Concours de la jeune critique 2017
Historique
Le Festival du court métrage propose une séance scolaire à l’attention des collégiens et des lycéens, qui attire près de 5000 élèves chaque année.
La mise en ligne des scénarios, des story-boards et des notes d’intention relatifs à chaque film permet aux enseignants d’aborder avec leurs élèves l’écriture cinématographique et le passage à l’image. La rencontre des élèves avec les réalisateurs durant le Festival rend possible une approche plus intime de la création cinématographique.
Les élèves ont ainsi de nombreux éléments pour s’exprimer sur les films, et le Concours de la jeune critique cinématographique, en partenariat avec le Rectorat de l’Académie de Clermont-Ferrand, la fondation Varenne et le magazine Bref, leur propose l’espace pour le faire. Le concours est l’occasion pour les élèves de proposer leur avis sur un court métrage de leur choix, en privilégiant un point de vue personnel argumenté.
Regulations
Préambule
Le court métrage est un outil pédagogique intéressant dans l’apprentissage de la critique cinématographique. Sa durée réduite et la diversité de sa production lui confèrent un statut particulier propre à susciter la réflexion. Le concours souhaite prolonger la programmation scolaire en mobilisant, à l’écrit, le regard des élèves sur un support de création artistique de premier plan : il s’agit de leur offrir un espace d’expression, d’analyse filmique et d’initiation à l’exercice de la critique cinématographique.
Article 1
L’association Sauve qui peut le court métrage organise, à l’occasion de la 40e édition du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand (du 2 au 10 février 2018), le 20e Concours de la jeune critique cinématographique 2018, en partenariat avec le Rectorat de Clermont-Ferrand, la fondation Varenne, le magazine Bref et Plein Champ.
Article 2
Ce concours est ouvert aux élèves de tous les établissements scolaires, de la quatrième à la terminale, qui suivent tout ou partie de la 40e édition du festival.
Article 3
Les participants doivent rédiger une ou plusieurs critiques de films projetés lors des séances scolaires du Festival international du court métrage 2018. La critique doit être présentée sous forme d’une page dactylographiée de 250 mots, plus ou moins 10% (le nombre de mots doit obligatoirement être mentionné dans l’envoi). La critique peut être issue d’un travail personnel ou d’une réalisation suivie par un professeur.
Il est impératif que ce travail soit individuel, les critiques collectives ne seront pas acceptées dans le cadre du concours.
Article 4
Les textes chercheront à répondre aux trois objectifs prioritaires du concours :
- ouvrir un espace d’expression sur les courts métrages : la critique prolonge l’expérience de l’œuvre et présente une opinion argumentée.
- développer une réflexion sur l’outil cinématographique : la bonne compréhension du film et la pertinence de l’analyse filmique sont des éléments déterminants pour le jury.
- proposer un exercice rédactionnel : la critique est un genre écrit particulier, dont le concours permet d’explorer les facettes. Par ailleurs, le respect et la qualité de la langue sont décisifs.
Article 5
Il est demandé aux enseignants d’opérer une présélection des travaux de leurs élèves et de n’envoyer que les critiques qui leur ont semblé originales ou dignes d’intérêt. Ils doivent impérativement spécifier aux membres organisateurs le nombre total de critiques écrites au sein de leur classe.
Article 6
Les scénarios sont consultables sur le site du Festival du court métrage à l’adresse suivante : Séances scolaires
Article 7
Le jury comprend des représentants des différents partenaires du concours.
Article 8
Les critiques des Sections cinéma peuvent porter sur n’importe quel film du 40e Festival ; elles seront analysées par un jury particulier conduit par le magazine Bref.
Article 9
La date limite de réception des critiques est fixée au vendredi 6 avril 2018. Les textes des critiques doivent parvenir sous forme de fichiers électroniques (formats Works, Word, ou RTF) à l’adresse suivante : s.poulange@clermont-filmfest.com
Chaque fiche individuelle comportera les mentions obligatoires suivantes :
- Nom et prénom de l’élève
- Classe et établissement
- Coordonnées de l’établissement, du professeur et de l’élève
- Titre du film faisant l’objet de la critique et nombre de mots
Des ordinateurs sont à la disposition des élèves au Centre de documentation de la Jetée pour envoyer leurs critiques. Horaires d’ouverture : mardi et jeudi de 13h30 à 19h, mercredi de 9h à 12h et de 13h30 à 19h.
