Concours de la jeune critique 2024
Depuis 26 ans, le Concours de la jeune critique cinématographique prolonge le Festival du court métrage et permet aux élèves de s’emparer des films par le travail critique. Le principe est simple : donner la parole aux élèves afin qu’ils·elles ne soient plus seulement spectateur·trice·s des films, mais aussi "critiques".
Présentation du concours
Le court métrage est un outil pédagogique intéressant dans l’apprentissage de la critique cinématographique. Sa durée réduite et la diversité de sa production lui confèrent un statut particulier propre à susciter la réflexion. Le concours souhaite prolonger la programmation scolaire en mobilisant, à l’écrit ou par une production audiovisuelle, le regard des élèves sur un support de création artistique de premier plan : il s’agit de leur offrir un espace d’expression, d’analyse filmique et d’initiation à l’exercice de la critique cinématographique.
Article 1
L’association Sauve qui peut le court métrage organise, à l’occasion de la 46e édition du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand (du 02 Février au 10 Février 2024), le 26e Concours de la jeune critique cinématographique 2024, en partenariat avec le Rectorat de Clermont-Ferrand, la fondation Varenne, le magazine Bref et la MAIF.
Article 2
Ce concours est ouvert aux élèves de tous les établissements scolaires, de la quatrième à la terminale, qui suivent tout ou une partie de la 46e édition du festival.
Article 3
Les participants doivent rédiger une ou plusieurs critiques de films projetés lors des séances scolaires du Festival international du court métrage 2024. La critique doit être présentée sous forme d’une page dactylographiée de 250 mots, plus ou moins 10%, soit entre 225 et 275, (le nombre de mots doit obligatoirement être mentionné dans l’envoi), sous forme de podcast audio ou sous forme de vidéo de 03 minutes maximum. La critique peut être issue d’un travail personnel ou d’une réalisation suivie par un professeur.
Dans le cas d'une critique écrite, il est impératif que ce travail soit individuel, les critiques collectives ne seront pas acceptées dans le cadre du concours.
Article 4
Les textes chercheront à répondre aux trois objectifs prioritaires du concours : - ouvrir un espace d’expression sur les courts métrages : la critique prolonge l’expérience de l’œuvre et présente une opinion argumentée.
- développer une réflexion sur l’outil cinématographique : la bonne compréhension du film et la pertinence de l’analyse filmique sont des éléments déterminants pour le jury.
- proposer un exercice rédactionnel : la critique est un genre écrit particulier, dont le concours permet d’explorer les facettes. Par ailleurs, le respect et la qualité de la langue sont décisifs.
Article 5
Il est demandé aux enseignants d’opérer une présélection des travaux de leurs élèves et de n’envoyer que les critiques qui leur ont semblé originales ou dignes d’intérêt. Ils doivent impérativement spécifier aux membres organisateurs le nombre total de critiques écrites au sein de leur classe.
Article 6
Les scénarios des films sont consultables sur le site du Festival du court métrage dans la rubrique "Éducation à l'image" > "Actions" > "Séances jeune public" > "Sco 13-18 ans".
Article 7
Le jury comprend des représentants des différents partenaires du concours.
Article 8
Les critiques des Sections cinéma peuvent porter sur n’importe quel film du 46e festival ; elles seront analysées par un jury particulier conduit par le magazine Bref.
Article 9
La date limite de réception des critiques est fixée au Mardi 7 Mai 2024 inclus.
Les textes des critiques doivent parvenir sous forme de fichiers électroniques (formats Word, Works, ou RTF), les podcasts au format .mp3 et les vidéos critiques aux formats .mp4 ou .mov à l’adresse suivante : laac-contact@clermont-filmfest.org
Un seul fichier par critique.
Les fichiers des critiques dactylographiée et vidéo doivent être nommé de la manière suivante :
Nom et prénom de l'élève - titre du film critiqué.
