma-chere/ Mon, 02 Feb 2015 23:00:00 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/la-chair-de-ma-chere/  

Entretien avec Calvin Antoine Blandin, réalisateur de La chair de ma chère


la mouche cf Dans La chair de ma chère, vos personnages parlent une langue que je n’ai pas comprise. Est-ce un langage qui existe ou avez-vous volontairement créé une distance en nous empêchant de comprendre leurs paroles ?

Dans La chair de ma chère, les personnages parlent une langue imaginaire, le but était de soutenir l’universalité du propos et aussi, en effet, créer une distance. Laisser les personnages hors d’atteinte, enfermés, dans leur monde.

Mais la raison principale reste acoustique, je n’entendais aucune langue parlée existante correspondre à l’univers. Le film ouvre une fenêtre sur la perception d’un enfant, éloignée du « réel », tout comme cette langue.


la mouche cf La chair de ma chère est basé sur le ressenti d’un enfant. Le film est particulièrement angoissant et nous rappelle forcément les angoisses excessives de l’enfance, ces pulsions de terreur qu’on a ressenties dans l’obscurité, dans le silence, dans l’interdit… Des émotions d’une grande puissance qu’on ne retrouve plus à l’âge adulte. Comment avez-vous travaillé, étiez-vous en contact avec des enfants pour rester ainsi connecté à cette « haute tension » ?

Aucune émotion ne demeure inaccessible, de l’enfance à la mort elles sont là, présentes, c’est nous qui ne savons parfois plus les voir.


la mouche cf Dans La chair de ma chère, les bruitages sonores sont très puissants et rendent le sentiment d’une présence. Avez-vous fait appel à un designer sonore ? 

J’ai travaillé avec Denis Vautrin, que je remercie une énième fois et sans qui le film ne serait pas ce qu’il est. Le partenariat a été très enrichissant, et pas seulement pour le film.


la mouche cf Pensez-vous que le cerveau et la chair sont interdépendants ou pensez-vous qu’ils peuvent s’isoler l’un de l’autre ?

Il serait bien pratique de pouvoir séparer le cerveau du reste du corps, mais ça semble impossible pour l’instant, et je ne voudrais aucunement faire office de cobaye pour le revérifier. En revanche si vous parlez plutôt d’isoler l’esprit, la conscience ou quel que soit le nom, du corps « matériel », oui, je le pense. De nombreuses choses me poussent à y croire, y compris certaines expériences. Et il est intéressant de voir que c’est une croyance très répandue dans de nombreux courants de pensée. En tout cas, je sais que la « réalité » va bien plus loin que ce que mes sens ont déjà pu me montrer. Ça rend ce monde dénué de sens encore plus intéressant.

Chair_de_ma_chere 1


la mouche cf Tandis que sa mère semble toujours présente à ses côtés, bien que parfois oscillante, l’enfant semble traverser plusieurs phases dans sa relation à son père. Pensez-vous que l’éloignement psychologique puisse être plus douloureux que l’absence physique ?

Absolument, en particulier chez un être possédant moins de repères, comme un enfant.


la mouche cf Le deuil est un processus psychologiquement déstabilisant que le Docteur Elizabeth Kübler-Ross a défini en 5 phases : déni, colère, marchandage, dépression, acceptation. Connaissiez-vous les travaux de cette psychologue ?

Non, mais ça parait très intéressant je devrais y jeter un œil. Cependant je ne pense pas que toutes ces phases apparaissent systématiquement dans le processus du deuil.

J’en suis même persuadé.


la mouche cf Comme tout parent, en faisant autorité, l’adulte tente de rétablir l’ordre des choses. Pour vous, l’encadrement que pense exercer l’adulte sur l’enfant est-il une réalité ou un fantasme ?

L’encadrement est dans cette configuration à la fois réalité et fantasme ; réalité, car c’est ce qu’il se passe, l’autorité qu’un parent se permet d’appliquer sur sa progéniture permet de poser des limites, ce « cadre » chéri, même si c’est parfois triste, peut être nécessaire, je n’ai pas de réponse. Mais fantasme grâce en partie au fameux « libre arbitre », l’homme est tel qu’il est, souvent surprenant. Et un cadre, ça se brise.