Article 10
Ce concours sera primé et récompensera les productions individuelles ainsi que la participation des établissements. Les prix porteront sur quatre catégories :
- 1 : Collèges
- 2 : Lycées d'enseignement professionnel
- 3 : Lycées d'enseignement général
- 4 : Sections cinéma audiovisuel toutes académies
Article 11
La cérémonie de remise des prix se déroulera le mercredi 30 mai 2018 à 11h à la Jetée.
Article 12
La participation au concours implique l’acceptation du présent règlement.
Palmarès
Collège
Grand prix : Manon Charret
Sur le film : Garden party
Classe de 3e, Collège Teilhard de Chardin de Chamalières (Puy-de-dôme)
Critique de Garden Party par Manon Charret
Un court-métrage plein de rebondissements, nageant entre les eaux du film d’animation et celles, en apparence, d’un film documentaire sur les batraciens. Voilà ce que nous proposent Florian Babikian, Vincent Bayoux, Victor Caire, Théophile Dusfresne, Gabriel Grapperon et Lucas Navarro, les six réalisateurs de « Garden Party ».
Ecran noir. Soudain, une grenouille sort d’une mare. Blague, canular ? Réapparition de notre grenouille. (!) Certes, mais dans une chambre luxueuse à la décoration baroque, parée de nombreuses dorures. L’intérêt s’accentue lorsque la mare du début se révèle être une magnifique piscine entourée de jets d’eau.
La visite de la demeure au désordre de plus en plus marquant, avance, au gré des (més)aventures des amphibiens. Le spectateur se surprend à sourire malgré un léger dégoût, grâce aux images de synthèse particulièrement réalistes. Parodiant une comédie romantique, dégustant du caviar dans la cuisine jonchée de détritus, ces animaux étonnants et/ou répugnants prolifèrent à l’écran autant que les questions dans nos têtes.
Emmêlé dans des sentiments paradoxaux, le spectateur tente, en vain, de deviner la chute, ingénieuse et réellement bien conduite. Grâce aux plans, qui se succèdent rapidement, au fil des découvertes des batraciens, les réalisateurs nous mènent au dénouement final avec habileté, explorant l’humour noir, un des thèmes du festival, cette année. Grenouilles et crapauds en pleine Garden Party, musique et projecteurs allumés.
Grenouilles et crapauds, centres et rois de cette villa dévastée grâce à d’astucieuses prises de vue en contre-plongée. Grenouilles et crapauds, en opposition extrême avec cette maison au luxe écrasant. Enfin, grenouilles et crapauds, humanisés…Est-ce un crime de l’avoir osé ?
2e prix : Djody Admirat
Sur le film : Au loin, Baltimore
Classe de 4e, Collège Sancy Artense de la Tour d'Auvergne (Puy-de-Dôme)
Critique de Au loin, Baltimore par Djody Admirat
Des motos cross, une cité, un père absent, l'amour d'un frère, une passion… C'est toute la vie d'Akro qu'on découvre dans ce court-métrage de Lola Quivoron : Au loin Baltimore.
Akro a une passion qu'il nous fait partager tout au long du film : la moto ! Grâce à la caméra embarquée, on ressent la liberté d'Akro qui s'évade du monde réel. Mais, quand le moteur lâche, c'est un retour brutal à la réalité. Le jeune homme n'a d'yeux que pour sa moto, et ne veut qu'une chose : la réparer au plus vite pour pouvoir repartir rouler dans la cité.
Pourtant, il va vite se rendre compte que certaines choses sont plus importantes que sa passion… Il rejette son petit frère, qui est totalement délaissé par un père dépressif. Soudain, un déclic : Akro voit ce père affalé sur son lit, et son petit frère qui tente désespérément de le réveiller. Comment s'échapper ? Comment devenir un homme ?
Cette cité oppressante revient comme un leitmotiv : les immeubles verticaux sont filmés en contre-plongée, les personnages en plans rapprochés dans de petits appartements. Tout y est limité, étriqué. Seul échappatoire : la route qui file vers l'horizon... de Baltimore. Cette cité est à la fois prison et liberté, abandon et amitié, solidarité, amour fraternel...
Ce film m'a ému : Akro vit une situation familiale difficile à laquelle beaucoup de jeunes peuvent s'identifier. Pourtant, il se bat et tente d'y remédier. A travers Akro, ses rêves et ses luttes, la réalisatrice veut nous donner de l'élan, et une vision plus positive et plus humaine de la cité.