Chaque fiche individuelle comportera les mentions obligatoires suivantes :
- Nom et prénom de l’élève
- Classe et établissement
- Coordonnées de l’établissement, du professeur et de l’élève
- Titre du film faisant l’objet de la critique et nombre de mots ou durée du film
From Smash propose un service gratuit de transfert de fichier jusqu'à 2 Go, idéal pour l'envoi des critiques vidéos.
Il est préférable que l'envoi de la critique soit réalisé par le professeur encadrant afin que tous les critères soient respectés.
Des ordinateurs sont à la disposition des élèves au Centre de documentation de la Jetée pour envoyer leurs critiques. Horaires d’ouverture : mardi et jeudi de 13h30 à 19h, mercredi de 9h à 12h et de 13h30 à 19h.
Article 10
Ce concours sera primé et récompensera les productions individuelles ainsi que la participation des établissements. Les prix porteront sur cinq catégories :
- 1 : Collèges
- 2 : Lycées d'enseignement professionnel
- 3 : Lycées d'enseignement général
- 4 : Sections cinéma audiovisuel toutes académies
- 5 : Critiques audiovisuelles
Article 11
La cérémonie de remise des prix se déroulera le mercredi 26 Juin 2023 à 12h00 à la Jetée.
Article 12
La participation au concours implique l’acceptation du présent règlement.
Le Festival du court métrage propose une séance scolaire à l’attention des collégien·ne·s et des lycéen·ne·s, de la 4e à la terminale, qui attire plus de 5000 élèves chaque année.
La mise en ligne des scénarios, des story-boards et des notes d’intention relatifs à chaque film permet aux enseignant·e·s d’aborder avec leurs élèves l’écriture cinématographique et le passage à l’image. La rencontre des élèves avec les réalisateur·trice·s durant le festival rend possible une approche plus intime de la création cinématographique.
Les élèves ont ainsi de nombreux éléments pour s’exprimer sur les films, et le Concours de la jeune critique cinématographique, en partenariat avec le Rectorat de l’Académie de Clermont-Ferrand, la Fondation Varenne, la revue Bref et le Fond MAIF pour l'Éducation, leur propose l’espace pour le faire.
Pour plus d'informations vous pouvez contacter Jérome TERS, coordinateur du Concours de la jeune critique à j.ters@clermont-filmfest.org
La remise des prix
Les lauréat.e.s et leurs accompagnants
Eric Roux, président de l'association Sauve Qui Peut Le Court Métrage
Claude Lesme, Fondation Varenne
Brigitte Defradas, Fonds MAIF pour l'éducation
Palmares 2024
CATEGORIE COLLÈGE
Grand prix collège - GUIST'HAU Léo du collège Marcel Bony à Murat le Quaire
Critique écrite sur le film Apnées de Nicolas Panay
2e prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Léo Guist'Hau, élève du collège Marcel Bony à Murat le Quaire.
« Apnées » de Nicolas Panay nous plonge dans un quotidien stressant et angoissant, au côté de Pierre, chef de chantier, en surcharge mentale, qui se fait totalement submerger par son travail épuisant : noyé sous des conditions de travail dangereuses, un manque de main d’œuvre, des problèmes quotidiens, des délais intenables, tout cela pour satisfaire quelques personnes cruelles seulement attirées par les bénéfices et l’argent et dans le désintérêt de la sécurité des ouvriers. Le seul moyen pour lui de survivre face à l’hostilité de ce monde, est l’apnée... Retenir sa respiration lorsque l’on est au plus profond de ces eaux sombres. Quelquefois, pour échapper au brouhaha, Pierre remonte à la surface pour retrouver tout ce qui compte vraiment pour lui : sa femme et son enfant. Quand il est avec eux, le silence est roi. Plus aucun son venant agresser son ouïe et la notre. Mais ce petit bonheur ne dure pas. Le bruit... Toujours le bruit... Il revient... Encore ! Retransmis par de longs plans séquences en caméra embarquée, le stress lui aussi nous envahit, nous et Pierre. On ne peut y échapper et il finit même par nous enfermer dans les murs du chantier. Ainsi Pierre replonge... Sans pouvoir lutter... A bout de souffle... Totalement submergé... Et cela ne sera pas sans conséquences...
