Dîner avec A Very Hot Summer (Un été brûlant)
Entretien avec Areej Abu Eid, réalisatrice de A Very Hot Summer (Un été brûlant)
Serait-il pertinent de comparer votre film à un poème (structure, narration à la première personne, etc.) ?
Mon histoire est bien plus que ça, elle exprime des sentiments très profonds, et c’est celle de tous les habitants de Gaza qui ont perdu leur logement et leurs proches dans la guerre.
Pourquoi avoir choisi de montrer des images des bombardements sur un écran de télévision ?
Mon film repose sur la narration, il fallait donc que je montre ces images pour que le monde puisse voir ce qu’on a subi en 51 jours de bombardements !
Une fois les événements passés, on fait peu de place à ces témoignages à la première personne des bombardements israéliens sur Gaza. Quels espoirs avez-vous pour ce film ? Où souhaitez-vous le voir projeté ?
Mon film est basé sur l’humain. C’est un regard rapproché sur le ressenti, les détails de la vie quotidienne et la souffrance de toute famille de Gaza en temps de guerre. C’est à l’opposé de ce que montrent les médias. Je souhaite que le film soit vu amplement dans de grands festivals comme Locarno ou le Festival international du film de femmes de Salé.
Le film se termine sur une émouvante vidéo de votre sœur (avec des amis ou membres de la famille ?) lors d’une joyeuse sortie en bateau. Diriez-vous que c’est une fin heureuse ? Quelles sont vos espoirs après 2014 ?
Oui, tout à fait ! Je voulais vraiment exprimer l’espoir à la fin du film, car c’était le souhait de ma sœur à la fin de sa vie. Elle espérait que la guerre se termine le jour de son anniversaire, mais elle est morte la veille. À Gaza, on aime la vie et on est toujours friands d’espoir. 2014 nous a tellement anéantis que nous ne pouvons qu’espérer des jours meilleurs.
Dans quels festivals avez-vous été sélectionnée ?
J’ai eu la chance d’aller en Norvège pour le TIFF en 2013 et d’y participer avec un de mes films, Separation, c’était une fabuleuse opportunité. Malheureusement, je n’ai pas pu me rendre à Genève en novembre dernier à cause de la fermeture de la frontière de Rafah, il était difficile de partir de Gaza. J’espère pouvoir venir à Clermont et à d’autres festivals.
Si vous êtes déjà venue, racontez-nous une anecdote vécue au festival de Clermont-Ferrand. Sinon, qu’en attendez-vous ?
Non, je ne suis jamais venue, mais j’en ai rêvé. Clermont est un festival très important et je suis enchantée d’y participer. Je pense que mon film aura des retours positifs et m’ouvrira des portes pour l’avenir.
Pour voir A Very Hot Summer, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I11.