Lunch avec Sodom & Gommorah (Sodome et Gomorrhe)
Entretien avec Curtis Essel, réalisateur de Sodom & Gomorrah (Sodome et Gomorrhe)
Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet de construction de quatre centres de formation ? En faites-vous partie ?
Pour moi, faire du cinéma, ce n’est pas seulement raconter des histoires évoquant la diversité. À chaque fois que je produis un film, il est primordial d’y associer un impact social. En mars 2018, j’ai réalisé mon premier court métrage intitulé AGYA, sur un père de quatre enfants, Yaw, qui évoque la paternité comme une aventure qui l’a pris de court et à laquelle il n’était pas préparé. J’ai tourné la majeure partie de ce film dans un quartier appelé Kaneshie à Accra, au Ghana. Sur place, j’ai remarqué que même si les enfants allaient à l’école, il avaient besoin de plus d’activités pédagogiques. J’ai fini par transformer un container inutilisé en bibliothèque gratuite pour les enfants de ce quartier âgés de 5 à 16 ans. Voici le site Internet de mon association « Allumuah Roots », vous y trouverez plus de détails sur cette bibliothèque : https://www.allumuahroots.com. Suite à cela, j’ai cherché des financements avec la collaboration du chef Asafoatse Nettey Quarshie, afin de fonder ces centres de formation spécialisée à Jamestown Beach.
Comment avez-vous rencontré les gens que vous avez interviewés pour le film ?
J’ai d’abord rencontré le chef Asafoatse Nettey Quarshie, qui m’a ensuite présenté Zinatu, Scorpion et Nii Odo, puis j’ai entamé le tournage.
Pourquoi ce choix de la voix off ?
Dans tout mon travail de documentariste, je trouve que braquer une caméra sur mes sujets tout en leur parlant risquerait de limiter le partage de tout ce qui relève de l’intime et de la vulnérabilité. C’est pourquoi j’utilise la voix off du début à la fin, cela aide le spectateur à comprendre plus en profondeur chaque histoire.
À votre avis, que vont retenir les spectateurs de votre film ?
Que l’être humain a le pouvoir de persévérer dans l’adversité.
Que souhaitez-vous aborder prochainement en tant que cinéaste ?
Parler des questions sociales, non seulement au Ghana mais dans toute l’Afrique subsaharienne. Je retourne au Ghana cet été, pour m’occuper de la bibliothèque mais également prospecter pour mon prochain documentaire.
Diriez-vous que le format court vous a donné une certaine liberté ?
Tout à fait. À notre époque où les arts visuels sont infinis et si faciles d’accès, nous en consommons à un rythme sans précédent. Le court métrage permet de créer des contenus très forts dans un format très digeste.
Pour voir Sodom & Gomorrah (Sodome et Gomorrhe), rendez-vous aux séances du programme I9 de la compétition internationale.