Dîner avec Which is Witch? (Sorcière sorcières)

Entretien avec Marie Losier, réalisatrice de Which Is Witch? (Sorcière sorcières)

Pourriez-vous nous expliquer le choix du titre ?
C’est un titre jeu de mots en anglais qui est la langue que je maîtrise le mieux et qui est assez musicale à prononcer. Les trois soeurs sont des chamanes, sorcières, et laquelle va réussir à réveiller le prince ? Which is witch? Aussi, mon amie Claire Doyon, qui est dans le film, m’a aidée à trouver ce titre ! 

Pourquoi avoir choisi Louis II De Bavière comme focus du film ?
Felix Kubin a voulu faire une scène pour le film Felix in Wonderland, où il serait Louis de Bavière, qui était un mécène pour les musiciens, compositeurs et qui était un être libre, fou et inspiré par la musique. Felix a toujours été amoureux de Louis de Bavière, et cela m’a permis d’inventer une scène autour de ce château de contes de fées et d’inventer la scène des trois sœurs. Felix va chaque année au château avec sa fille aussi, donc il devait devenir Louis de Bavière dans mon film, sauf que la scène ne marchait pas dans le montage de mon moyen métrage Felix in Wonderland et elle a été supprimée. Elle s’est donc retrouvée dans Which is Witch?

Expliquez-nous vos choix cinématographiques ? Qu’est-ce qui a motivé ce style expérimental ?
Ces rushs qui font le petit film Which is witch? font partie du tournage du long Felix in Wonderland et, comme pour tous mes films, je fais le cadre, la cinématographie. C’est ma façon de filmer et tous mes films ont cette touche « expérimentale », qui est un mot un peu étrange pour moi car trop fourre-tout et réducteur je trouve aujourd’hui hui. Par contre, pour cette scène en particulier, j’ai eu la chance d’avoir une bourse et une production pour tourner les scènes dans Which is Witch? à Nanterre, dans le théâtre avec une équipe de cinéma pour la premiere fois, donc une petite équipe formidable avec Pascale Granel à la lumière et aide camera, et pleins d’autres merveilleuses aides et collaborateurs. Comme Bertrand Mandico, qui avait écrit un beau texte pour chaque sœur (même s’il n’est pas resté au montage) et avec qui j’ai beaucoup parlé pour créer le décor et l’idée de ces scènes avec les 3 sœurs. Un beau soutien et échange.

Quel est l’avenir du format court-métrage d’après vous ?
Je n’ai jamais pensé court ou long et fais surtout des courts, qui est un format que j’adore et qui me passionnera toujours. J’espère pour tous ceux qui aiment faire des courts ou font des courts de continuer et qu’ils continuent à être projetés, programmés et mis en avant, soutenus par la machine des festivals, de la production, ou juste de la création. 

Demain on reconfine, quels plaisirs culturels conseillez-vous ?
Trop dur de répondre, je veux que la culture revienne par les cinémas, le théâtre, les concerts, la danse, les musées, que tout revienne. On s’assèche à ne pas le voir, le toucher, le partager…Difficile de donner des conseils de plaisirs culturels… À part essayer de créer, de travailler comme on peut, et fabriquer des petites choses pour ne pas faire mourir le rêve, et l’imagination, le jeu, le rire… Des petites choses qui apportent tant au cœur et à la pratique, à la vie.

Pour voir Which Is Witch? (Sorcière sorcières), rendez-vous aux séances de la compétition nationale F8.