Os Corpos – Clermont ISFF https://clermont-filmfest.org Festival du court métrage de Clermont-Ferrand | 31 Janv. > 8 Fév. 2025 Thu, 04 Mar 2021 10:12:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.5 https://clermont-filmfest.org/wp-content/uploads/2017/10/lutin-sqp-1-300x275.png Os Corpos – Clermont ISFF https://clermont-filmfest.org 32 32 Café court – Eloy Domínguez Serén https://clermont-filmfest.org/cafe-court-eloy-dominguez-seren/ Thu, 11 Feb 2021 17:02:56 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/?p=38645 Découvrez l’interview du cinéaste espagnol Eloy Domínguez Serén à propos de son court métrage Os Corpos présenté dans la compétition internationale 2021 (programme I5).

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Lunch avec Os Corpos (Les corps) https://clermont-filmfest.org/os-corpos/ Sun, 10 Jan 2021 11:00:16 +0000 https://www.clermont-filmfest.org/?p=38406  

Entretien avec Eloy Domínguez Serén, réalisateur de Os Corpos (Les corps)

Pouvez-vous expliquer le choix du titre ?
Ce court métrage glorifie, en quelque sorte, la rencontre des corps, de la chair, dans une période où ce type de rencontre est (provisoirement) interdite. Ce sont des corps exaltés, transpirants, possédés, des corps qui exultent, qui se rebellent… Des milliers de gens qui s’amassent, bondissent, dansent, se poussent, se bousculent… C’est un film à la gloire du contact physique, d’où le titre.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce carnaval ? Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir ce thème ?
Ce carnaval se fête dans plusieurs villages de la province d’Ourense, et il compte parmi les festivités les plus anciennes, les plus folles, les plus païennes pour célébrer le passage de l’hiver au printemps, le retour de la lumière, la fertilité et la fécondité de la terre et des animaux, les rituels initiatiques des jeunes, la chasse aux mauvais esprits, la purification, etc. Parmi les rituels les plus typiques, on trouve la « fariñada » (une joute dans laquelle les participants de lancent de la farine à pleines poignées), la « farrapada » (une bataille de torchons imbibés de boue) ou encore la « descente de la Morena », une vache qui traverse la place principale tout en lançant de la farine et des fourmis sur la foule. Je vais à cette fête depuis des années, et au fil du temps, j’ai tissé des liens très forts avec les organisateurs. Ainsi, après des années de découverte et d’apprentissage, j’ai enfin décidé, l’année dernière, de réaliser mon rêve et de filmer ces événements extraordinaires.

Pourquoi n’avez-vous pas opté pour la voix-off ?
C’était une décision mûrie dès le départ. Je voulais accompagner les fêtards comme si j’étais l’un d’eux, courir, danser et exulter avec eux. Je voulais que ce court métrage soit pour nous une aventure empirique et immersive, physique et viscérale, en filmant au plus près des visages, des corps et des tambours, en nous faisant asperger de boue et de farine, entourés de feu, baignés dans l’odeur de la terre mouillée, le goût du vinaigre que l’on verse sur les fourmis, complètement immergés dans cette ambiance de folie. Les mots n’étaient pas nécessaires, juste la fête.

Comment s’est passé le tournage au cœur de l’événement ?
C’était une expérience intense, parfois extrême, mais je savais qu’il fallait ça pour rendre fidèlement l’énergie et la folie de ce carnaval. Il fallait s’intégrer à la masse, s’immerger dans la foule, les toucher, nous laisser porter, approcher la caméra au plus près des visages, des corps et de l’action. Nous avons reçu pas mal de coups et eu quelques frayeurs, mais le jeu en valait la chandelle.

Quel est l’avenir du format court métrage d’après vous ?
Je suis de nature optimiste, voire idéaliste, et bien que je sois très inquiet sur la situation du cinéma en salle, je pense qu’il y a un public de plus en plus intéressé et enthousiaste qui soutient notre travail et qui reprendra le chemin des salles obscures et des festivals dès que la pandémie sera finie. Je regrette que le court métrage ne soit pas plus présent dans les cinémas et même à la télévision. Il faut travailler pour que cela change aussi.

Demain on reconfine, quels plaisirs culturels conseillez-vous pour échapper à l’ennui ?
Bien que je sois cinéaste, je pense qu’une situation comme le confinement est le contexte idéal pour favoriser la lecture. C’est une période de retraite, d’introspection, de silence, ce qui fait de la lecture notre meilleure compagne. Au début du confinement, en mars dernier, j’ai commencé par lire La Peste de Camus. Une lecture perturbante, mais c’est un roman qui vous pousse à croire farouchement en la résilience de l’espèce humaine. J’ai eu bien d’autres compagnons au cours des mois qui ont suivi : Theodor Kallifatides, Marguerite Duras, Gabriel García Márquez, Knut Hamsun, Irène Némirovsky, Werner Herzog…

Pour voir Os Corpos (Les corps), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I5.

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