Concours de la jeune critique 2023
Depuis 25 ans, le Concours de la jeune critique cinématographique prolonge le Festival du court métrage et permet aux élèves de s’emparer des films par le travail critique. Le principe est simple : donner la parole aux élèves afin qu’ils·elles ne soient plus seulement spectateur·trice·s des films, mais aussi "critiques".
Présentation du concours
PréambuleLe court métrage est un outil pédagogique intéressant dans l’apprentissage de la critique cinématographique. Sa durée réduite et la diversité de sa production lui confèrent un statut particulier propre à susciter la réflexion. Le concours souhaite prolonger la programmation scolaire en mobilisant, à l’écrit ou par une production audiovisuelle, le regard des élèves sur un support de création artistique de premier plan : il s’agit de leur offrir un espace d’expression, d’analyse filmique et d’initiation à l’exercice de la critique cinématographique.Article 1 L’association Sauve qui peut le court métrage organise, à l’occasion de la 45e édition du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand (du 27 janvier au 04 février 2023), le 25e Concours de la jeune critique cinématographique 2023, en partenariat avec le Rectorat de Clermont-Ferrand, la fondation Varenne, le magazine Bref et la MAIF.Article 2 Ce concours est ouvert aux élèves de tous les établissements scolaires, de la quatrième à la terminale, qui suivent tout ou une partie de la 45e édition du festival.Article 3 Les participants doivent rédiger une ou plusieurs critiques de films projetés lors des séances scolaires du Festival international du court métrage 2023. La critique doit être présentée sous forme d’une page dactylographiée de 250 mots, plus ou moins 10%, soit entre 225 et 275, (le nombre de mots doit obligatoirement être mentionné dans l’envoi), sous forme de podcast audio ou sous forme de vidéo de 03 minutes maximum. La critique peut être issue d’un travail personnel ou d’une réalisation suivie par un professeur.Dans le cas d'une critique écrite, il est impératif que ce travail soit individuel, les critiques collectives ne seront pas acceptées dans le cadre du concours.Article 4 Les textes chercheront à répondre aux trois objectifs prioritaires du concours : - ouvrir un espace d’expression sur les courts métrages : la critique prolonge l’expérience de l’œuvre et présente une opinion argumentée. - développer une réflexion sur l’outil cinématographique : la bonne compréhension du film et la pertinence de l’analyse filmique sont des éléments déterminants pour le jury. - proposer un exercice rédactionnel : la critique est un genre écrit particulier, dont le concours permet d’explorer les facettes. Par ailleurs, le respect et la qualité de la langue sont décisifs.Article 5 Il est demandé aux enseignants d’opérer une présélection des travaux de leurs élèves et de n’envoyer que les critiques qui leur ont semblé originales ou dignes d’intérêt. Ils doivent impérativement spécifier aux membres organisateurs le nombre total de critiques écrites au sein de leur classe.Article 6 Les scénarios des films sont consultables sur le site du Festival du court métrage dans la rubrique "Éducation à l'image" > "Actions" > "Séances jeune public" > "Sco 13-18 ans".Article 7 Le jury comprend des représentants des différents partenaires du concours.Article 8 Les critiques des Sections cinéma peuvent porter sur n’importe quel film du 45e festival ; elles seront analysées par un jury particulier conduit par le magazine Bref.Article 9 La date limite de réception des critiques est fixée au vendredi 5 mai 2023 inclus. Les textes des critiques doivent parvenir sous forme de fichiers électroniques (formats Word, Works, ou RTF), les podcasts au format .mp3 et les vidéos critiques aux formats .mp4 ou .mov à l’adresse suivante : i.mabrouk@clermont-filmfest.org Un seul fichier par critique. Les fichiers des critiques dactylographiée et vidéo doivent être nommé de la manière suivante : Nom et prénom de l'élève - titre du film critiqué. Chaque fiche individuelle comportera les mentions obligatoires suivantes : - Nom et prénom de l’élève - Classe et établissement - Coordonnées de l’établissement, du professeur et de l’élève - Titre du film faisant l’objet de la critique et nombre de mots ou durée du film From Smash propose un service gratuit de transfert de fichier jusqu'à 2 Go, idéal pour l'envoi des critiques vidéos. Il est préférable que l'envoi de la critique soit réalisé par le professeur encadrant afin que tous les critères soient respectés. Des ordinateurs sont à la disposition des élèves au Centre de documentation de la Jetée pour envoyer leurs critiques. Horaires d’ouverture : mardi et jeudi de 13h30 à 19h, mercredi de 9h à 12h et de 13h30 à 19h.Article 10 Ce concours sera primé et récompensera les productions individuelles ainsi que la participation des établissements. Les prix porteront sur cinq catégories : - 1 : Collèges - 2 : Lycées d'enseignement professionnel - 3 : Lycées d'enseignement général - 4 : Sections cinéma audiovisuel toutes académies - 5 : Critiques audiovisuellesArticle 11 La cérémonie de remise des prix se déroulera le mercredi 21 juin 2023 à 11h00 à la Jetée.Article 12 La participation au concours implique l’acceptation du présent règlement.
