Dernier verre avec Sram (Honte)
Entretien avec Petar Krumov, réalisateur de Sram (Honte)
« Sram » signifie « la honte ». D’où vient la honte dans ce film ? Qu’est-ce qu’elle sous-entend ?
C’est l’histoire toute simple d’un garçon qui a honte de sa mère car elle travaille comme femme de ménage dans son lycée. La honte est un phénomène très spécial, car elle nous assaille avec la force de l’instinct alors que c’est un sentiment plus ou moins fabriqué par la société, ou disons une vision des choses enracinée dans nos esprits et nos cellules par la religion, la morale et les différentes puissances dominantes. Et l’on ne sait pas trop si son influence est bénéfique ou néfaste à l’être humain.
Qu’est-ce qui vous a inspiré le personnage de Macho ?
Le scénario s’inspire d’une histoire vraie. En visitant les lieux et les écoles, en rencontrant les jeunes au fil du casting (et surtout le garçon qui joue Macho), j’ai compris qu’il fallait que j’adapte l’histoire en fonction de mes rencontres et non l’inverse. Ainsi, le personnage de Macho s’est forgé autour de Zdravko Moskov.
Pourquoi avoir choisi de filmer en noir et blanc ?
Je trouvais que seul le noir et blanc pouvait être à la fois grave et élégant.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours de cinéaste ? Quels sont les sujets et les genres qui vous intéressent ?
J’ai un certain penchant pour l’absurde, que je tente de mêler avec la réalité. Mon film précédent parlait d’un garçon qui voulait devenir chinois. La fuite est aussi un thème récurrent dans mon travail.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
À chaque fois, j’ai du mal avec ce format. Pour moi, il est plutôt synonyme de restrictions – qui peuvent parfois déboucher sur des libertés.
Pour voir Sram (Honte), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I11.