Goûter avec Disco Obu
Entretien avec Anand Kishore, réalisateur de Disco Obu
Quelle est la part de réalité et la part de fiction dans votre film ?
Les situations et les événements de Disco Obu sont entièrement fictifs. Mais l’idée du personnage de Obu est issue de mes recherches sur les personnes qui ont connu leur heure de gloire dans l’art, la musique, le sport ou le cinéma, mais que les circonstances ont amenés à faire d’autres choix de vie.
Malgré certains passages grinçants très intenses, il y a aussi des moments vraiment drôles, de cet humour pince-sans-rire que l’on retrouve dans les meilleurs « documenteurs ». Qu’est-ce qui vous a fait choisir ce genre ? Quelles sont vos influences ?
Ce n’est pas un choix délibéré. L’histoire est dérivée de ma curiosité de voir ce qui pouvait se passer si ces deux personnages se rencontraient dans ces circonstances.
En temps normal, je choisis un échantillon de films de référence et je travaille dessus avec l’équipe. Mais là, on a laissé les choses se faire naturellement. On avait fixé quelques règles de base pour l’image et les positions, mais en dehors de cela, l’équipe s’efforçait de ne pas intervenir dans le jeu des acteurs, qui étaient vraiment excellents.
Cela dit, j’ai sans aucun doute été influencé par Sugar Man. Rodriguez avait une approche de la vie de façon très simple, profonde et positive qui, en toute subtilité, a façonné le personnage de Obu.
En même temps, la performance de l’acteur principal est très émouvante. Comment l’avez-vous trouvé ?
À l’origine, j’avais un autre acteur en vue pour ce rôle, mais ça n’a pas marché et le début du tournage approchait. Alors, mon producteur, Anirudh, m’a montré une photo d’Amjad Prawej, un acteur de théâtre réputé à Bangalore. Il avait un visage intéressant et je sentais qu’il était capable de donner du relief à n’importe quel rôle. Je l’ai vite rencontré et j’ai remarqué qu’il avait des points communs avec Obu, sa simplicité, son esprit positif et les pieds sur terre. Nous nous sommes très bien entendus et j’ai arrêté de chercher. Amjad avait déjà travaillé avec Balaji Manohar, qui joue Mohan dans le film, ce qui était un avantage.
Pouvez-vous nous parler de vos débuts au cinéma et de vos projets pour l’avenir ?
Ma fascination pour le cinéma a commencé dès l’enfance, car mon père T. Hariharan, écrivain, réalisateur et producteur, m’a beaucoup influencé. Après avoir travaillé comme assistant réalisateur pendant deux ans, j’ai décidé de faire des études de cinéma à la « Tisch School of the Arts Asia » de l’université de New York à Singapour. Faire une école où je fréquentais d’excellents professeurs et des étudiants du monde entier a tout changé pour moi. J’ai voyagé et participé à de fabuleux projets. Après mes études, j’ai été chef-opérateur indépendant pendant deux ans avant de réaliser mon projet de fin d’études (Disco Obu). En ce moment, je travaille sur une idée de long métrage.
Quels ont été vos coups de cœur au cinéma cette année ?
Zootopie a été une de mes meilleures expériences cinématographiques de l’année dernière. Et j’ai aussi été époustouflé par certains courts métrages en réalité virtuelle.
Si vous êtes déjà venu à Clermont-Ferrand, pouvez-vous nous raconter une anecdote sur le festival ? Sinon, quelles sont vos attentes pour cette édition ?
Ce sera la première fois que je viens à Clermont-Ferrand. J’espère voir un maximum de courts métrages. J’ai hâte d’assister à la projection de mon film en public et de voir ce qui fonctionne ou pas. Ce sera bien de rencontrer d’autres réalisateurs. Et puis j’espère explorer un peu la ville de Clermont-Ferrand si je trouve le temps.
D’autres projections de prévues ?
Nous avons postulé pour des festivals. On croise les doigts.
Pour voir Disco Obu, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I9.