Dîner avec Visite
Entretien avec Stijn Bouma, réalisateur de Visite
Le personnage de la mère est-il inspiré par une connaissance ? Pourquoi vous êtes-vous intéressé à cette dynamique familiale ?
La mère s’inspire vaguement de mes deux grands-mères, et mon imagination a fait le reste. J’ai entendu des histoires qui m’ont touché, notamment autour du décalage entre la contenance devant les membres de la famille et la réalité de la vie dans une maison dont tout le monde est parti.
Pouvez-vous nous parler de votre style cinématographique ? Pourquoi la caméra est-elle entièrement tournée vers la mère ?
Nous avons décidé de faire un long plan-séquence pour recréer la sensation du temps qui passe et de l’inéluctable. En faisant une coupure, on aurait relâché la tension et libéré le spectateur, en quelque sorte. La mère était très importante pour nous car elle se transforme de façon très subtile, et le spectateur est invité à se mettre à la place du fils.
Quelles sont vos influences cinématographiques ?
Mes influences en matière de cinéma sont principalement les réalisateurs classiques tels que Bresson, Angelopoulos, Bergman, Tarr et Edward Yang. J’aime autant l’élégance des plans-séquences que la dureté potentielle d’une coupure.
Diriez-vous que le format court vous a donné une certaine liberté ?
Il nous a rendus créatifs grâce à la contrainte. Il a fallu énormément réfléchir pour réussir à faire ce qu’on voulait dans le cadre de ces contraintes.
Pour voir Visite, rendez-vous aux séances du programme I12 de la compétition internationale.