Le Festival du court métrage propose une séance scolaire à l’attention des collégien·ne·s et des lycéen·ne·s, de la 4e à la terminale, qui attire plus de 5000 élèves chaque année.
La mise en ligne des scénarios, des story-boards et des notes d’intention relatifs à chaque film permet aux enseignant·e·s d’aborder avec leurs élèves l’écriture cinématographique et le passage à l’image. La rencontre des élèves avec les réalisateur·trice·s durant le festival rend possible une approche plus intime de la création cinématographique.
Les élèves ont ainsi de nombreux éléments pour s’exprimer sur les films, et le Concours de la jeune critique cinématographique, en partenariat avec le Rectorat de l’Académie de Clermont-Ferrand, la Fondation Varenne, la revue Bref et le Fond MAIF pour l'Éducation, leur propose l’espace pour le faire.
Pour plus d'informations vous pouvez contacter Jérome TERS, coordinateur du Concours de la jeune critique à j.ters@clermont-filmfest.org
La remise des prix
Les lauréat.e.s, leurs accompagnants, l'équipe de Sauve Qui Peut Le Court-Métrage et les représentants des partenaires (Brigitte Défradas du Fonds MAIF pour l'éducation, Roland Duclos et deux conseillers de la Fondation Varenne et Agnès Barbier de la DAAC/Rectorat de l'Académie de Clermont-Ferrand).
Les partenaires du concours
Christian Ponsolle, président du Fonds MAIF pour l'Education.
Roland Duclos, représentant de la Fondation Varenne.
Créé sous la forme d’un magazine en 1989 par François Ode, premier délégué général de L’Agence du court métrage, Bref s’est toujours attaché à prouver que le court métrage méritait éminemment que soit portée sur lui une approche critique, au même titre que toutes les autres formes de cinéma.
Partenaire depuis de nombreuses années du Concours de la jeune critique piloté par Sauve qui peut le court métrage autour des différentes programmations du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand, nous nous réjouissons de publier les textes des différent.e.s lauréat.e.s, désormais en ligne, notre média se déployant depuis 2016 sur deux dimensions : la revue Bref, dont la parution est annuelle, et la plateforme VOD Brefcinema (www.brefcinema.com).
Nous avons en outre l’honneur et le plaisir de nous voir chaque année confier le soin de choisir les premier, deuxième et troisième prix de la catégorie “Section cinéma” et félicitons chaleureusement les gagnant.e.s de 2023, qui ont à nouveau fait preuve d’acuité de regard, de finesse d’analyse et de qualité d’expression et d’écriture.
Ce travail est particulièrement précieux en ces temps de surexposition des jeunes spectateurs aux images de tous types et nous y accordons la même importance –fondamentale – que l’équipe organisatrice de l’opération. Merci et bravo à toutes et à tous !
Christophe Chauville, responsable des éditions à L’Agence du court métrage, rédacteur en chef de Bref et responsable éditorial de Brefcinema.
Agnès Barbier, DAAC - Rectorat de Clermont-Ferrand.
Palmarès du 25e Concours de la jeune critique
CATÉGORIE COLLÈGE
Grand prix – Esteban Corentin du collège Pierre Mendès France à Riom.
Critique écrite sur le film Sur La tombe de mon père de Jawahine Zentar.
Grand prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Esteban Corentin, élève du collège Pierre Mendès France à Riom.