2e prix - GARRET Margot du collège Pierre Mendes France à Riom
Critique écrite sur le film Wild Summon de Saul Freed et Karni Arieli
Critique écrite
Critique écrite de Margot Garret, élève du collège Pierre Mendes France à Riom.
La nature à l'horizon, un bruit d'air sourd, rien de grave pour l'instant
...On ne sait pas encore que « Wild summun » va nous emporter dans la vie tumultueuse des « wild salmons » .
Le montage en cut nous plonge dès les premières images dans leur cadre de vie, créant des contrastes surprenants entre calme aérien des grands espaces et bruit de respiration forte au cœur du courant d'une rivière islandaise .. Un long travelling et divers plans nous montrent une créature femelle mi-humaine mi-saumon agonisant sur la rive après avoir donné naissance à ses descendants ; ceux-ci vont entreprendre un périlleux et long périple vers l'océan .
L' apparence anthropomorphique des saumons nous sensibilise d'emblée à leur sort . Les alternances des points de vue, extérieurs avec des plans d'ensemble de paysages, et intérieurs avec des plans rapprochés de l'héroine, combinent habilement regard documentaire – renforcé par les explications d'une voix off- et identification au saumon femelle .
Ce documentaire pas banal, marqué par des changements de rythme saisissants– comme lors de l'attente de la pluie suivie de la nage frénétique des saumons- , nous montre de manière captivante les prédateurs animaux mais surtout les dangers humains menaçant les saumons, comme le réchauffement climatique, la pollution, la surpêche et l'élevage intensif .
Mixant paysages réels et personnages animés, ce documentaire est finalement une sorte de fable riche en messages : mise en garde écologique, mais aussi « invocation », appel positif à la vie, à sa beauté « sauvage » c'est-à-dire naturelle, originelle, presque sacrée , d'où la dernière image en gros plan d'un bébé saumon , le cycle de vie recommence...
3e prix - DUMONT Laurette du collège Champclaux à Châtel-Guyon
Critique écrite sur le film Le cri défendu de Charlotte Abramow
Critique écrite
Critique écrite de Laurette Dumont, élève du collège Chamclaux à Châtel-Guyon.
Une femme en colère devant les portes de l’enfer.
Elle entend une autre femme qui se laisse faire.
Son mari la traite comme un objet, comme si elle lui appartenait.
Pas comme son égale, plutôt comme un animal.
On dénonce cet homme et sa façon d’être, on dénonce cet homme qui se prend pour son maître.
Cette femme a peur de crier, peur d’oser, peur de se faire ignorer.
Pourtant égaux, elle se laisse faire, malgré sa fille à l’arrière.
Une femme en colère devant les portes de l’enfer.
Elle entend ce cri, et elle réagit.
Champ, contrechamp dénonçant des témoins qui ne feront rien.
Cette femme en gros plan, dénonce les tyrans.
Bertrand a ce noir désir d’être dominant, au détriment de ses sentiments.
Elle dénonce avec sarcasme et ironie, pour nous faire réagir sur le monde dans lequel on vit.
Elle crie, hurle, à la place de cette femme qui se tait, en espérant qu’un jour elle ose crier et hurler face à ces hommes désespérés.
Elle défend cette femme par sororité, ensemble rétablissons la paix.
Une musique accélérant à chaque nouvelle action donne aux spectateurs de plus en plus d’émotions.
Des propos pour certains choquants, mais réels et innovants.
Exprimés par cette femme sous forme de poème, des hexasyllabes les uns après les autres sur un même thème.
Une femme en colère devant les portes de l’enfer.
Ce 12ème cri ENTENDU de la série H24, les filles, est un appel à nous battre!
