Breakfast avec End-O (Requiemétriose)
Entretien avec Alice Seabright, réalisatrice de End-O (Requiemétriose)
L’endométriose est une maladie dont on commence enfin à parler dans les médias. Le monde médical serait-il à la traîne ?
Le monde médical est en train de rattraper son retard, semble-t-il. Il y a des gens qui font du très bon travail, mais une piqûre de rappel sur le problème ne leur fera pas de mal !
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’aborder ce sujet sous un angle léger et comique ?
Je trouve que l’humour est une des meilleures façons d’aborder des sujets lourds et difficiles – je dirais même que c’est justement la fonction de l’humour. En outre, la scénariste, Elaine Gracie, qui est atteinte d’endométriose, a tendance à écrire des choses qui peuvent être très sombres mais tout en faisant rire. Malgré cela, certains spectateurs ont eu du mal avec le sujet du film, mais on peut espérer qu’en glissant une bonne blague, on arrive à faire passer quelques vérités déprimantes !
Quelles recherches avez-vous effectuées avant le tournage ?
La scénariste souffre d’endométriose et le film est très fortement autobiographique (sa sœur est également atteinte et a subi une ablation de l’utérus il y a quelques années). Le scénario baignait donc dès le départ dans le vécu. J’ai effectué des recherches de mon côté, en lisant des témoignages, et bien sûr, en parlant longuement avec Elaine pour bien comprendre ce que Jaq et sa sœur traversent au fil de l’histoire. Par exemple, on a pris le scénario page par page et numéroté la douleur pour que l’actrice qui joue le rôle de Jaq, Sophia di Martino, puisse avoir un repère. Enfin, on a rencontré diverses associations, comme Endometriosis UK, qui nous ont beaucoup aidées. Ces associations sont gérées par des personnes formidables qui ont lu le scénario et apporté un regard plus complet, ce qui nous a permis d’évoquer l’histoire de Jaq sans oublier la multiplicité des expériences de chacune.
Quels sont vos projets de films pour l’avenir ?
Je viens de terminer l’écriture et la réalisation d’une série télé de Laurie Nunn, Sex Education, pour Netflix, et je vais bientôt me lancer dans ma propre série télévisée pour BBC Drama.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées ?
J’adore le format court et je pense qu’il permet de faire preuve d’audace dans la forme et le style. Mais je trouve aussi que c’est un format extrêmement difficile – raconter une histoire convaincante en 15 minutes, ça a été très dur pour moi. Quand je vois des films qui y arrivent très bien, ça m’impressionne vraiment, mais ça ne va pas de soi. Sans vous mentir, je suis contente de travailler à présent sur un format plus long.
Pour voir End-O (Requiemétriose), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I6.