Edito – Compétition internationale
“Who runs the world?”
Parmi les quelque 7000 courts métrages reçus cette année, le comité a choisi de vous en présenter 80. De 6 à 38 minutes d’arrêt dans 58 pays différents, des dizaines d’histoires, des centaines de vies, réelles ou fictives.
La programmation internationale 2020 est marquée par des portraits intimistes, des témoignages personnels qui résonneront pourtant bien au-delà de l’individu. Le film états-unien To Sonny donne à voir à travers les yeux de son personnage principal l’Amérique profonde, celle qui se lève tôt, passe des heures sur la route, travaille jusqu’à en perdre parfois son humanité, et qui a trouvé dans les discours de Donald Trump l’écho de son existence dénigrée. Le réalisateur mexicain Ricardo Castro nous présente son clan familial haut en couleurs dans Adiós, Adiós, Adiós, et partage sans fioriture l’immense tristesse qui l’habite depuis le décès de sa mère. Il est aussi question de deuil dans Physique de la tristesse, du Canadien d’adoption Theodore Ushev (prix du meilleur film d’animation en 2011 avec Les journaux de Lipsett), qui nous revient avec un chef-d’œuvre visuel bouleversant, dans lequel il a déversé un bout de son âme.
Le court métrage est universel, traversant les frontières qui se trouveront brouillées dans les histoires que vous découvrirez dans cette compétition internationale. Dans Tak Ada Yang Gila di Kota (No One is Crazy in This Town, Indonésie), des employés d’hôtel mettent en scène des personnes instables pour amuser les touristes : difficile de savoir qui est fou et qui ne l’est pas. Dans What Did You Dream? (première sélection pour une réalisatrice afro-sud-africaine à Clermont), les rêves de jeunes enfants se mêlent à la réalité pour tenter de gagner la loterie locale. Mais il existe encore des frontières difficiles à franchir, comme celle qui sépare un père de famille palestinien et ses envies de vie normale dans The Present (Palestine, Émirats Arabes Unis, Qatar).
Si l’an dernier, les femmes étaient déjà au centre de beaucoup de films en compétition, la vague #MeToo est également très présente cette année, avec des figures féminines qui prennent leur revanche. Dans Manila Lover, l’amante philippine d’un touriste norvégien se joue de nos préjugés. Dans Quebramar, une communauté de jeunes femmes vous feront danser au son de leurs chansons emplies des espoirs et des luttes de la jeunesse brésilienne une veille de Nouvel An. Enfin, dans Sorry Not Sorry (Suède), une jeune femme aux faux airs de sorcière contemporaine embarque avec cinq hommes pour une virée qu’ils ne sont pas près d’oublier…
Cette compétition internationale sera donc un voyage intimiste, politique et féministe. Prenez vos billets, choisissez bien votre siège, premier arrêt le 31 janvier prochain !
Chiffres-clés
7 009 films inscrits
80 films sélectionnés
58 pays représentés
54 fictions en prises de vue en continu
12 documentaires en prises de vue en continu
10 fictions animées
2 documentaires animés