Le Prix Établissement Collège est décerné au collège Marcel Bony à Murat le Quaire
CATEGORIE LYCÉE PROFESSIONNEL
Grand prix lycée professionnels ex-aequo - BOULOC Arthur du lycée polyvalent de Haute Auvergne à Saint-Flour
Critique écrite sue le film Apnées de Nicolas Panay
Critique écrite
Critique écrite de Arthur Bouloc, élève du lycée polyvalent de Haute Auvergne à Saint-Flour.
Le court métrage « Apnées » réalisé par Nicolas Panay est une exploration fascinante du temps, de la solitude et de la lutte intérieur d’un personnage en proie à ses propres démons. A travers une utilisation ingénieuse du temps, le film plonge le spectateur dans un univers où le présent, le passé et le futur semblent s’entremêler de manière troublante.
Dès le début, le spectateur est immergé dans une atmosphère de tension palpable, accentuée par une utilisation judicieuse et dynamique narrative. Le récit progresse à un rythme haletant alternent entre des moments de calme contemplatif et des séquences d’action intense, ce qui maintient l’attention du spectateur tout au long du film.
Le cadrage joue un rôle crucial dans la création de l’ambiance oppressante du film. Ces plans serrés sur le visage du personnage principale capturent parfaitement son état émotionnel tumultueux, tandis que les larges plans d’ensemble soulignant son isolement dans un monde qui semble étrangement désertique et désolé.
Les sons et la musique contribuent également de manière significative à l’expérience -immersive du spectateur. Ces bruits ambiants, tels que le souffle du vent et le bruit de l’eau, renforcent le sentiment d’isolement du personnage, tandis sues la musique évoque une gamme d’émotion, allant de la tension palpable à la mélancolie profonde. En conclusion, « Apnées » est un court métrage captivant qui utilise brillamment le temps, la dynamique narrative, le cadrage, les sons et la musique pour créer une expérience cinématographique immersive et émotionnellement intense. Nicolas Panay démontre une maîtrise remarquable de son art, offrant au public une œuvre cinématographique aussi stimulante que provocante.
Grand prix lycée professionnels ex-aequo - BORNAND Pierre du lycée Germaine Tillion à Thiers
Critique écrite sur le film Le cri défendu de Charlotte Abramow
Critique écrite
Critique écrite de Pierre Bornand, élève du lycée Germaine Tillion à Thiers.
Le titre peut suggérer un cri interdit ou à défendre. Le cri interdit est celui de la femme dans la voiture qui à des bleus et saigne du nez. Elle pleure mais ne crie pas : c’est une souffrance intérieure. Cependant la serveuse prend la défense de cette femme agressée par son mari devant leur fillette qui assiste à la scène d’horreur.
Dans le film, il y a différentes ambiances, avec des couleurs chaudes et froides. Chaudes, à l’intérieur du fast-food qui est accueillant et chaleureux. Beaucoup de rose et de rouge et la marque « Burger Queen » font référence aux femmes. Les couleurs froides peuvent nous rendre mal à l’aise. Elles se trouvent à l’extérieur du fast-food et dans la voiture, là où se déroule la scène de violence. Le jeu des acteurs est réaliste grâce aux expressions du visage filmées surtout de face et en gros plan. De plus, la détermination de la serveuse est soutenue par la bande son dont le rythme et le volume s’intensifient lorsque la serveuse sort du fast-food et se confronte à l’agresseur.
Grâce à cela, durant le film on a pu ressentir plusieurs émotions comme de la compassion pour la femme qui se fait battre et pour la fillette qui observe, de la colère contre l’agresseur qui bat sa femme, et de la fierté pour la serveuse qui défend la victime, même si ses pulsions meurtrières que l’on ressent lorsqu’elle écrase le hamburger «bien saignant» qui représente l’homme, peuvent choquer. Mais cette colère n’est-elle pas légitime?
2e prix - FLANDRIN Coco de l'ES Vichy à Vichy
Critique écrite sur le film Wild Summon de Saul Freed et Karni Arieli
Critique écrite
Critique écrite de Coco Flandrin, élève de l'ES Vichy à Vichy.