Religion, tradition, opposition… Quand seules des pensées vous raccrochent à votre père défunt parce qu’en tant que femme, vous n’avez pas le droit d’assister à son enterrement … Comment Maine mène-t-elle ce difficile combat ?
Trois enfants à l’arrière d’une voiture traversant le désert marocain, seule Maine est dans la lumière. Pourquoi son aînée reste-elle dans l’ombre ? Deux musiques se superposent : celle du Coran à la radio et celle des émotions intérieures de Maine. Elle ne comprend pas les premiers échanges en arabe : comment vivre entre deux pays et accepter sa culture d’origine ?
Des plans serrés de la veillée familiale font sentir son oppression que le motif des barreaux, cadres de portes, grilles accentuent, montrant aussi l’adolescente toujours entre deux mondes, prête à franchir l’interdit . Sa rébellion émerge dans des endroits de plus en plus ouverts : une chambre aérée, une terrasse, le désert. Cette ouverture progressive suggère un chemin vers la libération qui est signifiée également par le mouvement : d’abord immobilisée sur le cercueil paternel, Maine tente de marcher dans la procession puis court librement vers le cimetière, contrairement à son aînée soumise à la tradition. Leur opposition est visible sur la terrasse, Maine dans la lumière, Esmée dans l’ombre, dos à dos, et s’incarne même dans une lutte corps à corps montrée en plans serrés caméra à l’épaule.
Le moment où Maine attrape une poignée du sable préféré de son père pour le déposer sur sa tombe, est poignant. Maine tenant à rendre hommage à son père, parvient donc à braver la tradition : sa détermination impressionnante est bien montrée dans ce film émouvant.
2e prix – Lorenzo Perreira du collège La Ribeyre à Cournon d’Auvergne.
Critique écrite sur le film Ice Merchants de João Gonzalez.
2e prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Lorenzo Perreira, élève du collège La Ribeyre à Cournon d'Auvergne.
Lors du festival du court métrage à Clermont- Ferrand, la diffusion d’Ice Merchants, troisième film d’animation de João Gonzalez, a particulièrement ému la salle.Bouleversant. C’est le seul mot qui vient à l’esprit pour parler de ce court métrage.
L’histoire, le lieu de l’action, les dessins, le cadrage des images, la musique, les couleurs, l’absence de paroles : tout est réuni pour provoquer un mélange d’émotions intenses chez le spectateur.
C’est l’histoire d’un père et de son fils, installés dans une maison minuscule, accrochée à flanc de montagne. Père et fils se rendent chaque jour au village pour vendre de la glace.
C’est ainsi que nous entrons dans un quotidien familial peu ordinaire, où tout semble au ralenti. La relation attachante, soudée et tendre entre le père et le fils nous fait ressentir de la douceur et de la sérénité.
Mais très vite, cet univers nous inquiète : la maison isolée, située en haut d’une falaise, le petit garçon qui fait de la balançoire au-dessus du vide, nous donnent très vite une sensation de vertige et créent un malaise chez le spectateur.
Cette sensation de vertige est accentuée par la plongée choisie à plusieurs reprises par le réalisateur.
De plus, père et fils doivent sauter en parachute tous les jours pour aller vendre la glace au village. A chaque saut, ils perdent d’ailleurs leurs chapeaux... Etrange détail qui aura son importance.
Avec la chute des chapeaux, on s’imagine avec angoisse celle des deux personnages.
A la fin, ce sentiment de peur atteint son apogée : le réchauffement climatique... une avalanche qui met en danger le père et le fils... mais ils n’ont plus de parachutes pour sauter...
Ice merchants est une histoire poétique et touchante basée sur la force des liens familiaux qui contraste avec la précarité et l’insécurité dans lesquelles évoluent les personnages.
On peut aussi s’imaginer que le travail du père -marchand de glace- n’est pas dû au hasard : le réalisateur aurait-t-il voulu dénoncer les conséquences du réchauffement climatique actuel ?... Rien n’est moins sûr...
3e prix ex-aequo – Jeanne GANIÈRE du collège Joliot Curie à Aubière.
Critique écrite sur le film PLSTC de Laen Sanchez.
3e prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Jeanne GANIERE, élève au Collège Joliot Curie à Aubière.
