Lunch avec The Trapped Pig (Le Cochon confiné)
Entretien avec Binghan Lin, réalisateur de The Trapped Pig (Le Cochon confiné)
Où et quand avez-vous tourné ce court métrage ? Quelle était la situation concernant le Covid-19 ?
J’ai tourné ce court métrage pendant l’été 2020, à Xining, une ville située dans le nord-ouest de la Chine. À cette époque, la situation concernant le Covid-19 n’était pas très bonne, et beaucoup de personnes et de membres du gouvernement avaient peur de perdre le contrôle sur l’épidémie et n’ont pas pris les bonnes mesures pour résoudre les problèmes. L’ignorance peut mener à la peur, et la peur peut conduire au chaos.
Le film est assez drôle et les situations frisent parfois le ridicule. À quel point vous êtes-vous rapproché de la réalité ? Avez-vous beaucoup grossi le trait ?
L’idée de départ du scénario est inspirée d’un événement réel sur lequel je suis tombé dans le journal. La situation présentée dans le film est très proche de la réalité et je n’ai pas exagéré grand-chose. J’avais pour habitude d’écrire des scénarios basés sur des faits réels car, souvent, la réalité me semble bien plus ridicule que tout ce que l’on pourrait imaginer.
Comment s’est passé le tournage avec le cochon ?
C’était compliqué, mais amusant. En fait, j’ai fait appel à trois cochons pendant les trois jours qu’a duré le tournage, car ils ne faisaient pas vraiment preuve de patience. Pour la scène finale, mon personnage principal doit poursuivre le cochon, mais ce dernier a refusé d’obéir et s’est mis à courir dans la mauvaise direction. On a essayé de l’attirer avec de la nourriture, mais cela n’a pas fonctionné. On a donc bloqué le passage du cochon et des membres de l’équipe de tournage l’ont guidé dans la bonne direction.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience en tant que réalisateur ? Quels films vous ont inspiré dans votre travail et de manière générale ?
Je suis un réalisateur basé à Pékin, en Chine. J’ai réalisé six courts métrages et je travaille actuellement à l’écriture de mon premier long métrage, sur une Chinoise d’âge moyen qui rencontre des difficultés avec son neveu et tente de remettre de l’ordre dans sa vie. Je suis un très grand fan de Paul Thomas Anderson, et j’adore tous ses films, surtout Inherent Vice : il nous emmène dans un véritable voyage, aux côtés de personnages attachants venus d’époques différentes. Au bout d’un moment, on sent que le film raconte les histoires de nos vies, et on s’identifie parfaitement aux personnages fictifs grâce au cinéma.
Quel est votre court métrage de référence ?
Jean-Luc Godard a réalisé un court métrage pour la 22e édition du Festival international du film documentaire de Jihlava. Il ne dure qu’une minute, mais transpire à la fois l’espoir et le désespoir. Je pleure à chaque fois que je le regarde. Jean-Luc Godard, reposez en paix.
Que représente pour vous le festival de Clermont-Ferrand ?
Ce festival est un événement où nous, les cinéphiles, pouvons voir des films qui ne passent pas habituellement au cinéma, mais aussi échanger avec des réalisateurs et trouver des financements pour notre prochain projet.
Pour voir The Trapped Pig (Le Cochon confiné), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I9.