Wild Summon est un court-métrage incroyablement captivant. Ce documentaire tourné en Islande mélangeant nature et fantastique raconte le cycle de vie épique et dramatique d'une femme-saumon, montrée comme forte, déterminée.
Ce court-métrage se construit par un voyage circulaire où un saumon nait à un endroit et y revient pour mourir, histoire que je trouve originale et très bien scénarisée. On retrouve dans cette histoire des saumons exposés à l'influence de l'Homme: pisciculture, pêche, pollution.
De plus, chaque plan est soigneusement composé, filmé sur de très beaux paysages naturels, créant une atmosphère envoutante et immersive. Les effets spéciaux sont également très bien réalisés, ajoutant une dimension supplémentaire à l'histoire et un mélange parfait entre réalité et animation. La bande sonore est un autre point fort de ce court-métrage. La musique est parfaitement adaptée aux différentes scènes, renforçant l'émotion et l'intensité de l'histoire. Elle m'a transportée dans cet univers fantastique et m'a fait ressentir chaque moment avec une plus grande intensité.
L'analyse de ce récit est d'autant plus intéressante, on comprend les dommages causés par l'Homme, ainsi que les répercussions vécues par le monde animal, en ajoutant un message sur le maintien, la protection de l'environnement.
En conclusion, Wild Summon est un court-métrage qui mérite d'être vu. Son histoire captivante, ses personnages attachants, sa réalisation visuellement époustouflante et sa bande sonore immersive en font une expérience cinématographique unique.
3e prix - MOUSSAOUI Rayane du lycée Germaine Tillion à Thiers
Critique écrite sur le film Le cri défendu de Charlotte Abramow
Critique écrite
Critique écrite de Rayane Massaoui, élève du lycée Germaine Tillion à Thiers.
En tant qu’homme, après avoir regardé « Le cri défendu » mettant en scène les violences faites aux femmes, j’ai eu un sentiment de haine et de peine. Cette scène m’a fait ressentir de la colère contre l’agresseur.
Celui-ci a maltraité la femme alors qu’une enfant est présente à l’arrière de la voiture et a assisté à toute cette scène de violence. J’ai bien aimé le fait que cette vidéo me montre la réalité des choses. Et même si elle présente des scènes horribles, elle me donne concrètementdes solutions pour agir, en allant directement au contact de l’agresseur.
Les différents plans de cette vidéo, notamment des zooms renforcent, les paroles de haine que prononce la sauveuse du restaurant. L’agresseur est filmé de dos, mais le visage de détresse de l’enfant, assise à l’arrière du véhicule est filmé de face afin de nous montrer qu’elle est terrifiée.
La serveuse a bien agi en apercevant la scène d’agression devant son lieu de travail. Elle a eu un acte de courage énorme pour faire face à l’agresseur alors que ses collègues observent. Peu de personnes auraient eu ce courage car l’homme est peut-être en possession d’une arme.
Dans le court-métrage la serveuse utilise parfois le ton humoristique pour dédramatiser. De plus elle a recours à des comparaisons comiques pour toucher une large tranche d’âge, mais surtout les jeunes car c’est la nouvelle génération, celle qui peut faire changer les choses.
En bref, ce court-métrage a pour but de marquer et de faire comprendre aux spectateurs que nous vivons dans un monde où les agressions sont banalisées et qu’il faut réagir.
CATÉGORIE LYCÉE GÉNÉRAL ET TECHNOLOGIQUE
Grand prix lycée général et technologique - BELLET Ambre du lycée Jeanne d'Arc à Clermont-Ferrand
Critique écrite sur le film Le cri défendu de Charlotte Abramow
Critique écrite
Critique écrite de Ambre Bellet, élève du lycée Jeanne d'Arc à Clermont Ferrand.
Un cri sur le parking d’un fast-food. Une femme de plus abîmée sous les coups de son mari. Une autre voix étouffée par un mutisme collectif ? Pourtant, cette fois-ci, un second cri résonne, fait écho, gronde, véritable clameur des soeurs qui défient les bêtes du sexisme et du patriarcat.
