Dernier verre avec My Little China Girl
Interview de Sam Azulys, réalisateur de My Little China Girl
Pourriez-vous nous expliquer votre choix de titre ?
C’est un titre à prendre au second degré. Il est inspiré par la chanson de David Bowie, « China Girl ». Dans mon film, comme dans cette chanson, l’idée est de jouer avec les clichés raciaux pour les déconstruire. On envisage souvent l’autre, quand il est différent de nous, selon une grille de lecture stéréotypée, mais lorsqu’on accède à la vérité d’un être, on découvre quelque chose d’unique et, en même temps d’universel, qui excède nos attentes. C’est de cette aventure intime dont il est question dans mon film : celle de la connaissance de l’autre et de soi-même.
Comment avez-vous choisi de représenter le voyage stellaire d’Alex ?
J’ai envisagé le voyage stellaire d’Alex comme une scène érotique. Nous avons donc utilisé la macrophotographie – des réactions chimiques filmées avec un grossissement important – car je voulais éviter les images de synthèse pour obtenir un rendu organique. Pour moi, ce voyage est avant tout la figuration des sensations et des émotions de mes personnages quand ils font l’amour.
Quelles sont vos inspirations cinématographiques ?
Elles sont pour la plupart inconscientes sauf peut-être 2001 de Stanley Kubrick car je trouvais intéressant d’avoir une « séquence trip » rattachée à un enjeu intimiste et sentimental plutôt qu’à un enjeu métaphysique. L’autre film que j’avais en tête en filmant était Le Conformiste de Bertolucci. Aucun rapport avec mon histoire, mais la beauté de la lumière et l’élégance des mouvements de caméra m’ont inspiré.
Aimeriez-vous vous focaliser en particulier sur la science-fiction ?
La science-fiction et le fantastique sont mes genres de prédilection. Je trouve que, lorsqu’on les utilise à bon escient, ces genres permettent d’aborder des sujets universels en évitant d’être trop didactique. On peut ainsi parler du réel et de choses très intimes en faisant rêver les spectateurs, ce qui, pour moi, est aussi la finalité du cinéma.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Le court-métrage permet de raconter une histoire qui aurait la forme d’un poème ou d’une bonne pop song qui, si le film est réussi, vous reste dans la tête longtemps après. Quant à ma liberté, c’était surtout celle de travailler avec une productrice formidable qui a toujours été à l’écoute de mes désirs de cinéma et qui a tout fait pour les concrétiser. J’ai aussi eu la chance d’avoir une équipe composée de gens talentueux et généreux et c’est à eux que je veux exprimer ma reconnaissance.
Pour voir My Little China Girl, rendez-vous aux séances de la compétition nationale F11.