[Édito 2021] Plus que jamais : sauve qui peut le court métrage !
Face aux incertitudes, s’il faut abandonner un certain confort, il est surtout stimulant d’imaginer des solutions exceptionnelles. L’épidémie de COVID-19 nous a fait basculer dans l’inconnu dès la clôture de l’édition 2020. Confinement, déconfinement, couvre-feu et fermeture des lieux culturels ont demandé à l’équipe du festival, tout au long de la préparation et de la construction de cette 43e édition, d’imaginer comment répondre à cette situation inédite. Ce fut un travail intense mais qui nourrira l’avenir.
Le plaisir de la salle de cinéma plongée dans le noir, la satisfaction d’être ensemble quand un film ou une programmation s’achève, le bonheur d’échanger, commenter ou confronter nos avis en sortie de séance… Nous y avons cru, bien sûr. Nous l’avons espéré. Et nous avons dû nous rendre à l’évidence : cela serait difficile à maintenir. Il a donc fallu trouver des solutions pour accompagner et mettre en lumière les œuvres cinématographiques choisies par nos comités de sélection pour constituer la programmation de notre festival.
Par la force des choses, le festival se réinvente. Grâce à une offre en ligne, les spectateurs pourront continuer de découvrir des films et nourrir leurs imaginaires. Nous sommes d’ailleurs heureux qu’un nouveau public, qui d’habitude ne peut profiter du festival en salle, puisse désormais accéder à la richesse et la diversité du cinéma au format court.
Ces tentatives, ces expériences, ces solutions, si elles sont une richesse, ne remplaceront jamais le plaisir d’être ensemble pendant une semaine et de profiter de programme en programme de l’énergie bien réelle du festival. De même, nos équipes de bénévoles, qui incarnent l’âme de notre événement, vont cruellement nous manquer.
Partenaires publics et privés maintiennent leur soutien et nous ont fait confiance pour imaginer et mettre en chantier cette édition. Clermont-Ferrand restera, quoi qu’il advienne, la capitale du court métrage. Celle qui accueille ce grand événement populaire qu’est le festival, ouvert à un public de plus en plus nombreux, et celle qui défend ardemment films et réalisateurs.
Mais cet éditorial se doit de ne pas oublier Jean-Claude Saurel, qui fut pendant sept mandats Président de Sauve qui peut le court métrage. Il a défendu avec passion le court métrage comme forme d’expression et d’expérimentation indispensable à ce qu’est le cinéma. Je le prie de croire au profond respect que m’inspire cet engagement, que je compte honorer avec la plus grande humilité. Être le porte-parole du travail que réalise notre association tout au long de l’année, avec le festival mais aussi tous les chantiers menés à la Jetée, par le pôle d’éducation aux images et la Commission du Film Auvergne, est une charge passionnante.
Devenir le président d’un acteur culturel majeur de notre ville et bien au-delà, et accompagner la valorisation d’un format cinématographique innovant est une mission lourde de responsabilités.
Les années à venir seront déterminantes pour préserver et encourager la passion que mettent dans leur travail les salariés de l’association. Il est nécessaire de les accompagner avec discernement dans les grands enjeux à venir que sont le prometteur projet de la Cité du Court à Clermont-Ferrand, la candidature au titre de Capitale européenne de la culture de Clermont-Massif Central, et bien sûr les prochaines éditions du festival qui marqueront, nous l’espérons, nos retrouvailles en salles.
Éric Roux, Président, et l’équipe de Sauve qui peut le court métrage