Plstc, une angoisse sous- marine
Du plastique à la nausée, Laen Sanchez délivre un message angoissant
Une série d’images se succèdent à vitesse frénétique, mettant en scènel’angoisse des mers et des océans : la vie étouffée par nos déchets plastiques. L’effroi, la nausée face à l’asphyxie de notre monde. Laen Sanchez nous met face à l’inacceptable à travers ce déferlement d’images d’animaux et de flore morts. Des couleurs froides et une musique saccadée amplifiant ainsi l’angoisse qui nous prend. Il ne s’agit ni d’une histoire ni d’un documentaire tel que « Trashed » de Candida Brady. Ici rien d’éducatif. Mais l’effroi, le dégoût jusqu’à la nausée.
Laen Sanchez a su trouver le moyen de réveiller en nous des sentiments de révulsion, de peur, de honte face à ce que notre civilisation a provoqué chaque jour un peu plus par notre inaction.
Cette réalisation sort des codes classiques du film habituel, il n’y a pas d’acteurs, ni de scénario. L’auteur transforme des photographies d’animaux et de la flore en images esthétiques mettant en scène le tragique de la situation.
« Plstc » nous choque, nous bouleverse, nous brusque. L’auteur nous montre la réalité du désastre écologique sur les animaux marins et les océans. Ce court métrage tient sans nul doute une vraie place dans la sélection du festival de Clermont- Ferrand. Je le recommande.
3e prix ex-aequo – Énéa VACHELARD du collège Pierre Mendès France à Riom.
Critique écrite sur le film Ice Merchants de João Gonzalez.
3e prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Énéa Vachelard, élève du collège Pierre Mendès France à Riom.
La vie vertigineuse d'un père et d'un fils endeuillés, une maison accrochée à une falaise, une balançoire, de la glace et un village très loin en contre-bas . A quoi tient la vie ?
Dès les premières images, une sensation de verticalité envahit le spectateur : les plans en contre-plongée associés à une musique intrigante, nous immergent dans un univers glacial . Très vite, le spectateur est rattrapé par la chaleur, celle de l'amour complice entre le père et le fils, et celle des couleurs chatoyantes de leurs bérets et tasses, rouges, orange et jaunes .
On découvre alors une vie rythmée par la vente quotidienne de glaçons . Des gros- plans sur un thermomètre et une tasse jaune cachée, nous invitent à nous interroger sur le thème du film . Un malaise lié à l'inaccessibilité de cette tasse pour l'enfant, accentué par une variation de la musique, nous alerte sur le manque d'une
personne ...Tout ne tient qu'à un fil comme le bonheur du père et du fils, accrochés à cette couleur jaune et à la maison qui s'effondre après une avalanche .
Les dernières images poignantes de leur chute, renforcées par un air dramatique, font apparaître la mère défunte enveloppant sa famille comme dans un dernier adieu . La fin rapide dévoile à la fois l'intérêt et la métaphore des bérets, qui ont servi à amortir la chute, mais aussi à renouer le lien avec la mère : père et fils se recueillent devant leur passé, et l'enfant a désormais le droit de se rapprocher du béret jaune maternel .
« Ice merchants » amène donc d'une façon originale à se soucier du réchauffement climatique en nous faisant réfléchir aussi sur l'acceptation du deuil .
| Le prix établissement est décerné au collège Joliot Curie à Aubière |
CATÉGORIE LYCÉE
Grand prix – Jules ALVAREZ de l’ensemble scolaire Fénelon de Clermont-Ferrand.
Critique écrite sur le film The Debutante de Elizabeth Hobbs.
Grand prix - Catégorie Lycée
Critique écrite de Jules Alvarez, élève de l'Ensemble scolaire Fénelon à Clermont-Ferrand.
« Puis-je vous présenter ma fille ? » Nous ne connaissons pas son nom, mais nous devinons ses convictions. Fille de Lord, cœur d’émeraude… du haut des cieux londoniens, bercée tout proche de la Tamise, elle mène sa vie d’étincelles et de rubis, et pourtant, son cœur balbutie tumultueusement devant cette hyène. Hyène, meurtrière, toge hirsute et pestilente, carcasse sincère et attachante, l’animal, prédateur de cœurs artificieux, face au gourdiflot humain lors du diner dansant, est-il finalement la véritable bête de cette réception ?
