Rétrospective 2018 : À courts de rôles
Nombreux sont les réalisateurs à avoir fait leurs premières armes dans le court.
Mais ce sont les comédiens qui occupent, proclament la première ligne, sous les ordres du scénario et de la mise en scène, braves soldats plus si inconnus du septième art. Des débuts hésitants aux retours fracassants, des hommages vibrants aux premières fois tardives, ces « gueules castées », devenues parfois monstres sacrés, nous sont aujourd’hui familières.
De celles croisées au hasard d’une séance et que l’on n’a jamais pu oublier, ou de celles des habitués que l’on prend plaisir à retrouver chaque année, ces gueules célèbres ou enfarinées, ces grandes gueules, ces sales gueules, ces gueules d’amour et, en définitive, ces gueules de courts, qui accompagnent les longues soirées d’hiver des festivaliers, sont devenues, avec le temps, des visages amis, points de repère cinéphiliques, nos camarades des salles obscures.
Ils sont nombreux, tout au long de ces quarante ans, à avoir marqué notre mémoire de spectateur au fer rouge : de Karin Viard, étouffée par la bienveillance ourlée de tendresse de parents attentionnés (Une visite de Philippe Harel, Prix spécial du jury 1996 ex æquo) à Eric Caravaca dans un face caméra confessionnel déchirant (Dedans de Marion Vernoux) en passant par la course-poursuite amoureuse et muette de Bruno Lochet après Amira Casar (Départ immédiat de Thomas Briat, Prix spécial du jury 1996 ex æquo), sans oublier tout le pan d’une nouvelle génération de comédiens désormais incontournables, parmi lesquels, s’il ne fallait citer qu’eux, Franc Bruneau, Philippe Rebbot ou Vincent Macaigne, éternels losers magnifiques qui ne cessent pourtant de nous surprendre et nous enchanter à chacune de leurs apparitions.
À travers quatre programmes, nous tenterons de rendre hommage aux comédiens qui ont fait et continuent de faire les beaux jours du court : bienvenue à l’école des acteurs.