Breakfast avec Quiet (Calme)
Rencontre avec Sonja Rohleder, réalisatrice de Quiet (Calme)
Pourquoi avoir fait le choix de cette musique ? Et comment avez-vous travaillé sur la rythmicité de Quiet ?
Ça faisait un moment que j’avais envie de faire un film expérimental avec de la musique et je cherchais un morceau qui soit à la fois simple et fort. J’avais déjà travaillé avec un morceau de Nils Frahm, il y a des années, pour mon diplôme. J’ai eu la chance qu’il me laisse à nouveau travailler sur sa musique à partir de laquelle j’ai improvisé. À partir de là, j’ai produit beaucoup de choses que je n’ai pas gardées et que j’ai réduite encore au montage, ce qui est peu commun quand on fait de l’animation : c’est rare de laisser la place à l’improvisation et de beaucoup couper au montage dans cette technique. Mais c’était super de le faire, je ne peux que le recommander.
Qu’est-ce qui vous intéresse dans ces formes abstraites, ces points lumineux ?
Mon intérêt pour le film d’animation abstrait remonte aux années 30 et à des artistes allemands comme Oskar Fischinger et Walter Ruttmann. Il y a pour moi dans ces films quelque chose de très pur et très simple qui me fascine.
Êtes-vous quelqu’un de contemplatif, qui aime regarder le ciel par exemple ?
Le titre du morceau que j’ai choisi “Mon amie la forêt” est révélateur de ce que je suis.
Prenez-vous beaucoup de temps pour vous, et le consacrez-vous à la création ou plutôt à une quête de paix intérieure ?
Quand je suis en période de création, le film est dans ma tête jusqu’à ce qu’il soit terminé. Mais souvent mon travail est interrompu par des commandes. J’essaie alors de ne pas trop y penser et de plutôt me concentrer sur d’autres sujets qui n’ont rien à voir avec la réalisation, comme écouter des podcasts, lire, comme le font d’ailleurs la plupart des réalisateurs et des designers. C’est bien de pouvoir prendre ce temps-là.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Beaucoup. Je pense que le public du court métrage est beaucoup plus indulgent en termes de scénario et de facture du film. Le long métrage est beaucoup plus contraignant. La dramaturgie par exemple oblige à respecter certaines règles pour conserver l’attention du spectateur, sans parler de la pression exercée par la production. Je pense que le format court est un genre à part entière. Avec chaque court métrage j’ai l’impression de créer un petit monde, avec ses lois et ses personnages que je découvre au fur et à mesure que je les créé. C’est passionnant !
Pour voir Quiet (Calme), rendez-vous aux séances de la compétition labo L5.