Breakfast avec Fauve
Entretien avec Jérémy Comte, réalisateur de Fauve
Pourquoi vouliez-vous donner à voir l’errance de ces deux enfants désœuvrés ?
J’ai grandi à la campagne au Québec, alors pour moi, c’est un univers qui m’est assez proche. À cet âge, je passais mes journées à explorer les bois avec mon meilleur ami et nous nous faisions sans cesse des mauvais coups.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans le fait que les enfants aient un langage vulgaire ? Aimez-vous particulièrement les personnages marginaux ?
J’ai plongé dans la recherche de la psychologie de l’enfance et j’ai beaucoup observé la dynamique des garçons (Félix et Alexandre). Je voulais rester le plus authentique possible. Je crois que la plupart des préadolescents ont un langage corsé lorsqu’ils se retrouvent seuls. Cela démontre la forte influence des adultes de leur environnement immédiat.
Comment avez-vous trouvé les décors et travaillé la lumière ?
J’ai cherché sur Google Maps en mode satellite et j’ai fait une liste des chantiers que nous avons ensuite visités un par un. Le lieu du tournage s’est révélé comme dernier de la liste, et j’ai sauté de joie quand nous l’avons trouvé. Il était vraiment parfait pour l’histoire. Olivier Gossot, le directeur photo, a travaillé la lumière naturelle tout en finesse, en travaillant majoritairement avec des réflecteurs et diffuseurs.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans le questionnement de la confrontation ? Et à quel endroit cette confrontation est-elle le moteur du film : entre les jeunes, avec les objets parsemés sur le chemin, avec la Nature ou encore avec le sentiment d’impuissance… ou encore dans toutes ces formes ?
Dans toutes ses formes ! Mais je crois qu’ultimement, tout tourne autour de la nature, du thème universel de l’Homme contre la Nature. La confrontation entre les garçons est impulsive et je dirais presque primitive. Je crois qu’on oublie souvent qu’un être humain fait partie de la chaîne animale, et ça se révèle encore plus à l’enfance. C’est pourquoi la nature a un rôle si important dans le film, sur toutes ses sphères.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Le court métrage est une opportunité de raconter une histoire sans trop approfondir les personnages, mais plutôt se concentrer sur une situation importante.
Pour voir Fauve, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I1.