Dîner avec Calving (Vêlage)
Entretien avec Louis Bhose, réalisateur de Calving (Vêlage)
Quelle a été votre source d’inspiration pour Calving ?
J’aime les films qui donnent l’impression d’avoir un thème ou une allégorie sous-jacente, mais qu’on peut aussi avoir plaisir à regarder pour le divertissement pur et simple. Ça peut être des films comme Possession, Us, La Splendeur des Amberson et beaucoup d’autres, mais en tout cas, c’est ça qui me fait le plus kiffer. Quand je regarde un film, j’ai envie d’être transporté, amusé, diverti, et touché. Tout en même temps ! Ceci dit, même si c’est ce genre de choses qui m’inspirent, je ne suis pas en train de dire que j’ai réussi à faire tout ça dans ce court-métrage. Mais on essaie. Puis on réessaie… Tant que le financement suit !
Comment vous y êtes-vous pris pour construire la tension grandissante dans Calving ?
Je crois que le design sonore jour un grand rôle dans la construction de la tension, de manière générale : on ne peut pas échapper à ce meuglement sourd, alors j’espère que ça crée un sentiment un peu claustrophobe au fil du film. C’est aussi sans doute dû à l’excellente performance de Steven Mackintosh, qui est d’abord confiant, puis s’interroge, puis commence à s’inquiéter.
Qu’est-ce qui vous a le plus posé problème dans le développement de ce film, et pourquoi ?
Tout ! C’est le projet le plus marrant que j’aie jamais fait, mais aussi le plus difficile. Il y avait plein de défis à relever : d’abord arriver à ce que le récit fonctionne sur le papier, puis il a fallu trouver une super équipe avec un budget restreint, et enfin tourner en rase campagne. J’ai eu la chance incroyable d’être entouré des gens talentueux qui ont surmonté toutes ces difficultés alors que moi je faisais les cent pas dans la pièce, à stresser comme un fou.
J’ai vu que vous aviez aussi réalisé de clips. A quel moment vous vous êtes senti prêt à réaliser votre propre court métrage ?
Très bonne question… En réalité, j’ai attendu le plus longtemps possible avant de me lancer dans la réalisation d’un court. Les clips, c’est mon école de cinéma (dont je suis encore étudiant, il faut le dire), mais je voulais être sûr de pouvoir mettre en œuvre une idée efficacement, tout en ayant par ailleurs le budget qu’il faut pour lui permettre d’exister dans le type d’univers qui me fait tripper. Le bon côté des clips, c’est que chaque clip est une sorte de court-métrage, où on essaie de réaliser quelque chose d’ambitieux avec des ressources limitées. Parfois on y arrive, parfois pas, mais on apprend des tonnes de choses en tant que réalisateur à chaque tentative.
Y a-t-il un court métrage qui vous a particulièrement marqué ?
Il y en a plusieurs qui sortent du lot selon moi : Wren Boys de Harry Lighton, Fish Story de Charlie Shackleton, Standby de Charlotte Regan, et plus récemment, Precious Hair & Beauty de John Ogunmuyiwa. Oh, et un qui m’a mis la claque de ma vie, c’est Mother de Leo Leigh. Incroyable, ce court.
Selon vous, qu’est-ce qui fait un bon film ?
Houlà. J’en ai aucune idée. Comment voulez-vous définir ce qui marche dans un médium si vaste et divers que L’Atalante et Superbad peuvent se partager les premières marches du podium ? Il y a tellement de choses qui peuvent faire qu’un film est réussi. Je vais me contenter de paraphraser Greta Gerwig : « Ça se voit, c’est tout. » Désolé, si c’est un peu facile comme réponse.
Pour voir Calving, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I4.