Dernier verre avec Wibble Wobble [Gelée]
Entretien avec Daphne Do, réalisatrice de Wibble Wobble [Gelée]
Comment s’est passée l’écriture du scénario ? Comment avez-vous constitué votre équipe ?
En fait, je vais répondre en même temps à cette question et à celle sur le casting.
Les deux acteurs, Alex Chilton et Edward Chalmers, et moi-même sommes de très bons amis, et pour Gelée, nous avons tout fait à l’arrache. On voulait présenter quelque chose à Tropfest, un festival australien, et on avait une semaine avant la date limite du dépôt de candidature. Alex et Edward enseignent et pratiquent ensemble l’improvisation à Melbourne, donc vu le timing, il fallait faire quelque chose en impro.
Une fois lancée l’idée de faire un film, on a entamé le brainstorming. Peu avant, j’avais travaillé sur la scénographie d’un film tourné dans une maison que je connais et qui avait un côté « chez mémé »… Je me suis dit que ce serait chouette de faire un truc dans ce lieu. Puis on s’est demandé comment intégrer deux types à ce décor un peu ringard – qu’est-ce qu’ils pourraient bien faire là ? On en est arrivés à la situation de « débarrasser la maison d’un parent décédé » et d’une vente sur Gumtree (l’équivalent du « Bon Coin »). Il ne nous restait plus qu’à ajouter de petits détails par ci, par-là, pour créer cette ambiance absurde et décalée qui nous est chère à tous les trois. Dès que l’idée de la gelée nous est venue, on a essayé deux trois trucs avant de définir une ligne conductrice. Les dialogues et le positionnement ont été improvisés le jour du tournage.
D’où est venue l’idée de la gelée ? Comment s’est passé le casting ?
Avec Tropfest, il y a un certain nombre de contraintes, dont l’intégration d’un objet fétiche dans chaque film, et en 2017, c’était l’ananas, donc lors du brainstorming initial, on a décidé de relever le défi en mettant cet objet vraiment en avant. Le film est en fait le résultat de toutes ces contraintes réunies : l’objet imposé, un lieu de tournage original, peu d’acteurs.
Après avoir essayé d’autres pistes, on est partis sur la gelée. D’un point de vue visuel et narratif, c’est une image très forte – la gelée, c’est la nostalgie, l’enfance, mais il y a aussi quelque chose d’irrésistiblement drôle dans son aspect tout tremblotant !
Vous intéressez-vous particulièrement à l’humour noir ? Quel est votre genre de prédilection ?
J’aime particulièrement bosser sur des comédies. Alex est un précieux collaborateur en la matière et c’est sans doute le genre qu’on a le plus approfondi ensemble. Les films qui m’inspirent sont ceux de Yorgos Lanthimos, des frères McDonagh, de Maren Ade et de Roy Andersson, entre autres.
En ce moment, on travaille sur un style de comédie centrée sur une sorte d’absurdité réaliste. Les personnages et les spectateurs participent à une activité normale et quotidienne, sans se rendre compte qu’ils sont happés dans un tourbillon qui les mène dans un lieu qu’ils n’auraient jamais pu prévoir vu leur point de départ. Ce sont des histoires qui commencent de façon banale mais basculent dans l’absurde à cause des personnages et de ce qui leur arrive.
Qu’attendez-vous du festival de Clermont-Ferrand ?
Nous ne sommes jamais allés à Clermont (je serai présente avec Alex), mais nous avons hâte de nous plonger dans l’ambiance, de voir des films et de rencontrer tout le monde !
Pour voir Wibble Wobble, rendez-vous dans les séances de la compétition internationale I2.