Dernier verre avec Côté coeur
Entretien avec Héloïse Pelloquet, réalisatrice de Côté cœur
Aimez-vous particulièrement l’univers des ports et de la pêche ?
J’aime beaucoup filmer les ports de pêche. Par leurs géographies, leurs tailles, leurs infrastructures, ils racontent énormément la ville – ou l’île – autour d’eux. Souvent divisés en deux espaces, entre la partie plaisance et celles des travailleurs de la mer, ils sont à la fois ouverts sur le tourisme et concentrés autour d’une tradition ancestrale de la pêche. J’aime assez ce contraste et ce qu’il raconte de nos villes côtières. Et ils sont ouverts sur l’océan, que je ne me lasserai jamais de filmer.
À quel point êtes-vous intéressée par la thématique des premiers émois amoureux, avez-vous d’autres projets cinématographiques autour de ce sujet ?
Que ce soit ou non les premiers émois, le désir amoureux est effectivement ce qui anime souvent mes personnages et catalyse leurs choix. Ça me touche de les voir agir par envie de l’autre, par soif d’être désirés. Je suis actuellement en train d’écrire un film qui n’est qu’une histoire de désir et que j’imagine comme une véritable aventure, amoureuse et passionnée.
Comment avez-vous imaginé le personnage de Maryline ? Quelle a été votre approche avec la comédienne ?
Le personnage de Maryline a été écrit pour la comédienne Imane Laurence avec qui j’avais déjà travaillé plusieurs fois. Nous avons travaillé toutes les deux en amont du tournage pour trouver le personnage, son allure, sa démarche, sa manière de s’exprimer et d’être avec les autres. Sur le tournage, je ne demande pas aux comédiens d’apprendre les dialogues par cœur, seulement de connaître la trame, l’essence de la séquence. J’ai besoin qu’il y ait de l’improvisation et qu’ils utilisent leurs propres mots. Leur manière de parler est une des raisons essentielles pour lesquelles je les ai choisis au départ. Pour Côté cœur, j’avais toute confiance dans le duo Imane Laurence / Jonathan Couzinié. Ce sont deux comédiens très surprenants. Je pensais que de belles choses pouvaient advenir entre eux si je ne verrouillais pas trop.
Aimez-vous les horoscopes et lisez-vous le vôtre régulièrement ?
Je ne lis pas mon horoscope, mais je trouve toutes les formes de superstitions passionnantes, parce qu’elles ajoutent une fiction à l’ordinaire et donc une forme de poésie. Malheureusement pour moi je suis une personne franchement cartésienne.
Comment avez-vous travaillé le parcours de la lumière qui rythme le déroulement de la journée ?
Le film se déroule sur une journée, du matin jusqu’à l’aube suivante. Au fur et à mesure que tombe la nuit, les personnages changent et révèlent une dimension plus sombre de leur personnalité. Il y a aussi cette planète dans le ciel qui grossit au fil de la journée et qui semble influer sur leurs comportements. L’aube finale est pensée comme un apaisement, une forme de libération.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Je crois que non, pas particulièrement.
Pour voir Côté cœur, rendez-vous aux séances de la compétition nationale F1.