Rétrospective thématique : Tous à table !
Un Chef à emporter de Colin Solal Cardo (France – 2012) © La Blogothèque
C’est le 40e anniversaire du festival, alors Tous à table !
Afin de fêter ensemble l’événement, on vous a mitonné une rétrospective aux petits oignons pour célébrer la gastronomie et le plaisir d’être à table, sous toutes leurs formes, des plus populaires aux plus sophistiquées, en passant par quelques curiosités.
Un thème alléchant à souhait, certes propice aux contrepèteries et autres jeux de mots (on va éviter les navets), mais surtout représentatif de notre idée du festival : un moment de convivialité, de partage et de découvertes.
On ne devrait pas avoir à distribuer de charbon de Belloc à la sortie des séances, mais on espère surtout vous mettre en appétit pour prolonger le plaisir des films autour d’une des nombreuses bonnes tables clermontoises. Et les raisons de saliver vont être nombreuses !
Quelques pépites télévisuelles en provenance de Canal+, avec un Journal du goût de 1998 réalisé par Eric Roux, jamais diffusé mais pas sans saveurs, vous expliquant entre autres les subtilités de la préparation du poulpe, avec pour complices Akhenaton (IAM) ou encore Jules-Édouard Moustic (Groland fête ses 25 ans). Mieux que la saga Alien, les Nuls nous embarquaient en 1987 à bord du Libérator à des millions d’années-burosse de la Terre, avec un sacré équipage : Zeitoun, Panty, Syntaxeror, le Mercenaire et le Capitaine Lamar avec un objectif pas si nul dans cet épisode : la découverte des merguez, spécialité du « chef » Zeitoun (Bruno Carette).
La curiosité sera de mise pour confronter vos papilles à des saveurs plus exotiques : O-Bento du japonais Itabashi Motoyuki, avec ces repas pris dans ces très populaires coffrets compartimentés, ou les samosas que prépare avec une délicatesse extrême la mère de Nilesh Patel, réalisateur anglais d’origine indienne dans A Love Supreme. Exotisme certes quelque peu décalé avec un drôle d’endroit pour rencontrer le chef étoilé du Septime, Bertrand Grébaut, qui prépare un cœur de bœuf métropolitain dans les entrailles de Paris.
Tous à table, ce film choral, qui donne son nom à la rétrospective, est une perle de la filmographie de la suissesse Ursula Meier, nominée aux César en 2012 avec son dernier long métrage, L’Enfant d’en haut.
De quoi se lécher les bobines aussi devant une belle ribambelle d’animations, hautes en couleur et pas seulement à destination des lardons : l’inimitable voix de François Morel avec La Saint Festin, ou encore Le repas dominical, l’animation française qui a tout raflé de Clermont aux César, portée par la voix de Vincent Macaigne, figure incontournable du théâtre français en train de prendre une place à part au cinéma, comme acteur (à retrouver également dans la rétrospective consacrée aux comédiens), mais aussi réalisateur avec Pour le réconfort sorti l’année dernière.
Sans oublier à la carte le fascinant Next Floor du Canadien Denis Villeneuve, réalisateur, entre autres, de Blade Runner 2049. Onze minutes de coup de feu où l’on mange, déchiquète, suce, avale, gobe sur un rythme effréné félins, tatous, rhinocéros et autres belles atrocités, pour finir par disparaître dans les abimes.
Ultime conseil de la brigade des sélectionneurs à celles et ceux qui prévoient de s’attabler pour cette rétrospective 3 étoiles… prévoyez un en-cas ! Visionner ensemble Full English Breakfast, en fin de matinée, le ventre vide et le gosier sec a engendré chez nous bien plus que gargouillis ostentatoires et salivations effrénées. La découverte de cette étude « quasi-scientifique » de la BBC sur les secrets du petit-déjeuner anglais traditionnel nous a quasi-amenés à dévaliser dans la foulée un étal de bacon, saucisses et d’œufs : pour nous sustenter, bien évidemment, mais avant tout pour le plaisir d’un instant magique partagé tous à table !