En revanche, se pose la question de « l’ordre des choses », et une fois de plus je n’ai pas LA réponse, car ma réponse est qu’il n’y en a pas, ni réponse ni ordre. Juste des choix à la limite.


la mouche cf La chair de ma chère
est une production française. Selon vous, dans le court métrage, qu’est-ce que la production française apporte que les autres n’ont pas ?

Si je dois comparer, ce sera d’après ce que j’ai pu entendre, car je n’ai qu’un aperçu vague de ce qu’est la production à l’étranger. Apparemment la production française apporte avant tout des facilités de financements que tous les pays n’offrent pas. Mais dans un domaine comme le court métrage qui regroupe une multitude de façon de faire je crois qu’il est plus judicieux de traiter au cas par cas, tous pays confondus. Pour moi, c’est avant tout une question de rapport producteur/réalisateur. Et je ne doute pas qu’il y a de bons producteurs partout. Le truc, c’est de trouver celui qui nous correspond.

Pour voir La chair de ma chère, rendez-vous aux séances de la Compétition nationale F6.

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Dîner avec L’invention du désert https://clermont-filmfest.org/linvention-du-desert/ Fri, 30 Jan 2015 23:00:00 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/linvention-du-desert/  

Entretien avec Thibault Le Texier, réalisateur de L’invention du désert.

 


la mouche cf 
Question technique : le titre officiel est-il The invention of the Desert, ou doit-on utiliser L’invention du désert ?

Au début, il n’y avait qu’une version anglaise du film, The Invention of the Desert, avec une voix off en anglais, de Liz Tolan. Puis Christophe Gougeon, de la boîte de production Atopic, a accepté de post-produire le film et on a en fait une version française, L’invention du désert, avec la voix de l’actrice Paola Comis. C’est cette VF qui sera projetée à Clermont.


la mouche cf 
Comment vous est venue l’idée de L’invention du désert ?

Eh bien en voyant une publicité pour le centre commercial Aeroville, non loin de Roissy. Sur cette image, tout était si artificiel, si fabriqué, c’en était effrayant alors que c’était censé faire rêver. Je me suis intéressé à des vidéos d’architecture, tout en poursuivant diverses recherches sur la technique, l’humanité augmentée, la singularité. Et je me suis dit que ça pourrait être intéressant de faire discuter ces deux matières, l’architecture et le post-humanisme, qui sont tous les deux le fruit d’une même logique instrumentale : dans un cas, l’instrumentalisation de l’espace, dans l’autre l’instrumentalisation de l’humain.

 

Aeroville

 


la mouche cf 
Vous y abordez la question de la robotisation des tâches, que ce soit par l’assistance apportée par l’informatique (ordinateurs, téléphones) ou par la construction de machines spécifiquement dédiées à un objectif en particulier (exemple de la construction de voitures). L’humanité s’est construite sur l’esclavage (Antiquité et Renaissance – Âge Classique), le servage (Moyen-Âge) et l’exploitation commerciale (Monde contemporain). On envisage parfois le robot comme l’espoir de demain, comme si l’esclave consentant était l’espoir. Que pensez-vous de cette vision ?

Je ne dirais pas que l’humanité s’est construite sur l’esclavage. De nombreux peuples n’ont pas connu cette forme d’asservissement, du moins pas avant de rencontrer leurs futurs esclavagistes.

Un trait commun à tous les peuples, en revanche, est l’intelligence technique. La technique, c’est en gros le recours à une prothèse pour faciliter une tâche, le robot n’étant qu’une prothèse très sophistiquée. La technique a toujours été l’auxiliaire de l’action humaine, quelque chose qui lui a permis de gagner en puissance, en précision, en rapidité, en confort ou en intelligence.

