Cannes 2014 : ils sont passés par le festival de Clermont-Ferrand
Le 67e festival de Cannes vient de dévoiler sa sélection officielle, l’occasion de revenir sur « les courts des grands » qui sont passés par le festival international du court métrage de Clermont-Ferrand.
Les jurés
Félicitons en tout premier lieu Mahamat-Saleh Haroun, membre du jury international à Clermont-Ferrand en 2012, qui rejoint cette année le jury Cinéfondation. Rappelons que Mahamat-Saleh avait été sélectionné à Clermont-Ferrand en 1995 pour son premier film, le court métrage Maral Tanié, dont il rappelait lors de son séjour à Clermont-Ferrand en 2012 combien cette sélection avait été importante pour sa carrière.
La réalisatrice brésilienne Daniela Thomas, qui avait également pris part à l’aventure clermontoise en 2013 en tant que jurée internationale se prête ici à nouveau au jeu en rejoignant également les membres du jury Cinéfondation, parmi lesquels nous retrouvons Noémie Lvovsky, aussi bien connue du festival de Clermont-Ferrand comme réalisatrice (Dis-moi oui, dis-moi non, 1991) que comme comédienne (Illustre inconnue de Marc Fitoussi (2004), Endroit idéal de Brigitte Sy (2009), Le meilleur ami de l’homme de Vincent Mariette (2011)).
Daniela Thomas, bien entourée d’Antoine Lopez et Laurent Crouzeix, sur la scène de la Maison de la culture en 2013
Rendons hommage aux femmes, et quelles femmes ! Toutes deux présidentes de jurys, l’une des longs métrages de la compétition officielle et l’autre de la Caméra d’Or. Il s’agit bien sûr de la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, Palme d’Or à Cannes en 1993 pour La leçon de piano, qui présentait en 1986 son court métrage After Hours en compétition internationale à Clermont-Ferrand. La seconde est la réalisatrice et comédienne Nicole Garcia, connue dans le monde du long métrage, mais l’on se souvient également de son passage dans le court avec son film Quinze août, présenté en compétition nationale en 1987 à Clermont-Ferrand. Enfin, la comédienne Géraldine Pailhas, remarquée dans Ya Nabil (compétition nationale 1994) et Les parallèles (compétition nationale 2005), rejoint le jury Un Certain Regard.
Courts métrages en compétition
Nous saluons la présence du réalisateur suédois Hallvar Witzø, lauréat du Prix des Médiathèques 2012 avec Tuba Atlantic, qui présente son nouveau court métrage de 15 minutes, Ja Vi Elsker.
Hallvar Witzø reçoit le Prix des Médiathèques pour son film Tuba Atlantic en 2012
Cinéfondation
Léa Mysius, qui présentait en 2013 son premier court métrage Cadavre exquis en compétition nationale et remportait le Prix de la meilleur première œuvre de fiction, vient cette année défendre son film Les oiseaux-tonnerre, réalisé dans le cadre de La Fémis.
Léa Mysius lors des rencontres Expresso du festival de Clermont-Ferrand en 2013
Atsuko Hirayanagi, originaire de Singapour, qui avait réalisé Mou Ikkai (Encore une fois) sélectionné en compétition internationale en 2013, présente cette année Oh Lucy! dans le cadre de la NYU Tisch School of the Arts à laquelle nous avons accordé une carte blanche en 2014. Alejandro Diaz-Cardoso et Romain Mazevet, qui avaient déjà travaillé ensemble à la réalisation du film Cornée présenté en compétition nationale en 2013, reviennent avec Home Sweet Home, toujours réalisé avec Supinfocom Arles, en collaboration avec Pierre Clenet et Stéphane Paccolat.
Longs métrages en compétition
Abderrahmane Sissako a été sélectionné à deux reprises par le festival de Clermont-Ferrand, d’abord en compétition nationale en 1994 avec Octobre, puis en compétition internationale en 1998 avec Sabrya, qui avait obtenu la Mention du jury jeunes. Cette année, son film Timbuktu est en compétition cannoise. Le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan est définitvement passé du court au (très) long puisque c’est Winter Sleep, un film d’une durée de 3h16, qu’il présentera à la Croisette. Nous nous souvenons de Koza, sélectionné en compétition internationale de Clermont-Ferrand en 1996. Les plus vieux d’entre nous se souviendront sans doute qu’Olivier Assayas, qui présente cette année Sils Maria, était déjà passé par le festival de Clermont-Ferrand en 1983 pour présenter son film Laissé inachevé à Tokyo en compétition nationale.
De gauche à droite : Abderrahmane Sissako, Nuri Bilge Ceylan, Olivier Assayas – © DR
Enfin, il est impossible de ne pas évoquer Mike Leigh parmi cette sélection, qui revient cette année présenter Mr. Turner, et qui avait remporté à Clermont-Ferrand en 1993 le Prix du public et la Mention spéciale du jury international pour son court métrage A sense of History.
A sense of History, Mike Leigh, Royaume-Uni, 1992
Un Certain Regard
Comme nous vous le disions précédemment, c’est Party Girl, le premier long métrage de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, habitués du festival de Clermont-Ferrand, qui fera l’ouverture de la sélection. Nos félicitations s’adressent également à la réalisatrice israëlienne Keren Yedaya, dont on se souvient notamment pour Lulu, sélectionné en compétition internationale en 2000, et qui présente cette année Loin de son absence. Keren Yedaya a également fait partie du jury international du festival de Clermont-Ferrand en 2005.