L’urgence est activée pour cette jeune femme aux cuisines du fast-food, la loi du silence est révolue, c’est la force de l’unité, de l’action qui prime désormais. « Il nous faut cette urgence, quand c’est une femme qui crie », ce sont les mots de cette dernière qui s’adresse à nous en plan rapproché, sur un slam virulent. Le texte poétique donne le rythme, on se laisse emporter par des rimes croisées, embrassées qui s’accélèrent, deviennent de plus en plus fermes et puissantes, font naître une rage grandissante : l’urgence est évidente.
Les images évocatrices et symboliques se succèdent à l’écran. Des gros plans illustrent la violence inouïe des faits, d’autres véhiculent la rébellion qui se décharge rageusement sur les burgers du fast-food. L’esthétique est soignée, mais n’édulcore pas pour autant une atroce réalité. En effet, l’intention n’est pas d’embellir l’écran, au contraire les coupes franches entre les plans évincent la superficialité et laissent le message être central, dans la simplicité.
Entrelaçant brillamment slam et cinéma, « Le Cri Défendu » esquisse les lignes d’un fléau systémique sans laisser place à la fatalité, offrant un vent de renouveau où les femmes ne sont pas cantonnées au rôle de victime. Ainsi, c’est à travers le prisme de Charlotte Abramow, la réalisatrice, que naît un véritable appel à l’insoumission et à la sororité.
2e prix - FONTANIER Antonin du lycée Jeanne d'Arc à Clermont-Ferrand
Critique écrite sur le film Wild Summon de Saul Freed et Karni Arieli
Critique écrite
Critique écrite de Antonin Fontanier, élève du lycée Jeanne d'Arc à Clermont Ferrand.
Mettre en scène notre impact négatif sur l’environnement n’est pas novateur. Mais comme toujours au cinéma, ce n’est pas tant l’idée que la façon de la traiter qui importe. Avec Wild Summon, le duo Karni & Saul propose d’aborder cette relation complexe du point de vue d’une saumon femelle, dont l’éreintante odyssée se trouve bouleversée par l’action humaine.
L’originalité du court-métrage vient de sa représentation des saumons, ici créatures anthropomorphes, à la peau rougeâtre et aux lunettes de plongée. Le premier plan, celui d’une de ces « créatures » agonisant sur une berge, intrigue et effraie. Ce qui est, au prime abord, une sorte de monstre devient peu à peu un point d’ancrage : grâce à la mise en scène immersive alternant véritables plans des somptueux paysages islandais et animation d’un réalisme époustouflant, le spectateur se retrouve dans la peau du saumon, s’attachant irrémédiablement à elle.
Humaniser ce qui ne l’est pas est un procédé habile : il nous interroge sur notre relation à l’animal. Ces effroyables visions de surpêche, d’humanoïdes entassés les uns sur les autres dans des fermes, égorgés par le couteau d’un pêcheur ou suspendus sur des séchoirs auraient-elles étés aussi saisissantes si de véritables saumons étaient montrées ? Wild Summon remet en question notre notion de l’acceptable : un animal doit-il forcément être proche de nous (par l’apparence ou la place dans nos quotidiens) pour qu’on cesse de le voir seulement comme de la nourriture ?
Si la critique est au cœur de l’œuvre, l’ensemble n’en demeure pas moins d’une grande poésie, grâce à la musique et la voix solennelle de Marianne Faithfull. Fable écologique, Wild Summon émeut, mais surtout, éveille les consciences.
3e prix - CALMELS Aglaé du lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand
Critique écrite sur le film Au 8e Jour de Alicia Massez, Agathe Sénéchal, Elise Debruyne et Flavie Carin
Critique écrite
Critique écrite de Aglaé Calmels, élève du lycée Blaise Pascal à Clermont Ferrand.
On nous a menti. La vie ne tient pas qu’à un seul mais bien à des milliards de fils. Pourtant, un jour suffira à l’homme pour tous les trancher.
