Goûter avec The Chicken (La poule)

Entretien avec Neo Sora, réalisateur de The Chicken (La poule)

À quel point ce récit est-il autobiographique ? Ou est-il inspiré de quelqu’un que vous connaissez ?
Le récit lui-même est une adaptation d’une nouvelle de Naoya Shiga intitulée Un après-midi du 3 novembre. Cependant, j’ai transposé cette nouvelle centenaire dans le New York d’aujourd’hui. Les personnages sont en grande partie façonnés à partir des ceux de la nouvelle d’origine, mais les détails, dans le film, s’inspirent beaucoup de ma propre vie d’Américain d’origine japonaise. J’ai vécu les points de vue de Hiro et de Kei, en tant qu’étranger vivant dans un autre pays et en tant que personne qui visite un pays nouveau.

Quel est votre degré de familiarité avec le lieu de tournage ? Est-ce que vous vivez là-bas ?
Je suis né et j’ai grandi à New York, donc c’est un endroit que je connais très bien.

Comment espérez-vous que le public interprète le message du film ?
En partant de la nouvelle d’origine, j’ai tenté de développer les manières dont les violences structurelles imprègnent nos vies quotidiennes. L’inquiétude qui accompagne une présence policière croissante, un accès limité aux soins, et la gentrification venant de la classe moyenne progressiste bien-pensante traversent le film. J’espère que les spectateurs ressortiront du film en ayant perçu ce genre d’enchevêtrement dont nous faisons tous partie.

Diriez-vous que vous aimez travailler dans le cadre d’un genre en particulier ou sur un type de sujet en particulier ?
Ce n’est pas vraiment une question de genre ou de sujet, mais il semblerait que j’aime créer des histoires qui témoignent d’une certaine distance vis-à-vis des personnages. C’est une sorte de distance qui permet de dégager des thématiques plus larges, que ce soit la météo, ou un phénomène naturel, ou une ville.

Quel est l’avenir du format court métrage d’après vous ?
J’espère que le court-métrage gagnera de la reconnaissance en tant que médium qui se suffit à lui-même, au lieu d’être considéré comme un tremplin vers le long-métrage.

Demain on reconfine, quels plaisirs culturels conseillez-vous pour échapper à l’ennui ?
En dehors de regarder des films ? Faire de la cuisine !

Pour voir The Chicken (La poule), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I12.