Le Manifeste d’Oberhausen / Alexander Kluge
Le 28 février 1962, lors du 8e festival du court métrage d’Oberhausen, 26 jeunes cinéastes allemands signaient un document entré dans l’histoire du cinéma sous le nom de Manifeste d’Oberhausen dans lequel ils déclaraient : « … En Allemagne, comme déjà dans d’autres pays, le court métrage est devenu l’école et le champ d’expérimentation du long métrage. Nous proclamons notre ambition de créer le nouveau cinéma allemand…
Le cinéma de papa est mort. Nous croyons au Nouveau Cinéma. »
Cette déclaration allait être l’acte fondateur de la « Nouvelle vague allemande » incarnée durant deux décennies par toute une génération de jeunes cinéastes. Leur engagement en faveur d’un cinéma d’auteur engagé allait marquer profondément et durablement le cinéma allemand.
A l’occasion du 50e anniversaire de cet événement, le festival d’Oberhausen organisera en avril prochain une importante rétrospective dont le public clermontois pourra découvrir quelques aspects à travers un programme carte blanche (programmation : Ralph Eue).
Festival d’Oberhausen – 58e édition – 26 avril au 1er mai 2012
Alexander Kluge
Parmi les signataires du Manifeste, une personnalité a, probablement plus que toute autre, laissé son empreinte dans la vie culturelle allemande de ces 50 dernières années. Élève de Theodor Adorno et avocat, Alexander Kluge débute sa carrière de cinéaste en 1961 après avoir été l’assistant de Fritz Lang. Jusqu’en 1986 il réalisera de nombreux documentaires et courts métrages ainsi que dix longs métrages.
Parallèlement, il mène une importante carrière d’écrivain et publie de nombreux romans, essais et écrits théoriques pour lesquels il sera récompensé de plusieurs prix littéraires.
Depuis 1988, il produit en outre des reportages et magazines culturels pour des chaînes de télévision privées dans lesquels se mêlent analyse critique et recherche formelle.
Le festival rendra hommage à Alexander Kluge avec un programme de trois collages filmiques créés pour la Biennale de Venise, le Centre Georges Pompidou et l’artiste allemand Thomas Demand à l’occasion de son exposition « Nationalgalerie » à Rotterdam.
Dans le même temps, le CELIS (Université Blaise Pascal / MSH) organise un colloque interdisciplinaire autour de l’œuvre filmique et littéraire de Kluge avec les contributions de différents chercheurs. Celui-ci intitulé Alexander Kluge et la France, « Pour une levée en masse de la narration » sera sur deux jours le 31 janvier 2012 et le 1er février 2012 à la Maison des Sciences de l’Homme (MSH), salle 219, 4 rue Ledru à Clermont-Ferrand.
http://www.univ-bpclermont.fr/celis/spip.php?article509
crédit photo : Régina SCHMEKEN – DCTP