3e prix : Charlotte Portier
Sur le film : Panthéon Discount
Classe de 4e, Collège François Fillon de Saint Dier d'Auvergne (Puy-de-Dôme)
Critique de Panthéon Discount par Charlotte Portier
Le court-métrage « Panthéon Discount » est une science-fiction, qui se déroule en 2050. Une machine du futur, un scanner nommé Sherlock, identifie les maladies et propose des traitements adaptés aux moyens financiers de chaque patient. Ce robot scanner remplace les personnes des services de santé, devenues des commerciaux.
La caméra filme les patients assis dans une salle exigüe, et tenus de répondre aux questions que pose le médecin. Cette mise en scène montre la soumission des patients, à la fois soumis au scanner et au « médecin ». Les plans rapprochés facilitent notre identification aux patients et le choix de plans fixes et des images en noir et blanc n'enlève rien à l'optique futuriste de ce court- métrage.
Ce scénario montre les dangers d'une société basée sur l'argent. En effet, les patients sont déshumanisés: on contrôle leurs capacités de mémoire, on les programme comme des ordinateurs. Les médecins le sont également car ils ne sont plus capables de compassion. Et la dernière scène, qui inversent les rôles, enfonce le clou : c'est le patient qui éprouve de la compassion pour le médecin, malade de ne plus pouvoir faire son métier.
Le réalisateur imagine le pire, en montrant que l'argent détermine le fait de rester en vie et en bonne santé. Nous sommes déjà dans une société où les ordinateurs prennent de plus en plus de place, et remplacent souvent les relations humaines. Jusqu’où cela peut-il aller ? « Panthéon Discount » nous donne une des réponses possibles…
Lycées d'enseignement général et technologique
Grand prix : Anaïs Akamba
Sur le film : Au loin, Baltimore
Classe de seconde, Lycée Saint Jacques de Compostelle au Puy-en-Velay (Haute-Loire)
Critique de Au loin, Baltimore par Anaïs Akamba
Dès les premières minutes, le spectateur entre directement dans le monde d’Akro. Ce soir-là, en se promenant dans la cité, le moteur de sa moto lâche ; à ce moment - là sa vie et celle de son petit frère vont prendre un autre sens…
Akro, héros de Au loin Baltimore fait partie d’une bande, dans la cité où il vit ou survit. Loin des clichés sur la banlieue, il est un jeune homme tendre et sa moto est une sorte de métaphore pour s’échapper des préjugés sur les jeunes de banlieue. La caméra ne cesse de tourner en permanence autour du héros qui fait tout pour sauver sa moto…et sa liberté, son rêve d’ailleurs. Lola Quivoron filme au plus près la vie compliquée de certains jeunes de banlieue. La distance avec un père absent et malade, le manque d’attention et d’affection, ce court-métrage l’évoque. Et il a juste fallu le temps d’une soirée pour rendre ce parcours touchant, celui d’un grand frère qui devient le « père » de son petit frère.
Les dernières images nous font réfléchir sur le choix d’Akro qui emmène son petit frère avec lui faire un tour de moto avec sa bande. Comportement irresponsable et risqué ou plutôt le signe d’une vraie relation entre les deux garçons ? Tout simplement des images de bonheur. Ce petit garçon trouvera-t-il aussi une bande plus tard, qui l’accueillera comme sa famille ?
Ce court-métrage réaliste nous rappelle alors avec certitude qu’ « on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux »(Saint-Exupéry)
2e prix : Adrien Huchet
Sur le film : Journal animé
Classe de terminale, Lycée du Parc de Lyon (Rhône)
Critique de Journal animé par Adrien Huchet
Le court métrage « Journal animé » de 3 minutes 30 de Donato Sansone donne vie aux pages du journal Libération du 15 septembre au 15 novembre 2015.
Au départ, l’auteur se met lui-même en scène, on le voit gribouillant et raturant des images d’articles. Le film aborde des informations diverses, certaines légères, économiques, politiques, sportives, ou culturelles. Il capte l'attention en utilisant la dimension réaliste des images. L'auteur traite toutes ces nouvelles sous une forme d’ironie et réussit à nous faire réfléchir sur notre société.
Soudain, au détour d’une page, le film bascule sur l’horreur des actes terroristes, quand Paris est frappé en plein cœur par les attentats du 13 novembre 2015.
Comment comprendre l'incompréhensible ? Comment continuer à vivre ?
Au fil du court métrage, le réalisateur continue ses gribouillages, mais l’amusement, le ton léger et l’humour du début du court métrage ont laissé place à un trait plus lourd, comme frappé par la terreur. La couleur des dessins gribouillés , principalement le rouge, rend compte de la dimension tragique des événements et nous fait comprendre la complexité de la situation.
