Lunch avec I’m OK (Je suis OK)
Entretien avec Elizabeth Hobbs, réalisatrice de I’m OK (Je suis OK)
Qu’est-ce qui vous intéresse dans l’œuvre et la vie d’Oskar Kokoschka?
L’œuvre d’Oskar Kokoschka est magnifique ; ses peintures, ses estampes, ses pièces de théâtre et ses écrits m’inspirent un grand intérêt, mais ce qui me fascine surtout, c’est la période pendant laquelle il a entretenu une relation amoureuse avec Alma Mahler (1912-1915). Lorsque prend fin cette relation, la Première Guerre mondiale fait rage et Alma l’envoie effectivement se battre au front. Ces épisodes dramatiques de la vie de Kokoschka sont passionnants, tout comme la possibilité d’expérimenter avec la présentation visuelle du récit en explorant les thèmes de son œuvre et de créer un dialogue entre son travail et le mien.
Pourquoi avoir choisi de donner le titre Je suis OK au film?
“OK“ fait référence aux initiales d’Oskar Kokoschka. C’est ainsi qu’il signait ses peintures : OK. Dans le film, Kokoschka est gravement blessé d’une balle à la tête et d’un coup de baïonnette dans la poitrine alors qu’il se bat sur le front russe. Pendant le trajet vers l’hôpital, il est torturé par les souvenirs du chagrin causé par la douloureuse rupture de sa relation amoureuse et par l’interruption de la grossesse d’Alma. La fin du film montre clairement au moyen d’une photo que Kokoschka sera OK. Il est assis dans son lit et nous découvrons qu’il s’est éteint à 94 ans après avoir mené une vie exaltante et prolifique.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre style d’animation?
Pour faire ce film, j’ai eu recours à l’animation traditionnelle. J’ai travaillé directement au banc d’animation en utilisant l’encre et la peinture sur papier et en captant les images alors que la peinture était encore humide. J’aime ce procédé parce qu’il insuffle de la vie au dessin et permet de préserver le moment où chaque plan a été réalisé. Les séquences sont inspirées des peintures, des estampes et des pièces de Kokoschka, et le montage est effectué sur un opéra de Gluck.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Le format du court métrage est très libérateur en ce sens qu’il permet d’expérimenter avec la structure et la forme du récit. Il donne la possibilité d’essayer différentes options, de faire des erreurs sans conséquences dramatiques pour ceux et celles qui appuient et financent le projet.
Pour voir I’m OK (Je suis OK), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I5.