Party Girl, Amachoukeli / Burger / Theis, France, 2014
Autre habituée (ou devrait-on dire vétérante ?) du festival clermontois que nous sommes ravis de retrouver cette année côté long, c’est Pascale Ferran, qui présente Bird People. Après avoir refait parler récemment avec l’affaire du Baiser qu’elle avait présenté au festival du court métrage en 1991, nous nous souvenons également de Un dîner avec M. Boy et la femme qui aime Jésus (édition 1990), Souvenir de Juan-Les-Pins (festival 1984) et, bien sûr, Il ne faut jurer de rien, qui avait obtenu le Prix du scénario en 1984 (pour Pascale Ferran, Philippe Le Guay et Christian Vincent).
Bird People, Pascale Ferran, France, 2014 © Diaphana Distribution
Nous retrouvons également la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner côté long, avec Amour fou. Jessica nous avait fait l’honneur de prendre part au jury numérique (devenu depuis jury labo) en 2002. A noter enfin la présence du réalisateur hongrois Kornél Mundruczo qui était venu présenter à Clermont Afta en compétition internationale en 2001 et revient cette année sur la Croisette avec son long métrage Fehér Isten (Chien blanc).
Le fameux « trombino » de Jessica Hausner, festival de Clermont-Ferrand, 2002.
Autres séances (hors compétition)
Nous avions connu David Michod comme scénariste pour le film I love Sarah Jane de Spencer Susser qui avait obtenu le Prix Canal + international lors du festival 2008 avant qu’il ne se fasse remarquer avec Animal Kingdom en 2010, nous le retrouvons cette fois-ci derrière la caméra avec The Rover, un thriller avec Roibert Pattinson et Guy Pearce qui sera présenté à la séance de minuit.
The Rover, David Michod, Nouvelle-Zélande, 2014 © Metropolitan Film Export
Enfin, on notera la présence parmi les séances spéciales du film documentaire Les ponts de Sarajevo, composé de treize courts métrages réalisés par tout autant de réalisateurs, parmi lesquels notamment Kamen Kalev, qui était venu présenter chez nous Orphée en compétition nationale en 2003 et Get the Rabbit Back en compétition labo en 2006, mais aussi Vladimir Perisic, réalisateur de Dremano oko (compétition nationale 2004) ou, bien sûr, Ursula Meier, bien connue des circuits clermontois pour avoir remporté en 1999 le Prix spécial du jury national avec Des heures sans sommeilet les Prix du public, Prix de la recherche et Prix de la presse nationaux en 2001 avec Tous à table, qui nous a fait l’honneur de faire partie du jury international lors de l’édition 2014.
Ursula Meier en compagnie de Patricia Mazuy sur la scène de la Maison de la culture lors du festival du court métrage de Clermont-Ferrand 2014
Ajout de dernière minute, et non des moindres, vous retrouverez parmi les séances spéciales le dernier film de Tony Gatlif, Géronimo, avec Céline Salette et Rachid Yous. Habitué du court métrage, le réalisateur avait fait partie du jury international clermontois en 1995 et était revenu présenter à Un petit service en 2003.
Le « trombino » de Tony Gatlif lors de sa venue à Clermont-Ferrand en tant que membre du jury international, en 1995.
Félicitations à Thomas Cailley, qui présente son premier long métrage Les combattants (qui concourt également à la Caméra d’Or) après avoir défendu son premier court à Clermont-Ferrand en 2011, Paris Shangai (tourné dans la région avec l’aide de la Commission duFilm Auvergne), que nous aurons la chance de retrouver en 2015 dans la rétrospective consacrée au vélo.
Paris Shangai, Thomas Cailley, France, 2011 – © Ivan Mathie
Le réalisateur roumain Radu Jude est également passé par Clermont en 2008 avec Alexandra en compétition internationale, nous le retrouvons cette année avec le long métrage Trece Si Prin Perete.
Un autre habitué de notre festival, le réalisateur franco-colombien Franco Lolli, sort cette année son premier long métrage Gente de bien, après être venu présenter chez nous Como todo el mundo (Grand prix national 2008), Rodri (Prix de l’ACSE 2013) et Un juego de ninos de Jacques Toulemonde Vidal comme co-scénariste (Prix de l’ACSE 2011).
Franco Lolli reçoit le prix de l’ACSE pour Rodri en 2013 sur la scène de la Maison de la culture de Clermont-Ferrand
La réalisatrice anglaise Gaëlle Denis, sélectionnée chez nous en compétition internationale en 2006 avec City Paradise (Paradis urbain) qui avait obtenu le Prix du public (reprogrammé en 2014 à l’occasion de la séance Ciné-piscine) et en 2007 avec After the rain (Après la pluie) présentera Crocodile. Le réalisateur Gerardo Herrero, remarqué en 1992 avec son court métrage Ni contigo ni sin ti (Ni avec toi, ni sans toi), représentera quant à lui l’Espagne avec Safari.
ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion)
Le cinéaste Virgil Vernier, qui était déjà venu présenter chez nous Pandore en 2011 en compétition nationale (Mention spéciale du jury, Prix Procirep du producteur) et Andorre en compétition labo en 2014, verra son premier long métrage Mercuriales en avant-première mondiale.
Pandore, Virgil Vernier, France, 2011
Deux autres premiers longs métrages à noter aussi avec New Territories de Fabianny Deschamps, qui avait réalisé En mon sein (compétition labo 2004) ou Qui vive de Marianne Tardieu, anciennement co-scénariste de Tremblay-en-France de Vincent Vizioz, Grand prix national 2011. Enfin, on saluera la présence de Claudine Bories, co-réalisatrice (avec Patrice Chagnard) du long métrage documentaire Les règles du jeu : on se souvient notamment de ses courts métrages Lointains boxeurs et L’enfant du parking, respectivement sélectionnés en 1983 et 1996.