Goûter avec Kids
Entretien avec Michael Frei, réalisateur de Kids
Avez-vous d’autres projets sur le thème de la dynamique de groupe ?
Non, pas spécialement sur cette thématique. Mais la dynamique de groupe est cruciale pour comprendre de nombreux phénomènes sociaux : le sujet restera donc présent dans mon travail d’une manière ou d’une autre.
Pour quelle raison vous êtes-vous intéressé aux chorales et à leurs tonalités très aiguës ?
Nous avons composé une bande originale pour ce film. J’avais envie de collaborer avec une chorale composée d’enfants, et il se trouve qu’ils ont des voix assez aiguës.
Avez-vous déjà entendu parler de « team building » ? Pensez-vous que ce concept pourrait changer la dynamique, et par la même occasion votre film ?
Bien sûr. Le team building est essentiel si vous avez un objectif commun. Dans Kids, il n’y a pas d’objectif commun.
Pourquoi les groupes présentés dans ce film excluent-ils toujours ? Pensez-vous que cela soit représentatif de la réalité ?
Je ne fais que des dessins décalés. La réalité est évidemment bien plus complexe que ça. Dans Kids, les personnages s’attirent et se repoussent, mais ils n’entrent jamais réellement en contact. C’est un flux de non-sens qui tombe dans un trou.
Les individus doivent-ils refuser de définir des groupes afin de se définir eux-mêmes ?
Je ne pense pas. On ne peut pas se définir en excluant nos relations : elles nous définissent en grande partie. Mais les relations évoluent en permanence. C’est pour cette raison que le processus consistant à se définir est continu, et se poursuit jusqu’à la mort.
Y a-t-il des libertés que le court métrage vous a apportées ?
Non.
Quelles œuvres vous ont inspiré ?
J’ai parcouru Masse et puissance d’Elias Canetti, et lu l’article Wikipédia sur la dynamique de groupe en me brossant les dents.
Pour voir Kids, rendez-vous aux séances de la compétition labo L2.