Breakfast avec Le chat qui pleure
Entretien avec Alain Gagnol, coréalisateur de Le chat qui pleure
Comment avez-vous eu l’idée de l’échange entre l’enfant et l’homme âgé ?
L’idée de départ était de faire un dessin animé autour de deux personnages qui ne bougent pas. Ils sont assis autour d’une table et restent figés, le vieil homme avec sa main tendue et le garçon pétrifié sur sa chaise. Il y a forcément une forme d’humour et de jeu à faire un dessin animé basé sur l’immobilité. Avec Jean-Loup (Felicioli, ndlr) nous avions déjà abordé ce principe il y a quelques années avec un autre de nos courts métrages, Le couloir. Les deux personnages se sont définis au cours de l’écriture. Ils me permettent d’avoir les deux âges extrêmes de la vie, face à face et face à eux-mêmes.
Comment avez-vous travaillé les effets d’ombre ?
Nous employons la même technique d’animation et de mise en couleurs depuis le début de notre collaboration. Cela nous permet d’affiner notre style mais aussi d’avoir une cohérence entre nos différents films. Les ombres sont mises en place par les animateurs, au dos de la feuille de papier, puis elles sont ensuite remplies à la main, au crayon de papier. Nous obtenons ainsi une vibration de la couleur.
Comment avez-vous procédé pour l’animation des dessins ?
C’est une animation très classique puisqu’elle utilise encore le papier. Nous mélangeons les effets créés par informatique et cette façon très ancienne de dessiner.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans la présence du chat et le fait de raconter son histoire, en plus des deux histoires principales qui se font face : celle de l’enfant et celle de l’homme âgé ?
L’histoire du chat a deux raisons d’être.Tout d’abord, elle donne la possibilité de nous échapper du huis-clos pendant quelques instants. Elle apporte une petite surprise qui modifie le rythme du film au milieu. C’est aussi un conte que le vieil homme raconte à l’enfant, et dont la morale serait qu’il faut se méfier de ses propres désirs car ils peuvent nous conduire à notre perte.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apporté en particulier ?
Le court métrage est un format que j’aime beaucoup car il permet de condenser l’énergie sur une durée courte de travail. Cela donne une légèreté et une vitesse qui favorise la création.
Pour voir Le chat qui pleure, rendez-vous aux séances de la compétition nationale F4.