Dernier verre Lower Heaven
Entretien avec Emad Aleebrahim Dehkordi, réalisateur de Lower Heaven
Comment vous est venue l’inspiration pour Lower Heaven ?
J’étais en train de tourner un autre film lorsque, via un ami photographe, j’ai vu une photo de Mirollah (le frère qui fabrique les statuettes) et j’ai souhaité le rencontrer. Un peu plus tard, j’ai rencontré Zarif par hasard dans la rue, et à ce moment-là, j’ai eu envie de faire un film sur eux. On a beaucoup parlé, ils m’ont raconté un peu leur histoire. J’ai été frappé par leur charisme, ils portaient tous deux une histoire forte et dure, mais aussi en eux une joie enfantine, et beaucoup d’espoir. J’ai donc décidé d’arrêter le film que j’étais en train de tourner pour faire un film avec eux.
Avez-vous fait des recherches sur les migrants clandestins en Iran ?
Non, je n’ai pas fait de recherches. Je n’ai pas ce genre d’approche, je me base sur les rencontres que je fais, sur mes expériences personnelles et celle de mes acteurs. Comme je l’ai dit, l’envie de faire ce film est née quand je les ai rencontrés.
Quelles sont les raisons de vos personnages pour venir en Iran ? Quelle est la politique iranienne dans ce genre de situation ?
Tout comme les jeunes migrants afghans en France, mes personnages fuient une situation très précaire et instable. Ils cherchent avant tout à gagner leur vie et avoir un avenir. Beaucoup d’entre eux viennent en Iran car ils parlent persan et ce sont des pays voisins. Parfois, ils sont juste de passage. Cela peut sembler plus simple pour s’adapter et pour travailler même si, comme dans la plupart des pays, c’est très compliqué d’obtenir des papiers.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans la relation fraternelle de vos deux personnages ? Les avez-vous imaginés membres d’une fratrie plus grande ou seuls enfants d’un couple ?
Les relations fraternelles me touchent particulièrement. J’aime raconter l’ambivalence des rapports entre frères. C’est d’ailleurs la thématique de mon scénario de long métrage.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Je n’ai pas encore tourné de long métrage mais j’espère avoir la même liberté dans les deux formats.
Lower Heaven est présenté en compétition nationale dans le programme F6.