Ce monde, tricoté en sept longs jours, se montre à l’initial coloré, paisible et équilibré. Chaque être vivant y a sa place et chacun de leur coeur semble relié par un fil à celui, si généreux et vivant, de la Terre. Cette harmonie, paraissant éternelle et imperturbable, a aujourd’hui disparu puisque l’invasion tragique et horrible de fils noirs en ces lieux eut besoin – elle – d’une simple journée pour tout dévaster.
Voici donc une métaphore autant évidente que violente accusant l’homme, grand meurtrier de l’Humanité. Une animation franche, n’hésitant aucunement à montrer des scènes brutales et sans pitié, tente de nous faire réaliser les enjeux de nos empreintes. Ainsi, impossible d’esquiver les maux de coeur lors de la propagation virale de cette laine noire étouffant, mangeant et tuant même de l’intérieur toute espèce existante. La musique joue également un rôle important. Au départ calme et accompagnée de chants d’oiseaux, elle s’accélère rapidement tout en devant angoissante et oppressante, se calquant parfaitement sur l’horreur des images, jusqu’à nous placer dans un malaise insupportable. Assistant alors au déchirement progressif de l’âme du monde, l’humain, ternit par ses erreurs, s’envole finalement vers le même tombeau céleste que ses victimes : unique justice de l’histoire.
Les réalisateurs, pour nous pousser à l’action, ont très bien su jouer sur notre sensibilité et même notre égoïsme, grâce à une modélisation violemment belle, un crescendo effrayant et enfin une juste et fatale finalité.
Le Prix Établissement Lycée Général et Technologique est décerné au lycée Mauriac à Mauriac
CATÉGORIE SECTION CINÉMA
Grand prix section cinéma - MORTIER Emma du lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand
Critique écrite sur le film A kind of testament de Stephen Vuillemin
Critique écrite
Critique écrite de Emma Mortier, élève du lycée Blaise Pascal à Clermont Ferrand.
Une recherche, un clic, un testament artistique.
Une femme recherche son nom sur Internet et découvre un dossier d’animations réalisées à partir de ses photos. Lorsqu’elle découvre que l’artiste est son homonyme âgé, il est déjà trop tard pour obtenir des réponses à ses questions : la créatrice succombe à son cancer.
« Pourquoi ? », c’est l’énigme de cette animation déconcertante aux couleurs excentriques, réalisée par Stephen Vuillemin. A kind of testament, joue sur le genre avec cette voix off et ces plans sur un ordinateur, qui nous offrent comme un témoignage, un réel documentaire sur une identité usurpée. Entremêlant fiction et réalité dans sa propre fiction, tout se mélange et se confond : monde littéral et numérique, jeunesse et vieillesse, semblable et invraisemblable, vie et mort, le tout dans tes tons électriques et vibrants. Des superpositions de plans nous offrent une vue sur les animations réalisées par l’artiste décédée et nous ancrent dans le numérique, dans son art, amplifié par un style d’animation ubuesque.
A kind of testament, parle de notre rapport à la vieillesse, à l’identité, et comment le numérique et l’art les maquillent ou nous aident à les tromper. Une voix, ou un nom sur une image crée une identité sur le numérique, indépendamment de son adéquation avec la réalité. Un être virtuel est donc façonnable indéfiniment selon notre volonté. L’identité et l’authenticité s’effacent alors derrière le souhait d’une vie éternelle, d’une jeunesse retrouvée, des rêves virtuels, qui contrastent avec la véritable nature dont on ne peut échapper : la vieillesse et la mort nous rattrapent toujours.
2e prix - BEIHLÉ Maëline du lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand
Critique écrite sur le film Été 96 de Mathilde Bédouet
Critique écrite
Critique écrite de Maëline Beihlé, élève du lycée Blaise Pascal à Clermont Ferrand.