Les images, elles aussi, prennent part à la dance infernale et colorée. Les nuances de couleurs, balafrent l’écran. L’écran masque nos yeux, tout autant que nos pensées bestialement humaines qui soutiennent notre éveil éternellement. Sachons alors contempler la « bête sanguinaire » née de notre propre jugement. L’écran, c’est aussi et surtout le déguisement d’une hyène plongée dans la comédie humaine, balzacienne et boétienne.
Pas de danse, ricanements, moqueries, glousseries, niaiseries, gloutonnerie, hypocrisie, l’hyène se conforme vite à la jungle dangereusement humaine qui s’ouvre à elle. C’est sur ce trait de moralité que Elizabeth Hobbs nous fait nous questionner, nous repenser, presque méditer même, durant huit minutes riches en émotions, déchainant les passions, et fortes en convictions.
2e prix – Sidonie FAUROT du lycée Saint-Alyre à Clermont-ferrand.
Critique écrite sur le film PLSTC de Laen Sanchez.
2e prix - Catégorie Lycée
Critique écrite de Sidonie Faurot, élève du lycée Saint-Alyre à Clermont-Ferrand.
Un court-métrage brutal.
Un court-métrage poétique.
Un court-métrage engagé.
Le court-métrage de Laen Sanchez se construit au fil d’un morceau de violons montant en crescendo. Il y a une urgence derrière ces notes, les instruments à cordes sonnent comme des alarmes ; le fond musical est à lui seul un message d’alerte.
Sur cette musique se construit un enchainement de plans: la caméra filme l’objet de plein front alors que celui-ci parait flotter au milieu de bulles et de particules, le défilé rapide de ces plans crée un mouvement, non sans rappeler celui de vieux appareils de projection ; contraste d’autant plus étonnant que chacune des images de ce film a été réalisée à partir d’intelligences artificielles.
Mais qu’y a-t-il sur ces images ? Notre œil distingue des plantes et des animaux enchevêtrés dans du plastique. Ces images évoquent celles que nous retrouvons dans l’actualité au sujet des animaux victimes de la pollution de l’Homme, envahis par les déchets. Mais Laen Sanchez est allé bien plus loin: un arrêt sur image, n’importe laquelle, permet de réaliser qu’il s’agit en fait de chimères totalement irréelles composées de faune, de flore et de pollution ; des créatures comme issues de terribles manipulations génétiques …
Le titre du court-métrage pend soudainement un aspect sinistre : « PLASTIC » ôté de ses voyelles, qui sonne comme le nom d’un composant chimique dangereux.
Dans ce court-métrage d’à peine une minute Laen Sanchez met donc tout en œuvre pour faire réagir son spectateur en choquant et en effrayant, mais surtout alerte sur les problématiques environnementales, nous incitant à enfin réagir avant qu’il ne soit trop tard.
3e prix ex-aequo – Lisa BILLARD du lycée Claude et Pierre Virlogeux à Riom.
3e prix - Catégorie Lycée
Critique écrite de Lisa BILLARD, élève du Lycée Claude et Pierre Virlogeux à Riom.
Le court métrage « PLSTC » de Laen Sanches nous invite à une plongée sombre et angoissante dans les profondeurs de nos océans. Escorté d’un morceau de violoncelle allant crescendo, les habitants de fonds marins luttent contre les dérives de l’activité humaine. Du plus petit poisson exotique au cachalot, en passant par le phoque ou l’ours polaire, tous se débattent dans le plastique asphyxiant. Ce ballet de créatures suffocantes interpellent le spectateur, lui coupant le souffle en lui montrant les tragiques destins que cause la pollution humaine.
Coraux, algues, poissons et mammifères se succèdent les uns aux autres, tous différents, tous égaux devant la pollution.
Au commencement, les poissons n’ont que de petites parties prises dans le plastique telles une nageoire ou bien la bouche.
Progressivement ils finissent par être entièrement emprisonné. On assiste impuissant à l’agonie des ours polaires, des phoques privés de tous mouvements, condamnés à mourir dans d’atroces souffrance.
D’abord coloré par les poissons exotiques, l’image devient plus sombre, la danse plus macabre. Le pathétique sort de ses créatures ne peut que confronter le spectateur à sa propre culpabilité. On ne peut alors que prendre conscience de l’impact considérable du rejet de nos déchets dans l’océan. Ce court-métrage poignant met le spectateur face à ses responsabilités, maintenant qu’il a vu, il ne peut plus nier, il ne peut plus fermer les yeux.