Partant d’un simple exercice d’improvisation, Donato Sansone traite avec son court métrage « Journal animé » les nouvelles sans filet. Il donne vie au journal, il anime l'information et la met en mouvement. Il capte l'attention du spectateur et se met face aux douleurs des victimes des attentats. Il éveille nos consciences et donne envie de réfléchir sur la société moderne à travers sa liberté d’expression.
3e prix : Isée Viala
Sur le film : Journal animé
Classe de seconde, Lycée Jeanne d'Arc Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)
Critique de Journal animé par Isée Viala
« Le journal animé », ce court-métrage à la fois caustique et effrayant, vous plonge au cœur de notre société à travers les pages du journal « Libération ». Le dessinateur, Donato Sansone livre son imagination débordante. En s’appropriant les photos reporters du journal Libération, il les manipule et les transforme en illustrations, au gré de sa pensée et de son stylo. Il relie d’un fil ou plutôt d’un trait conducteur, les idées qui le traversent et révèle ainsi son sens critique et politisé sur la société.
L’artiste parcourt du 15 septembre au 15 novembre 2015 une multitude d’actualités et d’évènements marquants qui donnent un rythme entrainant au film, presque effréné. Lecteur de « Libération », il exprime ses angoisses sur le monde dans lequel nous vivons, en nous offrant sa propre lecture de l’actualité, son témoignage d’artiste, une vision extrêmement crue et habitée d’un humour noir.
Le coup de crayon d’un gribouillage maîtrisé, violent et puissant, vous fait voyager dans un monde étrange, bien que réel, entre caricatures et références artistiques telles que Munch. Les photos défilent et disparaissent sous le crayon dénonciateur et moqueur du radicalisme religieux et politique, des guerres, des attentats, des violences, passant également de la place de l’homme et de la femme à l’accord fébrile de la COP 21.
Ce passionnant court-métrage de quatre petites minutes nous peint le tableau noir d’une peur partagée sur notre avenir, entre cet artiste et les spectateurs.
Emotions et réflexions, un duo qui ne manquera pas de toucher son public !
Lycées professionnels et agricoles
Grand prix : Cloé Domas
Sur le film : Journal animé
Classe de 1èreS, Lycée agricole et forestier Brioude-Bonnefont de Fontannes (Puy-de-Dôme)
Critique de Journal animé par Cloé Domas
Un journal original.
Le court-métrage « Journal animé » de Donato Sansone est une improvisation artistique à partir de l'actualité nationale des pages du journal Libération, il mêle animation et réalité. Ce journal retrace jour après jour les actualités entre le 15 septembre et le 15 novembre 2015 en créant une sorte de monde parallèle au nôtre.
Le réalisateur nous fait part de son analyse du sujet entre l'image et le document réel. Donato Sansone décide de s'emparer des pages de Libération en « griffonnant » sur les actualités ce qui donne immédiatement une vision réaliste tout en les détournant de leur sens initial.
Nous rentrons petit à petit dans le monde de ce journal : un monde visuellement touchant, qui nous ouvre une porte entre humour et peur. Ce parallèle nous met dans une position déstabilisante, car les actualités tombent au jour le jour sans transition. Nous passons de quelque chose de joyeux à d'un coup quelque chose qui émeut la France entière ! Le rythme soutenu ne nous laisse aucun répit, c’est encore plus bouleversant.
L'image la plus touchante est celle sur laquelle s'achève le court métrage : le 13 novembre 2015 , la France est de nouveau touchée par des attentats. Toute l'horreur ressentie est symbolisée par une fleur décapitée.
Ce court-métrage est touchant et poignant. Il nous confronte à des images dures qui malheureusement font notre actualité. Ce journal prône la liberté d'expression. Un parallèle subtile trouvé par le réalisateur nous fait comprendre que nous, lecteurs et spectateurs, devons veiller à maintenir cette liberté.
2e prix : Omer Gul
Sur le film : Animal
Classe de 1ère bac pro MV2, Lycée professionnel Pierre Boulanger de Pont-du-Château (Puy-de-Dôme)
Critique de Animal par Omer Gul
Ce court-métrage met en scène un serpent mutant trouvé par un homme dans une zone radioactive qui, par la suite sera dressé pour faire des combats. La parenté avec le film coréen "The Host " qui met en scène une créature géante et une jeune fille m’a tout de suite frappé. Dans les deux cas, il est question d’animaux étranges et de pollution. L’action se passe ici dans un pays africain.
