Coup de projecteur sur l’Espagne, rétrospective sur 20 ans de courts métrages espagnols
Éditorial
Les années 90 avaient déjà marqué un grand bond en avant, tant qualitatif que quantitatif, dans le court métrage espagnol, mais les 20 premières années de ce nouveau siècle n’ont fait qu’accroître et consolider sa constante évolution. Les productions espagnoles affichent une présence quasi continue dans les principaux festivals mondiaux, avec l’obtention de nombreux prix (y compris une Palme d’Or à Cannes), et les courts métrages espagnols obtiennent des nominations de plus en plus fréquentes aux European Film Awards et aux Oscars©. Il ne s’agit-là que des symptômes de la réalité d’une filière qui produit des centaines d’œuvres tous les ans, qui n’a de cesse de fournir de nouveaux talents, de confirmer des carrières, et qui fait son chemin, lentement mais sûrement, vers la consolidation d’une structure toujours plus professionnalisée, efficace et solide.
Cette rétrospective est un petit échantillon de quelques points forts du court métrage espagnol de ces vingt dernières années. Inévitablement, parmi un volume d’œuvres qui se comptent par milliers, quelques noms et titres indispensables à l’analyse de l’histoire récente du court métrage espagnol manquent à l’appel. Cela peut paraître arbitraire et injuste, mais d’un autre point de vue, le cinéma espagnol a de quoi être fier : cela signifie que notre filmographie dispose de la qualité et de la quantité nécessaires à la préparation non pas d’une mais de plusieurs rétrospectives alternatives à celle-ci !
A Story for the Modlins
Los Desheredados
Celle qui est ici présentée tente non seulement de mettre en avant quelques pièces ou cinéastes fondamentaux, tels que les acclamés et maintes fois primés A Story for the Modlins (Sergio Oskman), Montaña en Sombra (Lois Patiño), Éramos pocos (Borja Cobeaga), Alumbramiento (Eduardo Chapero-Jackson) ou Los Desheredados (Laura Ferrés), mais aussi de refléter la grande variété et diversité que l’on trouve dans le court métrage espagnol, capable d’embrasser avec succès tous les styles, genres, sujets, points de vue et libertés formelles. Mais par-dessus tout, cette rétrospective rend hommage à sa capacité de lancer des cinéastes ayant une voix et un regard qui leur sont propres, singuliers et incomparables. Certains ont déjà une carrière établie (José Luis Montesinos, Kote Camacho, Toni Bestard, Chema García Ibarra, Juanjo Giménez…), d’autres sont des étoiles montantes qui consolident leur avenir à chaque nouvelle œuvre (Júlia de Paz, Clara Roquet, Alvaro Gago, Xacio Baño, Jorge Muriel, Marc Riba & Anna Solanas…).
Voici l’occasion de célébrer le fabuleux parcours réalisé ces vingt dernières années, et de nous tourner avec espoir et enthousiasme vers les nombreuses joies que nous réserve très prochainement le court métrage espagnol.
Jorge Rivero, Cortosfera
LE FOCUS ESPAGNE EN BREF
LES FILMS
Le focus
4 programmes composant le cœur du focus, avec 28 films datant des 20 dernières années.
À noter : la majorité des réalisateur·trice·s seront présent·e·s lors du festival.
Como Yo Te Amo (Comme je t’aime) de Fernando García-Ruiz Rubio, Prix du public international et prix du rire « Fernand Raynaud » lors du festival 2017
Madre de Rodrigo Sorogoyen, Goya du meilleur court métrage de fiction 2018
École de cinéma invitée
2 programmes pour mettre en lumière l’ECAM – Escuela de Cinematografía y del Audiovisual de la Comunidad de Madrid.
Collections
En collaboration avec la Filmoteca Española, 1 programme recoupant des courts métrages de grands noms du cinéma espagnol passés par l’École Officielle de Cinéma des années 50-60 comme par exemple Carlos Saura, le mythique réalisateur de Cría Cuervos.
Ciné-piscine 2020 © SQPLCM, Baptiste Chanat
2 séances uniques très spéciales
1 programme « Ciné-piscine » tous publics pour les plus aventureux.
1 programme « Terror » pour les couche-tard.
Un programme de films fantastiques et d’horreur avec des cinéastes espagnols reconnus du genre. De grands noms tels que Jaume Balagueró (qui donnera aussi une Masterclass sur le genre), Paco Plaza ou Koldo Serra seront accompagnés de réalisateur·rice·s faisant leurs premiers pas très prometteurs dans cet univers fantastique. Angoissé·e·s, restez chez vous !
DES EXPOSITIONS PHOTOGRAPHIQUES
Alberto García-Alix
Alberto García-Alix sera exposé à l’Hôtel Fontfreyde – centre photographique : il s’agit de l’un des plus grands photographes espagnols contemporains.
Ses œuvres ont notamment été exposées à la Maison Européenne de la Photographie à Paris, aux Rencontres de la photographie d’Arles, mais également au Musée du Prado ou au Musée de la Reina Sofia, à Madrid.
Indeleble Máscara (2011) © Alberto García-Alix
Pedro Almodóvar vu par Óscar Fernández Orengo
Óscar Fernández Orengo
Une autre exposition, répartie sur plusieurs lieux, sera consacrée au clichés du photographe Óscar Fernández Orengo, basé à Barcelone, et plus précisément à sa série de portraits de réalisateur·trice·s espagnol·e·s.
Une mise en lumière de la gastronomie espagnole
Gare aux gourmand·e·s !
Plusieurs propositions mettront en valeur la gastronomie espagnole :
- Lara Roguez, cheffe asturienne du restaurant Kraken de Gijón sera en résidence et préparera les menus culinaires du restaurant Les Grandes Tables pendant la durée du festival.
- une route des tapas sera proposée dans certains restaurants de la vieille ville de Clermont-Ferrand, il faudra faire tamponner son Tapasporte pour gagner des paniers garnis espagnols.
- Ciné-food : 3 films de la rétrospective Espagne déclinés en plats à la Goguette jeudi 3 février à 20h. La réalisatrice Isabel Ayguavives sera présente pour nourrir un échange avec le public à propos de son film El Castigo.
Des ambassadeurs aux jurys
Le focus Espagne aura enfin deux dignes représentants dans les rangs de ses jurys. Le photographe Alberto García-Alix sera membre du jury labo, et le réalisateur Borja Cobeaga, dont le court métrage Eramos Pocos, diffusé dans le cadre de la rétro « Tous à table ! », avait été nommé aux Oscars, sera au jury international.