Le réalisateur nous offre un court-métrage percutant, son message n’a pas besoin de mots, pas besoin d’autre support que l’image qui, seule, réussit à sensibiliser le spectateur sur la pollution des océans et l’importance de préserver la faune et la flore des eaux marines.
Critique écrite sur le film PLSTC de Laen Sanchez.
3e prix ex-aequo – Evan BOUZINHAC du lycée Cariat à Bourg-en-Bresse.
Critique écrite sur le film Ice Merchants de João Gonzalez.
3e prix - Catégorie Lycée
Critique écrite de Evan Bouzinhac, élève du Lycée Cariat à Clermont-Ferrand
Ice merchants est un film d’animation de João Gonzalez. Ilraconte l’histoire d’un père et d’un fils dont la vie simple et répétitive se résume à vendre chaque jour de la glace qu’ils récupèrent grâce à leur maison attachée sur le flanc de la montagne.Regarder ce court-métrage, c’est plonger dans un univers symbolique qui nous parle des liens qui libèrent.
Tout est lien en effet dans ce film. Tout d’abord, ce sont les liens réels, les cordes, qui sont omniprésentes dans ce court métrage : les plans d’ensemble de la maison suspendue ou encore les nombreux plans rapprochés sur la fixation des cordes insiste sur le fait qu’elles maintiennent les deux protagonistes en vie. Les cordes de la balançoire, celles accrochées à la moto ou encore les cordes du parachute rappellent aussi cette idée. Cependant,une chose est soulignée par la bande son : le bruit des craquements de la corde est présent à chaque plan où on les voit. Cela insiste sur la fragilité de celles-ci car par la suite les liens de la maison vont lâcher et mettre en danger la vie des personnages. Heureusement les liens familiaux sont là pour les sauver : ces liens sont caractérisés par leur entraide au quotidien qui leur permet de gagner leur vie et de continuer à vivre même isolés dans la montagne. Ces liens sont encore symbolisés par les chapeaux qu’ils portent et que le père offre sans cesse à son fils. C’est encore l’amour de la mère qui est esquissé au détour d’un gros plan sur une tasse.
Qu’en est-il de notre lien à la terre et à ses éléments ? C’est la question que pose finement João Gonzalez à travers un univers poétique, sensible, réflexif.
| Le prix établissement est décerné au lycée Lafayette à Clermont-Ferrand.|
CATÉGORIE SECTION CINÉMA
Grand prix – Jeanne Bonnemoy du Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand.
Critique écrite sur le film Buffer Zone de Stavvas Stavrou.
Grand prix - Catégorie Cinéma
Critique écrite de Jeanne Bonnemoy, élève du lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand.
Le film Buffer zone de Savvas Stavrou nous donne à entendre ce qui est sans doute la reprise la plus émouvante de la chanson Running up that hill de Kate Bush, dont le message d’amour et de désir de compréhension n’a jamais eu autant de sens que dans la bouche de deux jeunes soldats ennemis par la nationalité, mais unis par leur humanité.
L’histoire se déroule dans la zone tampon entre Chypre et la Turquie. Deux immeubles appartenant chacun à l’un de ses pays se font face, comme les soldats sur leur toit, au fil des heures de garde. La tension est palpable, jusqu’à ce que la garde revienne à un jeune soldat chypriote tout juste engagé. Présenté dès les premières images comme le souffre-douleur de ses camarades, il se prend de compassion pour un soldat turc du même âge quand il se rend compte que ce dernier subit lui aussi les railleries des autres soldats. Ce premier point commun va les amener à une émouvante histoire d’amour lorsqu’ils découvrent leur attachement mutuel à la chanson de Kate Bush, leur façon de s’évader un instant de cet environnement oppressant.
Ce film présente ainsi une histoire d’amour, mais d’un amour impossible, tragique, tel celui de Roméo et Juliette. Mais quand la musique se fait entendre, tout semble devenir possible : les voix des deux âmes sœurs s’entremêlent et la dure réalité s’éclipse un instant, permettant littéralement l’envol mystique du jeune soldat. Alors, même lorsqu’ils se retrouvent finalement séparés, leur lien musical permet de garder foi en l’amour ; à la fois le leur et un amour universel, un amour qui permettrait de dépasser tous les conflits.
