Focus pays : Pologne
Dzień dobry wszyscy !
Salut tout le monde !
Le polonais, dans les esprits, conserve l’image d’une langue imprononçable et compliquée. Influencée notamment par le latin, l’italien, le français, le russe et l’anglais, elle en a gardé une richesse et une histoire fascinantes aussi bien que mouvementées.
À l’instar de son idiome, l’évolution du cinéma polonais, depuis sa naissance jusqu’à nos jours, se révèle elle aussi tumultueuse mais attachante. Les différentes périodes de son histoire s’inscrivent toutes dans un contexte politique et social singulier.
Or, sont-ce les situations de violence sociétale d’un pays en constante reconstruction qui confèrent à ce cinéma un ton si particulier et une manière si subtilement juste de raconter les histoires ?
Est-ce l’enseignement dispensé dans les écoles de cinéma en Pologne, parmi les plus prestigieuses au monde (citons entre autres Łódź, Warsaw, Cracow, Katowice ou Gdynia) qui prédispose les réalisateurs à une sensibilité esthétique et narrative si « typiquement » polonaise ?
Les jeunes courtmétragistes de ce focus portent un regard particulièrement humain sur le monde.
C’est le cas de l’animation Lato 2014 (Été 2014), poème sombre sur les ravages causés par le désir de grandeur et l’orgueil de l’homme.
La fiction Ciepło-Zimno (Chaud-froid), quant à elle, nous raconte la rencontre bouleversante de deux femmes que tout oppose à travers un traitement par l’image particulièrement limpide et une recherche esthétique au service du propos social.
Côté documentaire, Smolarze (Charbonniers) dresse le portrait d’un couple de charbonniers dans les montagnes du sud du pays : esthétique épurée, pudeur bienveillante dans la veine du documentaire naturaliste.
Les 4 programmes de ce focus balayent les 10 dernières années du court métrage polonais, et vous permettront de découvrir des films inédits à Clermont. Seules exceptions : le merveilleux Kilka Prostych Slów (Quelques mots simples), sélectionné en 2008 en compétition internationale, une ode à l’optimisme et à la différence, un incroyable élan de vie, et Drzenia (Tremblements), grand prix international 2018, qui évoque avec finesse les tumultes de l’entrée dans l’âge adulte.
Liberté, humanité, réalisme, justesse de ton, sens esthétique, beauté photographique : tels sont les maîtres-mots de cette nouvelle génération de réalisateurs. Les paroles de Jerzy Kawalerowicz en 1961, juste après son prix du Jury à Cannes pour Matka Joanna od Aniołów (Mère Jeanne des Anges), en sont la parfaite illustration :
« J’ai voulu avant tout, présenter une œuvre humaine […] réagir contre les mensonges, les conformismes et les dogmatismes de toutes sortes ».
Ce focus est co-organisé par la Krakow Film Foundation et co-financé par le Polish Film Institute.