Édito – compétition internationale 2021
Come Together
Si le confinement nous a pour beaucoup isolés en 2020, les 78 films qui composent la compétition internationale cette année mettent au centre de leurs histoires l’importance du collectif et de la communauté. Tout d’abord la famille, celle que l’on ne choisit pas mais qui nous entoure dans les moments difficiles, comme dans Every Day’s Like This du Canadien Lev Lewis, où l’on observe les rituels de chacun autour de la matriarche malade – mais aussi celle peuplée de figures hautes en couleurs, comme le très drôle Affairs of the Art de la Britannique Joanna Quinn, dont c’est le troisième film en compétition à Clermont.
Plus forts ensemble
Si on ne choisit pas sa famille, on peut choisir de construire sa propre communauté, celle qui partage nos valeurs et nous accueille à bras ouverts. Dans A Terra em que Pisar, un groupe de personnes tentent de défendre leur petit bout d’Eden contre des promoteurs immobiliers. Le réalisateur brésilien Fáuston Da Silva, dont le film Meu Amigo Nietzsche avait reçu le prix du public en 2014, nous plonge dans le quotidien de cette communauté basée sur la solidarité et les convictions qu’un avenir meilleur est possible.
Liberté, égalité, fraternité, mais aussi sororité dans cette sélection 2021. L’impact de la vague #MeToo secoue encore Clermont cette année, avec des portraits de femmes plus fortes ensemble. Dans Sestre de Katarina Rešek (Slovénie), des jeunes femmes forment une bande pour mieux faire face aux bad boys de leur quartier, épaulées par une alliée inattendue. La communauté LGBTQI+ s’affirme aussi sous toutes ses formes, par un voguing hypnotique dans God’s Daughter Dances de Sungbin Byun (Corée du Sud) ou dans Heaven Reaches Down to Earth de Tebogo Malebogo (Afrique du Sud) qui témoigne de l’émergence des courants queers sur le continent africain.
Mais la communauté est aussi questionnée cette année. Grandir signifie-t-il renoncer à sa culture, s’affranchir des traditions de sa famille, sa religion ou son histoire personnelle et collective ? On assiste à la disparition d’une communauté autochtone en Inde dans Angh, où un père et son fils tentent de faire survivre leur culture ancestrale face à l’influence grandissante des colons chrétiens. Dans The Chicken de Neo Sora (États-Unis), un homme accueille son cousin venu du Japon au moment où il s’apprête à devenir père, et questionne son rapport à ses propres origines. Le personnage principal de Masel Tov Cocktail nous embarque dans son quotidien de jeune immigré juif dans l’Allemagne d’aujourd’hui et se moque avec énergie du regard posé par la société sur sa propre culture.
Et après ?
Du collectif à l’individu, la vie continue dans cette compétition internationale 2021. À l’image du film du réalisateur franco-libanais Wissam Charaf, juré à Clermont en 2019. Son film Pas de panique, réalisé juste après la catastrophe qui a touché son pays en août dernier, au cœur de la pandémie mondiale, met en scène un homme qui retrouve malgré lui le goût à la vie. Après le désastre, les rires. Cette sélection 2021 vous embarque au-delà de vos murs confinés, pour partager ensemble toutes ces histoires du bout du monde.
Consulter la liste des 78 films en compétition
Consulter l’album photo Facebook des 78 films en compétition
Chiffres-clés
15 coproductions
9 documentaires (dont 2 docus animés)
60 fictions en prise de vue continu
9 fictions animées