Cannes 2015 : ils sont passés par Clermont
La sélection cannoise 2015 vient de tomber, et nombreux sont les réalisateurs à être passés par le festival du court métrage de Clermont-Ferrand !
Attention, les photos sont garanties d’époque.
Courts métrages
Bien sûr, nous ne pouvions pas passer à côté du président du jury de la Cinéfondation et des courts métrages Abderrahmane Sissako dont le Timbuktu a fait le tour du monde, mais qui avait, avant cela, également fait deux escales clermontoises avec Octobre en 1994 et Sabrya qui avait obtenu la mention du jury jeunes en 1998.
Abderrahmane Sissako au Trombino du festival de Clermont-Ferrand 1994
Un nom à retenir du côté des courts métrages en compétition : Céline Devaux, qui présente cette année son film d’animation Le repas dominical, qui succède à Vie et mort de l’illustre Grigori Efimovitch Raspoutine, qui avait remporté le prix du meilleur film d’animation francophone SACD en 2013.
Céline Devaux sur la scène de la Maison de la culture, festival de Clermont-Ferrand 2013
Longs métrages
La part belle est accordée aux réalisatrices cette année. Côté français, soulignons la présence trois réalisatrices et comédiennes talentueuses :
– Emmanuelle Bercot dont le long métrage La tête haute ouvrira la sélection. Elle a été sélectionnée à deux reprises en compétition nationale à Clermont-Ferrand avec Les vacances en 1998 et La Puce en 1999.
– Maïwenn Le Besco dite Maïwenn, dont le quatrième long métrage Mon roi rejoint la compétition officielle. Elle avait notamment présenté son court métrage I’m an actrice en compétition nationale clermontoise en 2004 et faisait une apparition dans La Conquista de Malgosia Debowska, sélectionné en 1990.
– L’incontournable Valérie Donzelli, qui présente Marguerite et Julienen compétition officielle. Incontournable car nous avons pu la croiser en compétition nationale à Clermont-Ferrand à six reprises, mais uniquement devant la caméra, dans : Herbert C. Berliner de Marc Gibaja (festival 1999), Frédérique amoureuse de Pierre Lacan (2004), On est mort un million de fois de Dorothée Sebbagh (2005), Abattoir de Didier Blasco (2008), Manu de son ex-conjoint Jérémie Elkaïm (2011) et, bien sûr, le mémorable Confessions dans un bain de Marc Gibaja qui avait remporté le prix spécial du jury et le prix de la jeunesse en 2001.
A gauche, Emmanuelle Bercot au Trombino 1998 ; à droite, Valérie Donzelli dans « Confessions dans un bain »
Côté hommes, nous ne sommes pas en reste avec la présence de Stéphane Brizé, sélectionné en compétition nationale à Clermont en 1997 avec son court métrage L’œil qui traîne, et qui sera à La Croisette avec La loi du marché. Le désormais célèbre Denis Villeneuve dont nous avons pu voir Incendies, Prisoners ou encore Enemy dans nos salles obscures, revient avec Sicario à Cannes. Côté courts, on se souvient de son documentaire REW FFWD présenté à l’international en 1995 mais aussi de l’appétissant Next Floor, sélectionné en compétition Labo en 2009.
Stéphane Brizé et Denis Villeneuve, respectivement aux Trombinos 1997 et 1995 du festival
4 réalisateurs de cette compétition sont passés par nos filets. Honneur aux dames avec Alice Winocour qui présente cette année Maryland et qui s’était faite connaître à Clermont en 2003 en compétition nationale avec Orphée de Kamen Kalev, côté scénario et interprétation. Le cinéaste islandais Grimur Hakonarson, en compétition avec Hrutar, est passé par la sélection internationale clermontoise à deux reprises avec Sidustu Ord Hreggvids (Les derniers mots de Hreggvidur) en 2005 et Wrestling (Lutte) en 2008 qui a reçu la mention spéciale du jury. Le réalisateur croate Dalibor Matanic qui présente Zvizdian avait été sélectionné à Clermont en 2010 côté international avec le court métrage Tulum (La virée). Enfin, le cinéaste roumain Corneliu Porumboiu, sélectionné à Clermont-Ferrand en 2005 avec Visul Lui Liviu (Le rêve de Liviu) présentera à Cannes Comoara.
