Dîner avec The World in Your Window (Le monde par ta fenêtre)
Entretien avec Zoe McIntosh, réalisatrice de The World in Your Window (Le monde par ta fenêtre)
Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer le titre ?
Sans tout dévoiler de l’histoire, disons que le film se situe dans un campement de caravanes et qu’il a pour thème principal le deuil. Parfois, pour faire son deuil, il faut ouvrir les yeux et renouer avec le monde qui nous entoure.
La relation entre les trois personnages est incroyablement touchante. Comment s’est passé le casting ?
Je viens du documentaire, j’ai donc l’habitude d’observer les gens dans la vraie vie. Le petit garçon, je l’ai trouvé au club de boxe près de chez moi. J’adorais sa frimousse, sa façon de bouger et surtout, l’admiration qu’il portait à son père (qui était l’entraîneur du club). Sa sensibilité et son amour, son empathie pour son père étaient les deux qualités principales que je cherchais. Pourtant j’ai fait passer des auditions à beaucoup d’autres gamins qui avaient déjà fait du cinéma, mais Lolo sortait vraiment du lot.
Repa (le transsexuel) était le personnage central d’un de mes documentaires intitulé King of Caravans. Pareil, j’ai vu des acteurs en audition mais personne n’était aussi criant de vérité que Lena. Son tatouage de taularde, « Anarchy, fuck the world and loner » est tout à fait authentique. Elle est ce personnage à 100%.
Enfin, le père est incarné par Joe Folau, qui est un acteur exceptionnel et reconnu en Nouvelle-Zélande. Le fait d’avoir un acteur professionnel a permis de cadrer le jeu des autres et a beaucoup rassuré Lena et Lolo durant le tournage.
Vous créez des contrastes très forts de lumière ou de couleurs, ainsi que dans la façon d’appréhender l’espace, et ces contrastes semblent refléter les émotions des personnages, leur emprisonnement puis leur libération. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Je voulais traiter les thèmes du film par le langage visuel (il n’y a que trois dialogues dans tout le film). On peut exprimer énormément de choses sans dialogues. En cadrant ou masquant les personnages à travers des fenêtres, on renforçait le sentiment d’emprisonnement mental et physique. Plus on avance dans le film et plus les personnages s’ouvrent et renouent avec le monde extérieur, c’est là qu’on les découvre véritablement.
Quels sont les genres et les formats cinématographiques qui vous intéressent particulièrement pour vos projets d’avenir ?
Je penche plutôt pour le drame social qui étudie des univers et des personnages en marge de la société. J’espère continuer à faire des fictions et des documentaires. En tant que réalisatrice, j’aime bien alterner entre les deux car mon travail sur la fiction se nourrit du documentaire.
Avez-vous eu des coups de cœur cinématographiques cette année ?
J’ai regardé dans le dictionnaire ce que ça veut dire. Jolie tournure. Moi, Daniel Blake de Ken Loach et The Revenant sont les films qui m’ont marquée.
Si vous êtes déjà venue, racontez-nous une anecdote vécue au festival de Clermont-Ferrand ? Sinon, qu’en attendez-vous ?
Je ne suis jamais venue à Clermont-Ferrand. Mais je n’en ai entendu que du bien de la part de collègues qui y sont allés ! J’ai hâte d’y être.
Infos supplémentaires sur votre film :
The World In Your Window sera projeté au festival du court métrage de Clermont-Ferrand, en compétition internationale. D’autres projections en vue ?
Nous avons des pistes pour d’autres festivals mais je ne peux rien vous dire d’officiel pour l’instant, désolée.
Est-ce que vous participerez à d’autres événements pendant le festival de Clermont-Ferrand (Expressos, conférences ou autre) ?
J’ai l’intention d’en profiter à fond, donc oui, je serai partout.
Pour voir The World in Your Window, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I7.