L’utilisation d’outils a imprégné nos façons de faire et de penser, et même notre physiologie ; l’usage d’une technologie a favorisé l’essor d’une autre, tout en empêchant une troisième de se développer ; l’usage d’une certaine technique a aiguisé certains de nos sens et favorisé certains comportements au détriment d’autres. Tout cela est indéniable. Mais, de manière générale, l’homme est toujours resté maître de ses outils.

Et c’est ce qui est en train de changer depuis quelque temps, vous avez raison, notamment sous l’impact des technologies numériques. J’ai l’impression que nous devenons de plus en plus esclaves de nos créations, qu’il s’agisse des voitures, des médicaments, des téléphones ou des ordinateurs. Un historien de la technique disait : « Ce n’est pas le thermostat qui détermine la température d’une maison, mais la personne qui règle le thermostat. » Eh bien, aujourd’hui, la personne qui règle le thermostat va souvent demander conseil à une machine ou à un expert (qui aura lui-même généralement interrogé des machines), plutôt que de faire comme faisaient ses parents ou de sonder son for intérieur. Le film parle de ça, du moment où les machines nous coachent, nous gèrent, nous gouvernent.


la mouche cf Avez-vous un smartphone ? Vous sert-il de GPS ? D’agenda ? D’appareil de mesure pour suivre des performances sportives ? De soutien personnel par exemple avec des rappels anti-tabac ? Que pensez-vous de notre mode de vie qui n’est pas seulement « connecté » à d’autres humains avec les réseaux sociaux, mais aussi à des assistants de tâches ?

Non, je n’ai pas de téléphone portable, et je ne suis pas un adepte du quantified self ; mais je suis tout à fait d’accord avec vous : il est de plus en plus difficile de vivre « naturellement » – non pas au sens de vivre « tout nu dans la nature », mais au sens de vivre spontanément, dans l’évidence des choses et de la vie, comme vivaient nos ancêtres pas si lointain, sans se soucier sans cesse de s’organiser, de se contrôler, de se rationaliser et de s’optimiser, sans se préoccuper en permanence, au travail et en dehors, d’être performant, séduisant et compétent.

La tyrannie du mode d’emploi touche toutes les sphères de l’existence. C’est comme si on ne savait plus comment coucher son bébé, quoi manger, quand faire les choses, où, pourquoi. On a maintenant besoin de machines, de conseils et de feedbacks pour accomplir les actes les plus anodins. Plus rien n’a d’évidence. Et cela donne un poids croissant à la technique, à qui l’on demande de plus en plus de savoir à notre place et de faire à notre place (j’ai écrit un papier là-dessus si vous voulez : « Le management de soi »)

 

Invention du Desert

 


la mouche cf 
Pensez-vous que l’on puisse définir une frontière entre assistance utile et perte de capacités à trouver les réponses par soi-même ?

Bien sûr, et cette question de l’autonomie est l’une des plus importantes questions existentielles à laquelle doivent répondre tous ceux qui vivent dans des sociétés qui ne sont plus structurées en profondeur par la religion et la tradition. Comment devient-on libre, puisque l’on n’a d’autre choix ?

La liberté, malheureusement, a de plus en plus des airs de solitude. Si les réseaux sociaux ont du succès, à mon sens, c’est précisément parce qu’ils nous donnent l’illusion que nous ne sommes pas seuls devant nos écrans. Nous vivons dans notre ordinateur, peut-être, mais d’autres y vivent aussi, et en fin de compte presque tout le monde y vit. Nous sommes seuls, ensemble, devant nos écrans.

Les réseaux sociaux ont aussi l’avantage de nous donner l’illusion du contrôle. En ligne, nous avons l’impression que nous pouvons organiser et contrôler notre vie davantage que dans le monde réel. Ce qui est d’ailleurs peut-être le cas. Mais est-ce une raison pour renoncer à la chaleur du face-à-face ?


la mouche cf Avez-vous déjà joué à des jeux vidéo comme Les Sims ou eu un Tamagotchi ? Vous êtes-vous déjà attaché à un personnage fictif ou un objet comme s’il était un animal de compagnie ?