Le réalisateur fait le choix d'une économie de dialogues pour privilégier les gros plans, les mouvements de caméra qui mettent en avant le dresseur et sa force mentale. La bande son joue aussi un rôle important et en crescendo, comme pour basculer dans un autre monde ou dans les pensées du dresseur. Dans la scène finale qui m'a interpellé, le dresseur et son serpent ne font qu’un. Les deux dégagent une énergie qui les unit. J'ai aimé aussi l'histoire de vengeance que l'on comprend dès la première scène du film. Le dresseur enfant en perdant une jambe va gagner ce "serpent", sorte de monstre, créature issu des déchets, des rejets radioactifs. La couleur bleu sert de fil conducteur entre les plans et les séquences comme un lien spirituel, religieux entre le serpent et le dresseur. Ce lien va même jusqu'à ce que le dresseur donne son sang au serpent. On peut voir que les couleurs choisies mettent en avant le désastre de ce monde apocalyptique.
3e prix : Arthur Théallier
Sur le film : La République des Enchanteurs
Classe de 1ère bac pro commerce/accueil, Lycée professionnel Les Cordeliers de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)
Critique de La République des Enchanteurs par Arthur Théallier
« La république des enchanteurs », un court métrage à voir ?
Bien qu'au premier abord, l'histoire semble obscure, le court métrage véhicule un beau message au monde ; sa simplicité le rend touchant.
La république des enchanteurs est un triptyque, chaque histoire ayant pour référence une des valeurs de la République Française : Liberté, Egalité, Fraternité.
Ce court-métrage est original. La texture du film, ses couleurs vives et ternes à la fois offrent un magnifique contraste aux spectateurs et les plongent dans une ambiance bien particulière. La musique est également très belle, et les jeux de son permettent au court métrage d'être rythmé et entrainant.
Certains éléments rappelleront aux spectateurs les contes de fée de leur enfance et les récits fantastiques, tels que l'apparition d'un cheval blanc lumineux monté par un « prince charmant » qui va retrouver sa « princesse ».
Je recommande donc beaucoup ce court-métrage. Mais ne vous fiez pas aux apparences car si, au premier abord, l'histoire peut sembler simpliste, après réflexion et avec du recul vous pourrez en apprécier toute la richesse.
Espérons que le prochain court-métrage de Jérémi Trouilh et de Fanny Liatard soit à la hauteur de cette petite pépite qu'est La république des enchanteurs !
Sections Cinéma
Grand prix : Alexandre Ngau
Sur le film : Desert Bloom
Classe de 1ère, Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)
Critique de Desert Bloom par Alexandre Ngau
A Las Vegas, la nuit tombe, les néons s’allument, et illuminent la ville de leurs scintillements de tubes fluorescents. Desert Bloom, film hybride entre film expérimental et documentaire, a cela de particulier qu’il a pour sujet ces néons, symboles ostentatoires, et caractéristiques, des lumières du désert du Nevada.
On aperçoit alors, à l’écran, une lente succession de tubes fluorescents, complètements coupés du reste du monde, à la réverbération électrique et aux grésillements sonores, qui nous plongent dans un hypnotisme fasciné, à mesure que l’obscurité gagne sur un paysage totalement effacé. Seuls sont visibles les néons, aux couleurs extrêmement fortes, essence même des nuits de Vegas. Un son grave et incessant accompagne cette vision léthargique, modulé parfois, mimant les grésillements sourds des luminaires, et renforçant l’effet de transe dans laquelle on s’enfonce petit à petit, à mesure que le film se déroule.
En jouant sur les sous-expositions et surexpositions, ou en variant les vitesses, pour créer le mouvement, Florian Kindlinger et Peter Kutin proposent une vision abstraite et prenante de la vie nocturne de la ville, à travers un périple étrange et fascinant, semblable visuellement à l’œuvre ondulatoire de Rainer Kohlberger, Moon Blink (2015).
Critique de la société de consommation, à travers ces entêtants mélanges d’images aveuglantes et de sons stridents, ou simple évolution de regard par rapport à celle-ci, la vision de la société qui nous est proposée par ce court-métrage est une vision, certes, décalée, mais touchante. Une sensation, comme incompréhensible, de réalisme s’en dégage, et fait de Desert Bloom un film marquant, plein de sincérité.
2e prix : Jimmy Dua
Sur le film : Decorado
Classe de 1ère, Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)
Critique de Decorado par Jimmy dua
« Le monde est un merveilleux théâtre mais le casting est déplorable », c’est à partir de ce leitmotiv qu’ Alberto Vazquez brode une fresque fantasmagorique à la fois hilarante et angoissante.
