Breakfast avec The Visit (La visite)
Entretien avec Azadeh Moussavi, réalisatrice de The Visit (La visite)
Le film s’inspire d’une histoire vraie. D’où la tenez-vous ?
C’est une histoire personnelle. Quand j’étais petite, mon père a été arrêté pour raisons politiques. Il était journaliste, et le gouvernement a mené en 1981 une vague d’arrestations de militants politiques – mon père en faisait partie. Après six mois passés en prison, on nous a informées par téléphone que nous avions le droit de lui rendre visite, mais pour des raisons que j’ignore, cette visite n’a jamais eu lieu. Ma mère et moi avons pris une photo de nous deux pour l’envoyer à mon père. La photo a été déchirée en deux par le gardien de la prison car les photos de femmes étaient interdites à l’intérieur. Ils ont seulement accepté ma photo car j’étais une petite fille. À sa libération, mon père a pris son bout de photo et a recollé les deux moitiés. On voit cette photo à la fin du film et sur l’affiche.
Quelles recherches avez-vous menées ?
Ce sont des histoires qui me collent à la peau, je n’ai pas eu besoin de faire de recherches.
Comment s’est passé le tournage ? Avez-vous tourné le film dans une vraie prison ?
Le tournage s’est déroulé dans une ancienne prison, qui est aujourd’hui un musée.
Quels sont les sujets et les genres qui vous attirent en tant que réalisatrice ?
Je m’intéresse aux questions sociales et à ce qui se passe dans la vraie vie.
Y a-t-il des œuvres ou des films qui vous ont inspirée ?
Dans les films qui m’inspirent, je peux citer ceux de Abbas Kiarostami et des frères Dardenne.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Je pense que c’est le sujet du film qui en dicte la forme et le genre, c’est l’histoire qui détermine s’il s’agira d’un court métrage ou d’un long, et même s’il s’agira d’une fiction ou d’un documentaire.
Pour voir The Visit (La visite), rendez-vous aux séances du programme I10 de la compétition internationale.