Goûter avec Zoe and Hanh (Zoe et Hanh)
Interview de Kim Tran, réalisatrice de Zoe and Hanh (Zoe et Hanh)
Une question évidente pour commencer : ce film est-il autobiographique ?
Il n’est pas vraiment autobiographique, mais s’inspire plutôt de mon éducation et du fait que je n’ai jamais eu de discussion sur la sexualité avec mes parents. Je voulais explorer les différentes ramifications de tout cela par l’intermédiaire d’une mère et de sa fille adulte, avec mon regard (et donc la confrontation culturelle qui en découle) de membre de la première génération d’Américains d’origine vietnamienne.
Vous avez écrit, réalisé et joué dans ce film. Comment cela s’est-il passé ? À l’avenir, quel rôle souhaiteriez-vous privilégier ?
C’est très dur d’avoir les trois casquettes, mais très amusant ! Et c’était idéal pour aborder un sujet aussi intime et personnel, avec un budget et des délais réduits. Si je ne devais occuper qu’un seul poste sur un prochain projet, j’adorerais pouvoir jouer ou réaliser, afin de me perfectionner dans ces domaines. Je viens d’obtenir un master en écriture dramatique et scénaristique, donc pour l’instant, niveau écriture je suis rodée !
Quelle a été la réaction de votre famille ? Comment a réagi le public ?
En fait, je n’ai pas montré le film à mes parents ! Ils sont un peu trop « conservateurs » pour ça. Mes frères l’ont vu et m’ont soutenue. À cause de la pandémie, je n’ai pas eu la possibilité d’assister à une projection avec du public, donc je ne sais pas comment réagissent les spectateurs. Mais d’après les retours que j’ai eus, ce qui ressort c’est l’alchimie entre Zoe et Andy, ainsi que la complexité de la relation entre Hanh et Zoe.
Quelle part de votre héritage vietnamien avez-vous réussi à perpétuer ?
Je suis née au Texas, mais mes parents ont fait en sorte que ma langue maternelle soit le vietnamien : je n’avais pas le droit de parler anglais à la maison. Tous les dimanches, mes parents nous emmenaient mes frères et moi suivre des cours de vietnamien au temple local. On y apprenait à lire et écrire et je passais du temps en compagnie de mes amis de la communauté vietnamienne. J’y ai même donné des cours en tant qu’assistante un peu plus tard. À chaque fête vietnamienne importante, mes parents nous emmenaient dans le quartier asiatique d’Austin pour qu’on profite des célébrations avec les membres de notre communauté. On les fêtait également à la maison. Mes parents ont toujours fait en sorte de garder notre culture vivante : ils voulaient que nous soyons fiers de nos origines.
Quels sont vos prochains objectifs en tant que réalisatrice ?
J’aimerais me pencher sur des formats plus longs. Pour l’instant, je n’ai réalisé que des courts métrages, mais je viens de commencer à travailler sur mon premier long métrage et je suis impatiente de pouvoir développer davantage mes personnages et l’histoire.
Quel est l’avenir du format court métrage d’après vous ?
J’espère que le public et le futur accorderont plus de place aux courts métrages : c’est un format très créatif qui permet aux réalisateurs d’apprendre les ficelles du métier. Les programmations de courts métrages dans les festivals sont souvent mes préférées : j’adore découvrir de nouveaux films ou réalisateurs qui m’inspirent, me mettent au défi et me passionnent.
Demain on reconfine, quels plaisirs culturels conseillez-vous pour échapper à l’ennui ?
Heu… J’ai regardé plusieurs épisodes de la chaîne YouTube « Spain Revealed », qui m’ont permis de vivre et de voyager par procuration. Je vous encourage aussi à regarder la première saison de Space Force sur Netflix puisque j’écris des épisodes pour la saison 2.
Pour voir Zoe and Hanh (Zoe et Hanh), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I1.