Arnold, un ourson anxieux, oscille entre rêve et réalité sans savoir si ce qu’il vit est vrai ou s’il n’est qu’un comédien dans un décor. Prétexte à développer une satire de notre propre société^, où la vie privée disparaît, et où la solitude n’a jamais été si forte malgré l’avalanche et l’omniprésence des réseaux sociaux. Le réalisateur nous montre la lutte d’un individu conscient de son sort dans un monde « fourre-tout » et maussade en flux tendu. Le merveilleux théâtre incarné par les immenses paysages s’accouple avec le glauque d’une humanité dirigée par le sexe et l’héroïsation de la débauche représentée par des poissons sulfureux aux longues jambes dénudées et un Ronald Duck alcoolique et à la rue, propulsé à nouveau au devant de la scène. Cet univers grotesque et faussement enchanté puise ses sources dans le conte et la gravure en hommage à un monde d’innocence perdue. Vazquez installe ainsi d’adorables créatures dans son monde cauchemardesque. Il aborde grâce à cela le thème de l’image et du faux semblant, les pervers se cachent derrière les écrans et les séductrices, ici d’ignobles poissons, ne montrent que leurs jambes pour cacher leurs horribles faces. Le message du déclin des relations sociales passe aussi par la vision du couple d’ourson, froid et distant dans la vie, tendre et chaleureux derrière leurs écrans, il n’y a d’ailleurs dans ce monde plus d’autres sentiments que la tristesse et l’angoisse, plus de joie ni d’amour, uniquement la représentation de ceux-ci.
C’est dans cette sorte d’immense show à la Truman que prennent place les craintes et angoisses d’Arnold, individu pris au piége par un système espion et bercé dans la théorie du complot, l’aliénation nous est servie avec un humour glaçant et une réflexion franche sur un monde qui part en vrille mais qui continue tout droit le sourire aux lèvres.
3e prix : David Besson
Sur le film : Bird dog
Classe de 1ère, Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)
Critique de Bird dog par David Besson
Cinquième court-métrage de l’étatsunienne Katrina Whalen, Bird dog est une fiction d’environ une demi-heure, se singularisant par un pitch pour le moins saugrenu.
Partie de chasse. Soleil de plomb. Rosie, jeune fille d’une douzaine d’années, va joyeusement ramasser les tourterelles qui tombent du ciel à mesure que son père les abat. Après la chasse, son père la charge de déplumer les tourterelles, avec son frère, Willy. Willy est taquin. Le père parti, il extrait le cœur d’une tourterelle, et fait semblant de le manger, arguant que sa sœur est trop fragile pour faire de même ; Rosie s’empresse de lui prouver sa force, arrache le cœur d’une autre tourterelle, l’avale, puis comprends la supercherie. C’est l’occasion rêvée pour Willy de faire peur à sa sœur, désormais convaincue qu’une tourterelle grandit en elle. C’est ainsi que débute une période de tourments, de questionnements pour Rosie : que faire de son oiseau ? l’éclosion sera-t-elle douloureuse ?
Métaphore bienveillante des tourments des jeunes filles à la puberté, cet oiseau est pour Rosie source de crainte, de doute, mais aussi de curiosité. Entourée d’un frère de son âge qui apprend tout juste à « tirer au fusil » et d’une petite sœur trop jeune, Rosie, enfermée dans le cadre par la caméra de Katrina Whalen, fait corps avec « son oiseau », qu’elle va malgré tout apprendre à connaître et à apprécier.
L’histoire apparemment improbable de Bird dog cache en fait un deuxième sens, profond, humain, à la symbolique très bien maîtrisée : passer du monde de l’enfance au monde adulte.
Prix de la critique vidéo
Critiques vidéos réalisées par le Lycée Jean Monnet d’Yzeure (Allier).
Critique vidéo : Au loin, Baltimore Critique vidéo : Panthéon Discount
Partenaires
Contacts
JÉRÔME TERS
Membre du comité de Sélection Labo
Membre du comité de Sélection National
Membre du comité de sélection International
Coordinateur Lycéens au cinéma
Coordinateur de l’Atelier
Coordinateur de la séance scolaire et des rencontres avec réalisateurs
Accueil des groupes scolaires pendant le festival
Concours de la jeune critique
Coordinateur de Ciné en herbe
Coordinateur Passeurs d'images
04 73 14 73 13