Alice Winocour, Grimur Hakonarson et Corneliu Porumboiu aux Trombinos 2003 et 2005
Hors compétition
On retrouve le réalisateur britannique Asif Kapadia (sélectionné en compétition internationale en 1998 avec The Sheep Thief (Le voleur de mouton)) à la séance de minuit avec Amy et le cinéaste israëlien Elad Keidan (sélectionné au festival 2009 avec Vida) avec son premier long métrage Hayored Lema’Ala aux séances spéciales. Ajout de dernière minute : le sulfureux Gaspar Noé revient avec son dernier long métrage Love également en séance de minuit. Nous l’avons connu commé réalisateur sélectionné à deux reprises en compétition nationale : en 1985 avec Tintarella di Luna et en 1992 avec Carne, pour lequel le comédien Philippe Nahon avait reçu le prix d’interprétation masculine. Notons que nous avons également pu observer son travail de directeur de la photographie dans La bouche de Jean-Pierre de Lucille Hadzihalilovic, qui avait obtenu la mention spéciale du jury national en 1997.
Asif Kapadia et Gaspar Noé en 1998 et 1992
La réalisatrice, actrice et scénariste israëlienne Ronit Elkabetz préside cette année le jury de la Semaine de la Critique : nous l’avions vue dans Endroit idéal de Brigitte Sy, en compétition nationale à Clermont en 2009.
Notons du côté des longs métrages en compétition la présence d’une triplette clermontoise :
– l’Italo-Américain Jonas Carpignano qui présentait en 2015 son court métrage A Ciambra en compétition nationale passe au long avec Mediterranea ;
– le Français Clément Cogitore, réalisateur de Parmi nous, présenté en compétition nationale lors du festival 2011, sera à la Semaine avec Ni le ciel ni la terre ;
– le Canadien Andrew Cividino, en compétition internationale en 2012 avec We Ate the Children Last (Nous avons mangé les enfants en dernier), présente cette année Sleeping Giant.
« A Ciambra » de Jonas Carpignano
Côté courts, la réalisatrice française Marina Diaby, qui avait présenté Chacun sa nuit en compétition nationale en 2013 (Prix Procirep du producteur de court métrage), revient avec La fin du dragon.
Enfin, Louis Garrel, réalisateur de Petit tailleur (compétition nationale 2011), présente cette année son long métrage Les deux amis en séance spéciale.
La Quinzaine des réalisateurs vient de l’annoncer : Trois souvenirs de jeunesse d’Arnaud Desplechin rejoint la compétition. Si le réalisateur n’a eu qu’un seul de ses courts métrages présenté en compétition nationale à Clermont-Ferrand (La vie des morts en 1991), nous l’avons également connu comme directeur de la photographie sur deux films d’Eric Rochant : French Lovers en 1986 (Prix Filmodie, technique de l’image et du son) et Présence féminine en 1988.
Tout juste auréolé du prix Patrick Dewaere 2015 pour son travail de comédien, c’est derrière la caméra que Reda Kateb fait son entrée à la Quinzaine avec son premier court métrage Pitchoune. Nous avons eu l’occasion de le croiser à de multiples reprises à Clermont dans des courts tels que Sur la tête de Bertha Boxcar de Soufiane Adel et Angela Terrail (festival 2011), Ce chemin devant moi de Mouhamed Bourokba dit Hamé (Prix de la photographie 2013) ou en voix dans Les fantômes de l’usine de Brahim Fritah (festival 2015).
Reda Kateb dans « Ce chemin devant moi » de Hamé
Toujours parmi les ex-primés, Jaco Van Dormael revient exactement 30 ans après son Grand prix international à Clermont-Ferrand pour E Pericoloso Sporgersi : il présentera son long métrage Le tout nouveau testament. Le cinéaste anglais Fyzal Boulifa, qui avait remporté une mention spéciale du jury international avec son court métrage The Curse(Le sort) en 2013, présente Rate Me en première mondiale. Et toujours côté courts, le réalisateur autrichien habitué de Clermont Peter Tscherkassky verra The Exquisite Corpus projeté sur les écrans de la Croisette après avoir raflé une mention spéciale du jury Labo en 2006 avec Instructions for a Light and Sound Machine (Mode d’emploi pour une machine à son et lumière), et présenté Outer Space et Dream Worken compétition internationale (2000 et 2002).
