Goûter avec The Alan Dimension (La dimension Alan)
Entretien avec Jac Clinch, réalisateur de The Alan Dimension (La dimension Alan)
De quoi – ou de qui – s’inspire le personnage d’Alan ? Y aurait-il un petit côté autobiographique ?
Le personnage d’Alan est né d’une époque où j’avais personnellement des impressions très fortes de déjà-vu. J’avais le sentiment d’avoir déjà vécu tel ou tel moment dans un rêve prémonitoire, mais ce qui m’amusait, c’est que ces visions concernaient des choses vraiment sans importance du quotidien, comme un repas ou une nouvelle paire de chaussures. Voilà comment j’ai eu l’idée de créer Alan : un homme qui a l’incroyable faculté de voir l’avenir, mais qui l’utilise pour prédire ce qu’on va lui servir au petit-déjeuner. En plus de moi, il y a un peu de mes parents dans le couple Alan et Wendy, et c’est drôle de regarder le film avec la famille Clinch car il comporte beaucoup de mimiques et de tournures familières.
Parlez-nous de votre formation en animation et de votre « style ».
J’ai fait des essais en animation image par image dès mon plus jeune âge, mais j’ai découvert l’animation en 2D durant ma deuxième année à l’université de Kingston quand je faisais ma licence en « animation et illustration ». Au cours de ma troisième année, une place s’est libérée en Master « animation » à la National Film and Television School et j’ai sauté sur l’occasion, alors que je n’avais pas encore fini mon année !
Quant à mon style, il s’inspire de classiques de la BD tels que Calvin et Hobbes ou le magazine The Beano, avec quelques clins d’œil aux enseignements de Richard Williams. J’adore mélanger les techniques, et surtout inclure des personnages dessinés dans des décors en 3D, tout en m’efforçant de gommer la distinction entre les deux.
Avez-vous envie d’explorer de nouveaux genres ? Prise de vues réelles, autres genres d’animation ? Qu’est-ce que vous nous concoctez pour l’avenir ?
J’ai tenté d’écrire pour d’autres genres, mais je n’arrive pas à me retenir de mettre de la comédie dans les scènes. Avec The Alan Dimension, j’ai écrit pour la première fois une vraie histoire, et pas juste des dessins ou une série de gags, et j’espère bien développer mon travail d’écriture. Récemment, j’ai écrit et réalisé mon premier court métrage en prises de vues, Chops, pour le programme Random Acts de Channel 4. Il est actuellement en post-production. C’était une nouvelle expérience, vraiment formidable, très différente de l’animation – plus proche du sprint que du marathon. Il a fallu que je me retienne de diriger les acteurs dans leurs moindres mouvements, mais avant le tournage je suis quand même passé par l’animatique ! En ce moment, je travaille sur des séquences animées et je m’entraîne sur des formats plus longs.
Quels ont été vos coups de cœur au cinéma cette année ?
The Lobster, de Yorgos Lanthimos, j’ai carrément accroché. Un univers surréaliste et cruel dépeint avec un ton très détaché et sans fioritures. Ce monde étrange a influencé mon nouveau court métrage, qui parle d’un salon de coiffure restaurant où l’on sert des cheveux à manger.
Si vous êtes déjà venu à Clermont-Ferrand, pouvez-vous nous raconter une anecdote sur le festival ? Sinon, quelles sont vos attentes pour cette édition ?
La productrice de The Alan Dimension ne tarissait pas d’éloges la dernière fois qu’elle est rentrée de Clermont, donc je suis impatient d’y participer pour la première fois et de voir tout plein de courts métrages !
Est-ce que d’autres projections sont prévues ?
– Anima 2017, Belgique
– BAFTA Shorts Tour, Grande-Bretagne
– 8e Festival international du court métrage d’animation de Roanne (compétition internationale)
– 4e International Motion Festival, Chypre (sélection officielle)
Est-ce que vous participerez à d’autres événements pendant le festival de Clermont-Ferrand (Expressos, conférences ou autre) ?
Oui, je dois participer à un Expresso… J’ai hâte de voir ce que cela peut bien être.
Pour voir The Alan Dimension, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I7.