Rétrospective thématique : Mondes paysans
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Le paysan, cette figure familière de notre monde, est un personnage rare au cinéma. Le court métrage, espace privilégié de la représentation des invisibles, a toujours cherché à lui donner sa place.
En leur temps, derrière l’emblématique Georges Rouquier, Alain Cavalier (La gaveuse d’oie), Jacques Demy, Raymond Depardon, Jacques Doillon, Jean Eustache ou Éric Rohmer ont témoigné d’une paysannerie ancestrale, solidaire, se voulant travailleuse sans patron, maîtresse de son temps et de l’espace.
Ce monde, à la culture et aux savoir-faire séculiers, a façonné avec force notre société et notre territoire. On reverra avec plaisir le magnifique L’homme qui plantait des arbres de Frédéric Back, conté par l’inimitable timbre du regretté Philippe Noiret.
Cette empreinte, sur les hommes et la terre, a connu de profondes mutations au XXe siècle. Productivisme et grande distribution ont transformé radicalement le rapport au végétal, à l’animal et, de fait, les rapports humains.
Une nouvelle génération d’auteurs, emmenée par Hubert Charuel (réalisateur du long métrage Petit paysan et membre du jury national lors de l’édition 2019 du festival) s’empare des enjeux universels d’un milieu en crise (perte de sens, transmission, solitude) pourtant combatif où des figures, souvent féminines, défendent une histoire et cherchent à se réinventer. Ils filment la réalité poétique et généreuse de ces mondes, à l’image des films de Ken Wardrop (The Herd et Useless Dog) qui sera au jury de la compétition Internationale.
À nouveau acteurs d’un futur aux enjeux écologiques majeurs, où tous les scénarios sont encore possibles, les mondes paysans (de la ferme digitale au circuit court, en passant par la génétique et la condition animale) tracent les sillons d’un avenir commun.