Dernier verre avec Riviera
Entretien avec Jonas Schoelsing, réalisateur de Riviera
Qu’est-ce qui vous intéressait dans le fait de mettre en scène une personne âgée et ses occupations ?
La volonté de montrer la routine d’un vieil homme est liée à mes questionnements sur le regard que je portais sur mes grands-parents, et par extension sur les personnes âgées en général. Qu’en sait-on vraiment, que connaît-on de leur passé, de leur histoire, et qu’est-ce qui perdure et transparaît encore de ces choses dans leur quotidien de retraités.
Pourquoi n’y a-t-il pas de couleurs dans Riviera ?
Le parti pris du noir et blanc correspond à l’idée de sècheresse et de dureté que je voulais conférer à l’ensemble. Esthétiquement, ça me plaisait, et je m’en sentais capable. La couleur m’intimidait un peu.
Comment avez-vous construit le rapport au calme et à la tranquillité ?
En pensant aux heures de sieste de mes grands-parents : le vacarme des cigales qui tient lieu de silence et la chaleur qui interdit toute activité trop « vivante ». C’était une tranquillité imposée, un calme trompeur, où le moindre éclat au loin semblait un évènement. Où on invente toutes sortes de choses pour tuer le temps. Un ennui poli.
Envisagez-vous de réaliser d’autres films abordant les troubles liés à l’âge ?
A priori pas dans l’immédiat, mais ça pourrait venir, qui sait ?
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Je ne sais pas. En tout cas je n’ai pas du tout « freiné mes ambitions », et comme ce que je tentais de faire passer n’exigeait pas une heure et demie, ça tombe plutôt bien.
Riviera a été projeté en compétition nationale.