Lunch avec Lefty/Righty
Entretien avec Max Walker-Silverman, réalisateur de Lefty/Righty
Pouvez-vous nous expliquer le titre ?
Lefty est un prénom mythique de cow-boy. C’est un clin d’œil au genre du western, avec lequel flirte le film (plus ou moins). Righty, c’est un peu pareil, mais à l’opposé. L’équilibre des contraires… Voilà de quoi faire un film !
L’histoire est-elle biographique, ou autobiographique ?
Oui, bien sûr, le film ne montre que des choses que j’ai faites ou pas faites (ha ha !). Sérieusement, c’est une mosaïque de mes vérités, mes mensonges, les vérités des autres, et leurs mensonges aussi. Mais l’histoire est vraiment, vraiment inventée.
Où le film a-t-il été tourné ?
Il a été tourné à Wrights Mesa, dans le Sud-Ouest du Colorado, tout près de la ville de Norwood. C’est là que j’ai grandi. L’endroit est beau à pleurer.
Comment s’est passé le casting ?
Alors, Lewis Pullman, qui joue le rôle de Righty, est un excellent acteur de Los Angeles. Grant Hyun, un des producteurs, pensait qu’il serait parfait pour ce rôle et Dieu merci, il a été assez fou pour accepter. Les autres, ce sont tous des acteurs locaux qui font leurs premiers pas dans le cinéma. C’est mon ancienne baby-sitter qui m’a présenté Marty Grace Dennis, qui joue Lefty, et je lui dis trop merci. Quant à Ruby et tous les frangins hirsutes, ce sont mes potes. Je les connais depuis toujours.
Quels sujets avez-vous envie d’aborder dans vos prochains films ?
Je suis en train de terminer un nouveau court métrage, également tourné dans le Colorado, intitulé Chuj Boys of Summer. C’est l’histoire d’un ado qui arrive du Guatemala pour commencer une nouvelle vie dans la campagne américaine. C’est très différent de Lefty/Righty mais un peu pareil. À part ça, j’ai envie de continuer à faire des films qui se passent dans des coins reculés de l’Ouest américain. Des histoires qui rendent hommage à ceux qui vivent dans des endroits difficiles. Je crois sincèrement à la gentillesse, à l’amour, à un monde plus moral, bien que la vie semble parfois tout le contraire. Y croire, c’est peut-être déjà un premier pas pour y arriver, et faire des films, c’est un premier pas pour y croire. Faut bien commencer quelque part, non ?
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
C’est un format extrêmement contraignant, mais bizarrement, notre cerveau est ainsi fait que les contraintes s’avèrent en réalité libératrices. La page blanche, c’est angoissant, mais 12 pages, c’est moins angoissant que 100 pages, non ? Et puis il y a cette piètre liberté de savoir qu’on a aucune chance d’en vivre et que personne ne nous le demande. Yihaaa.
Pour voir, Lefty/Righty rendez-vous aux séances du programme I1 de la compétition internationale.