« E Pericoloso Sporgersi » de Jaco Van Dormael
Notons également la présence de Jeremy Saulnier qui présentait Crabwalk en 2005 côté international et passe au long cette année avec Green Room. Deniz Gamze Ergüven passe également le cap des 60 minutes avec Mustang, mais nous n’oublions pas Bir Damla Su, présenté en compétition nationale en 2007. Chez les femmes toujours, l’Américaine Chloé Zhao est également passée par chez nous en compétition internationale à deux occasions : avec Daughters en 2010 et Raju en 2011. Elle présente son long métrage Song My Brothers Taught Me.
Deniz Gamze Ergüven et Chloé Zhao lors de leur passage au Trombino, en 2007 et 2010
Le meilleur pour la fin : voici venue la programmation des cinéastes, celle de l’ACID (association du cinéma indépendant pour sa diffusion).
Du beau monde encore cette année, et quelques têtes qui ne nous sont pas inconnues, à commencer par Julia Kowalski, qui présente son premier long métrage Crache cœur en première mondiale et que nous avions rencontrée lors du festival 2013, à l’occasion de la sélection de Musique de chambre en compétition nationale. Lors de cette édition, nous avions également croisé Nathan Nicholovitch dont le sulfureux No Boy avait marqué les esprits. Cette année, il présente à l’ACID son second long métrage en première mondiale, De l’ombre il y a, dont l’action se situe également au Cambodge.
À noter également, la présence d’Émilie Brisavoine, dont nous connaissons les talents d’actrice puisque nous l’avions vue dans Peine Perdue de Arthur Harari (Prix étudiant de la jeunesse et mention du jury Télérama lors du festival 2014), qui nous donnera cette année l’occasion de découvrir son travail de réalisatrice avec son premier long métrage Pauline s’arrache. Autre basculement notable, celui de Lionel Baier, dont nous connaissons principalement le travail de producteur au sein de l’ECAL (école cantonale d’art de Lausanne) et HEAD (haute école d’art et de design), notamment sur Jour J de Julia Bünter, en compétition internationale en 2015 et le diptyque de Robert-Jan Lacombe, Kwa Heri Mandima (compétition internationale 2011) et Retour à Mandima(mention speciale du jury des médiathèques en 2012). Il sera présent en tant que réalisateur cette fois pour présenter son long métrage La vanitéen première mondiale.
Julia Kowalski et Nathan Nicholovitch (de dos) au trombino du festival 2013
Enfin, cela ne vous aura pas échappé, Benoit Forgeard fait son grand retour derrière la caméra avec son premier long métrage Gaz de Francequi promet d’être au moins aussi cocasse que ses précédents courts métrages. En effet, c’est une longue histoire qui nous lie à ce cinéaste hors du commun, qui a navigué dans les couloirs clermontois tantôt en tant que réalisateur (Laïkapark, compétition Labo 2004, La course nue, compétition nationale 2006, Coloscopia, compétition nationale 2011), interprète (Les lézards de Vincent Mariette, compétition nationale 2013, nommé au César du meilleur court métrage 2014), scénariste (How Much Rain to Make a Rainbow? (Combien de pluie pour faire surgir un arc-en-ciel ?) de Alain Della Negra et Kaori Kinoshita, compétition nationale 2014) et finalement juré de la compétition Labo en 2013 ! On ne résiste pas au plaisir de vous présenter cette sélection de photos souvenirs de chaque passage de Benoit Forgeard à notre trombino :
Benoit Forgeard en 2004, 2006, 2011 et 2013
Scoop + photo bonus : en 2009, le mystérieux Michel Moisan venait présenter son film Le grand manteau en compétition nationale. Il s’agissait en réalité de Benoit Forgeard sous le costume, déguisé durant toute la durée du festival, dissimulé derrière une fausse identité.