Je me suis intéressé à Second Life pour faire ce film, et j’espère que les spectateurs feront le lien entre ce type de monde virtuel et l’avenir possible que je décris. Mais je n’ai jamais eu de Tamagotchis, je trouve ça un peu effrayant d’avoir une relation émotionnelle avec une chose incapable de ressentir quoi que ce soit.

En cela, je suis conscient d’être d’une espèce en voie de disparition, si j’en crois le bon livre d’une ethnologue du MIT, Sherry Turkle (Alone Together: Why We Expect More From Technology and Less From Each Other, 2011). Elle a étudié les relations qu’entretiennent des Américains de tous âges avec des Tamagotchis et des peluches robotiques, et elle en tire des conclusions effrayantes, alors qu’elle était à la base plutôt technophile. Son enquête montre en l’occurrence que « les gens sont prêts à considérer sérieusement les robots non seulement comme des animaux domestiques mais aussi comme de potentiels amis ou confidents, et même comme des amoureux » (p. 9). Ainsi préférons-nous de plus en plus des interactions artificielles que nous maîtrisons à des relations en face-à-face par nature incontrôlables.

C’est vrai aussi d’Internet. Le simple fait de passer de plus en plus de temps en ligne, que ce soit dans Second Life ou sur Facebook, nous rend de moins en moins aptes à avoir ce type de relations en face-à-face. Cela nous habitue à des relations essentiellement fonctionnelles, utilitaires et mesurables. Plus nous construisons notre existence en fonction de son reflet numérique et plus nous nous robotisons. Si l’on peut automatiser de plus en plus de tâches, y compris intellectuelles, ce n’est pas seulement parce que les machines pensent et agissent de plus en plus comme des humains, mais aussi parce que les humains pensent et agissent de plus en plus comme des machines.


la mouche cf 
Avez-vous des enfants ? Quelle importance attachez-vous à la transmission de nos connaissances auprès des jeunes générations humaines ? 

J’ai un fils, et comme je le disais plus tôt, cette tâche en apparence anodine qu’est le fait d’aider un enfant à grandir est devenue extrêmement complexe. L’éducation plonge ainsi nos sociétés dans des abîmes de perplexité sur lesquels se penchent d’impressionnants bataillons d’experts en tous genres.

 
la mouche cf 
Ceux qui ont peut-être été parents mais qui ne peuvent plus être autonomes finissent parfois leurs jours dans l’abandon et l’indifférence. Que pensez-vous de la place des personnes très âgées dans notre société contemporaine ?

Autrefois, les aînés remplissaient une fonction sociale primordiale : la conservation et la transmission des savoirs. Aujourd’hui, ces tâches sont en voie d’automatisation, et on traite les personnes âgées comme des fardeaux. En quelques décennies, nos mentalités ont connu une évolution phénoménale.


la mouche cf 
Que pensez-vous de Wikipedia, encyclopédie qui peut être modifiée par n’importe quel utilisateur lambda ?

J’en pense beaucoup de bien. Ce partage désintéressé des savoirs, c’est pour moi ce qu’Internet peut produire de plus enthousiasmant. En même temps, je suis conscient que Wikipédia évacue la notion d’auteur et écrase le point de vue personnel, au profit d’un style anonyme qui cherche le plus petit dénominateur commun et le très politiquement correct.


la mouche cf L’invention du désert
est une production française. Selon vous, dans le court métrage, qu’est-ce que la production française apporte que les autres n’ont pas ?

En fait, le film n’a pas été « produit » mais post-produit. La première version a été faite avec seulement 40 €… Il me semble que le meilleur du court métrage français, ce sont les films expérimentaux ou à la limite de l’expérimental. C’est important, à mon sens, de continuer à produire ces films exploratoires, plutôt que de vouloir tout réduire à trois ou quatre standards filmiques au final assez pauvres esthétiquement, émotionnellement et intellectuellement.

 

Pour voir L’invention du désert, rendez-vous aux séances de la Compétition Nationale F9.

 

L’info en + Le film a été présenté en compétition au festival international du film de Rotterdam, fin janvier.

 

 

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