Dernier verre avec The Spa (Le spa)
Entretien avec Will Goodfellow, réalisateur de The Spa (Le spa)
Votre film est à la fois drôle et assez triste, souvent en même temps. Est-ce une volonté de votre part de susciter cela chez le spectateur ? Votre œuvre cinématographique va-t-elle souvent dans ce sens ?
Oui, tout à fait, je voulais susciter ce sentiment doux-amer ! Je n’ai pas réalisé assez de films pour affirmer que cela fait partie de mon œuvre, mais je suis effectivement attiré par ce terrain émotionnel dans les œuvres cinématographiques (ou artistiques en général) que j’aime. C’est sans doute parce que j’y trouve le reflet fidèle de mon approche de la vie – qui peut être amère, triste, désespérée mais aussi magnifique, joyeuse et pleine d’espoir. Dans un sens, c’est la coexistence absurde de ces deux états d’esprit qui nourrissent mon imagination comique !
L’histoire se prête parfaitement au format court, elle est rondement menée en huit minutes. Avez-vous envie de faire des courts métrages plus longs ou de vous lancer dans le long métrage ?
À mon sens, la longueur d’un film dépend entièrement de la complexité de l’histoire qu’on veut raconter. The Spa est une histoire très simple, c’est pour ça qu’elle fonctionne bien sur huit minutes. J’ai plein d’autres histoires plus ou moins complexes que je veux raconter, donc oui, je vais faire des films plus longs. Je viens de terminer le scénario d’un long métrage que j’espère réaliser et j’ai deux courts métrages en cours – un d’environ dix minutes et un autre de 4-5 minutes. Les durées ne sont déterminées que par les histoires et la forme que l’on choisit pour les raconter.
Quels ont été vos coups de cœur cinématographiques l’an dernier ?
Ah, je ne suis pas sûr de bien comprendre cette question… Vous voulez parler des films que j’ai aimés ? Ou des moments de cinéma que j’ai connus en tant que réalisateur ?
En ce qui concerne les films que j’ai aimés, il y a de fabuleux courts métrages qui circulent en ce moment sur les festivals, je pense à l’un d’entre eux en particulier, un film australien qui, à mon avis, mériterait plus d’attention, intitulé Cane Field… À voir absolument ! Récemment, une expérience cinématographique intense pour moi a été de revoir consécutivement The Look Of Silence et The Act Of Killing de Joshua Oppenheimer. Chacun est un chef-d’œuvre à part entière, mais vus ensemble ils sont sublimes ! Ou si vous voulez parler de mon expérience de cinéaste : l’année dernière, j’ai surtout écrit et fréquenté les festivals donc j’ai passé peu de temps en tournage ! J’ai eu la chance d’assister à la migration des baleines à bosse sur la côte est de l’Australie, alors que je m’étais retiré tout l’hiver pour écrire dans la maison de vacances de mes parents. C’était assez incroyable d’écrire en regardant la mer de mon bureau et de voir les baleines batifoler dans l’eau.
Si vous êtes déjà venu à Clermont-Ferrand, pouvez-vous nous raconter une anecdote sur le festival ? Sinon, quelles sont vos attentes pour cette édition ?
Je ne suis jamais venu mais j’ai des amis qui connaissent et ils m’ont tous dit que c’était un festival hyper bien organisé avec un public de cinéphiles passionnés. Je suis sur les starting-blocks ! J’ai hâte d’échanger abondamment pour enrichir ma pratique de cinéaste et de voir des super films !
D’autres projections de votre film sont-elles prévues ?
The Spa a quelques projections de prévues mais aucune n’est encore officielle, donc je ne peux pas encore en parler… Le film tourne dans les festivals depuis mai dernier, donc il a déjà été projeté lors de grandes manifestations comme Palm Springs International Shortfest, Sydney Film Festival, Hof International Film Festival et une dizaine d’autres.
Est-ce que vous participerez à d’autres événements pendant le festival de Clermont-Ferrand (Expressos, conférences ou autre) ?
J’assisterai à tout ce que je pourrai, que ce soit les événements du festival ou tout ce qui se passe en dehors. On dormira quand on sera mort !
Pour voir The Spa, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I2.