Été 96 nous transporte sur la paisible île bretonne de Callot, où une bande d'amis se réunit chaque été pour un pique-nique en bord de mer. Mais lorsque la marée monte et que les tensions émergent, les peurs du jeune Paul resurgissent.
Mathilde Bédouet nous plonge dans cette aventure estivale à travers ce joli court-métrage d’animation, nommé aux César 2024 dans cette catégorie. Le choix de la musique d'Alain Souchon "L'amour à la machine", crée une ambiance entraînante et légère dès les premiers instants, transportant le spectateur dans l’effervescence de cette escapade d’été. Les plans, qui semblent être filmés à travers un caméscope passant de mains en mains, captent avec justesse les sons de la nature environnante, les bruits des vagues, les rires des enfants qui jouent et la simplicité des échanges entre amis, tout en mettant en valeur les splendides paysages côtiers.
L'animation réalisée au crayon de couleur confère une esthétique unique au film, ajoutant une touche d'authenticité et de nostalgie à l'ensemble. Les dessins aux couleurs douces, parfois minimalistes sur fond blanc, mettent en lumière les personnages et leurs émotions, permettant ainsi au spectateur de s’immerger pleinement dans l'histoire.
Entre les marinière, les parasols et les coupe-vents jaunes, Été 96 évoque avec tendresse et humour la nostalgie des souvenirs de vacances en famille, avec ses moments touchants et drôles, mais aussi ses moments de galère, qui apportent une touche de comédie et de réalisme à l'ensemble. Ce court-métrage invite chacun à se replonger dans ses propres réminiscences estivales, offrant un moment de douceur et de réconfort.
3e prix - COURRIER Flavie du lycée Louis Armand à Chambéry
Critique écrite sur le film Petit Spartacus de Sara Ganem
Critique écrite
Critique écrite de Flavie Courrier, élève du lycée Louis Armand de Chambéry.
C’est l’histoire d’un naufrage, d’une quête d’identité, d'une reconquête en fait… De son corps, de son histoire, de sa vie.
Petit Spartacus, documentaire réalisé par Sara Ganem, est le récit de l’amitié entre Sara et son vélo qui parle grec, prénommé Spartacus. Ensemble, ils suivent les routes d’Europe de l’Est pour atteindre leur destination : la Grèce. Nous suivons leur périple, accompagnés de la voix sereine et tranchante de Sara racontant avec lucidité, autodérision et sarcasme leurs aventures, leurs rencontres. Ce voyage se métamorphose, cachant une réalité trop lourde, trop grave. Ce film n’est pas une leçon de vie sur la solitude ou les différentes cultures et alcools d’Occident. Le sens devient petit à petit profondément sombre, reflétant les brisures d’une âme. L'expédition mêle joies, détours, humanité, musique, disparitions, fêtes, puis appréhension de la destination qui implique le retour brutal à la réalité. Elle cherche des réponses à une question qui s’est égarée en chemin. Mais même les Dieux de l’Olympe ne peuvent pas recoller ses morceaux, alors elle panique, elle revient à l’élément déclencheur, elle se sent sale donc elle veut se laver du déni et les souvenirs qu’il masque.
C’est l’histoire d’une femme qui s’est perdue en route, qui n’arrive pas rentrer, à réintégrer son corps, à vivre, se sentant vaincue. Mais tout comme le personnage mythique Spartacus, Sara se soulève contre ce qui l'oppresse. Ce film nous apprend à braver la tempête grâce à un k-way, et à retrouver son chemin grâce à un vélo grec.
CATÉGORIE CRITIQUE AUDIOVISUELLE
Grand prix audiovisuel - CHADID-FRYSZMAN Marianne du lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand
Critique vidéo sur le film National Anthem de Jack Turits
2e prix - Les élèves de la classe de 3eC du collège Saint Exupéry de Lempdes
Critique vidéo sur le film Le cri défendu de Charlotte Abramow
3e prix - GUIST'HAU Léo du collège Marcel Bony à Murat le Quaire
Critique vidéo sur le film Apnées de Nicolas Panay