30e Marché du Film Court
Putain, trente ans déjà !
Trente années ça passe vite, et pourtant …
En 1986, le Marché du Film Court voit le jour. Installé salle Gaillard, puis à la Maison de la culture en salle Chavignier, le lieu consiste en 3 postes de visionnement dans un petit bureau mis à la disposition de quelques acheteurs. Parmi eux, l’équipe de Canal+ avec Alain Burosse, Patrice Bauchy et Pascale Faure, Alain Gauvreau et Roland Nguyen pour France Télévisions et enfin Barbara Habe pour La Sept ARTE, à qui Hélène Vayssières succèdera quelques années plus tard.
Alain Gauvreau, alors chargé des achats cinéma, longs et courts métrages confondus, est à l’origine de la création d’Histoires courtes diffusée sur France 2. Roland, quant à lui, est l’initiateur de La nuit du court métrage. C’est en 1986 qu’Alain Burosse remet le premier prix Canal+, début d’une longue série et d’un partenariat fidèle. Car Canal+ marque son parti pris en faveur du court métrage à travers la création d’émissions telles que Surprises d’abord, puis l’Œil du cyclone, Mickrociné et enfin une « collection » dévoilée tous les ans à Clermont.
La Sept, qui disposait d’une fenêtre de diffusion sur France 3, devient Arte en 1992 avec sa case consacrée au format court : Court-circuit. L’occasion de remercier ici ces chaînes de télévision qui accompagnent le Marché du Film Court depuis le début.
Canal+ et le marché fêtent leurs 30 ans cette année : une histoire qui dure !
(exposition « Le Fugitif », festival 2014)
Après 2 ans passés au Club d’affaires Gergovia, le Marché déménage pour une édition à l’hôtel Coubertin. C’est alors que les premiers stands s’installent : parmi eux, quelques partenaires qui nous suivront encore longtemps. Citons l’Agence du court métrage, Unifrance, Le centre suisse du cinéma, L’Agence Tout Court pour la Belgique.
Mais c’est en 1996 qu’a lieu le véritable tournant, avec un nouveau lieu : le gymnase Honoré-Fleury. Il permettra l’évolution de cet embryon vers un âge plus mature, notamment – et c’est le véritable challenge -, le développement d’un espace exposants, dont les premiers participants en 1996 sont issus de 10 pays distincts et occupent 21 stands. Pour cette première année, l’espace semble tellement grand ! La vidéothèque dispose de 18 boxes. Les programmes Marché se multiplient. C’est également la naissance du premier « catalogue marché » broché. Avec ses 480 pages, il recense 1814 films. Bien sûr là encore, nous tenons à remercier ces premiers exposants, véritables pionniers du Marché du Film Court qui ont largement contribué à la réputation que nous lui connaissons aujourd’hui.
En 1999, le catalogue, rebaptisé par certains « la bible du court métrage », compte 608 pages et recense 2238 films. L’espace exposants se remplit, 18 pays sont représentés sur un peu moins de 30 stands : le Gymnase Fleury ne nous paraît plus si grand. 25 boxes individuels de visionnement sont à la disposition des acheteurs de télévisions et des distributeurs car, en 1999, ce métier qui n’existait que pour l’industrie du long métrage, commence à prendre sens du côté du court qui se structure, se professionnalise.
Il n’est pas question ici de faire un mémoire sur l’évolution du Marché du Film, mais il est important de noter qu’en cette année 1999, une (très éphémère) Start up américaine du nom d’ATOM films fait son apparition et se fait remarquer par tous les professionnels du Marché. Mais que veulent-ils enfin ? Du contenu. Le court métrage devient alors un enjeu de taille, car ATOM films achète au kilo. Les distributeurs s’inquiètent. A juste titre peut-être car c’est en 2000 qu’ATOM rachète le catalogue de l’unique distributeur américain Forefront Films. Le Marché du Film a donc vécu en direct les prémices d’une révolution, celle du numérique.
Le Marché du Film Court 2014
Au cours de ces 20 dernières années, le Marché tend surtout à professionnaliser le court métrage. Il met en place des rencontres sur la musique originale, interpellant les réalisateurs sur l’importance de l’acquisition des droits musicaux, provoquant également des rencontres entre compositeurs et réalisateurs, afin de privilégier la création musicale dans leurs courts métrages.
Pour finir, le Marché du Film Court ne serait rien sans sa vidéothèque numérique, mise en place en 2003. A l’époque, seule la Bibliothèque Nationale avait adopté une politique de numérisation des films français, (Le dépôt légal). Ils numérisaient en mpeg1 ; le Marché du Film a choisi un tout nouveau format : le mpeg4, qui s’est par la suite imposé dans tous les usages. Cette vidéothèque numérique fut une véritable révolution technologique, mais elle a aussi révolutionné les esprits. De tous les professionnels utilisateurs dans un premier temps, puis de tous les organisateurs d’événements du même genre.
Souvenirs, souvenirs… Mais quoi, trente ans, c’est pas rien !
Enfin, saluons ici les nouveaux exposants du Marché du Film Court 2015 et accueillons comme il se doit le Hong Kong Arts Centre (Hong Kong), le Kaohsiung Film Archive (Taïwan), CLAP! les bureaux d’accueil de tournage belges francophones et enfin L’Iranian Young Cinema Society.
Départ en fanfare de Guy Trifin (2009)
Avec le soutien du programme MEDIA, de la Prociprep et du CNC, plus de 3000 visiteurs accrédités sont attendus pour le Marché du Film Court 2015, qui s’affirme, une fois de plus, comme la plus importante plate-forme pour le court métrage et le jeune cinéma à l’échelle internationale.