2e prix – Arthur Belin du Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand.
Critique écrite sur le film Les dents du bonheur de Joséphine Darcy Hopkins.
2e prix - Catégorie Cinéma
Critique écrite de Arthur BELIN, élève du lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand.
Une esthéticienne à domicile se rend chez une cliente fortunée avec sa fille de huit ans, Madeleine. La riche propriétaire propose à la fillette de rejoindre sa fille Eugénie et ses deux amies, Constance et Emmeraude, au sous-sol de la maison.
Les trois amies accueillent Madeleine et lui proposent de participer à un jeu de société dont Constance fixe les règles. Chaque joueuse doit apporter une somme d’argent dans le jeu. Pour la première partie, Madeleine donne la pièce de deux euros, qu’elle a reçu le matin même avec « la petite souris ». Constance ayant remporté la partie, invite à Madeleine à rejouer. Cette dernière accepte mais n’ayant plus d’argent à miser, Constance lui propose de lui arracher une dent en guise de nouvelle mise.
Dans son film, Les dents du bonheur, la réalisatrice Joséphine Darcy Hopkins, dépeint avec finesse et cruauté deux mondes qui s’opposent. La vie ordinaire d’une esthéticienne et sa fille, face à une famille de la très grande bourgeoisie. Pour illustrer son propos, la réalisatrice a choisi comme lieu de tournage, une grande propriété avec parc et belle demeure. La famille emploie une servante à laquelle on ne s’adresse qu’en anglais. Dès leur jeune âge, les enfants sont confrontés à des valeurs mettant en avant la compétition, l’argent, l’emprise sur autrui.
Aucun personnage masculin dans ce film n’est présent à l’écran. Joséphine Darcy Hopkins concentre son travail d’acting sur des femmes hypocrites et cruelles. Constance, la fille de la propriétaire prend du plaisir à voir souffrir Madeleine en restant insensible à sa douleur et à sa tristesse. Les jeux de lumière employés dans le sous-sol et quelques effets de maquillage, rendent l’atmosphère encore plus pesante. Véritable film à suspens, ce court-métrage renferme les ingrédients d’un thriller social.
3e prix - Lisa Souligoux du Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand.
Critique écrite sur le film Daphné ou la belle plante de Sylvain Derosne, Sébastien Laudenbach.
3e prix - Catégorie Cinéma
Critique écrite de Lisa Souligoux, élève du lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand.
Pendant que l’eau ruisselle, que le miel coule, que les feuilles tombent et que le bois s’enflamme, Daphné nous confesse son histoire, celle d’une femme émotive et impudique.
Daphné ou la belle plante, un court métrage de Sébastien Laudenbach et de Sylvain Derosne. Nous découvrons la vie inhabituelle de Daphné, à la manière d'un documentaire sur la nature, les téléspectateurs se retrouvent complètement immergés dans un univers sensuel. Daphné est le nom d'une fleur, le laurier, qui, comme toutes les fleurs, suit un cycle déterminé.
Une véritable harmonie se crée entre la narratrice, la nature et la musique, donnant une dimension poétique au court métrage. Être strip-teaseuse ne fait pas partie de notre quotidien, mais c'est différent quand cette jeune femme nous raconte sa touchante histoire. C'est un sujet délicat qui est parfaitement traité et décrit.
Les différences de plans font danser les feuilles, l’eau et même le feu. La transition passant de plans rapprochés à des plans d’ensemble permet de découvrir l’entièreté d’un monde d’apparence pudique. C’est lorsque les plans se rapprochent que ceux-ci nous dévoile sa remarquable sensualité. Et c’est grâce à une simple bande-son que nous parvenons à comprendre de quoi traite ce documentaire.
Une simple bande-son qui fait son effet, Daphné extériorise et nous devenons témoin de ses joies, de ses peurs, de ses déceptions et même de ses désirs. C’est ainsi qu’un lien profond se crée avec le personnage principal. Daphné ou la belle plante est un documentaire qui ne laisse personne indifférent à la sensibilité d’une jeune femme au nom de fleur.
CATÉGORIE CRITIQUE VIDÉO
Grand prix – Marianne Chahid-Fryszman du Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand.
Critique vidéo sur le film Go Fishboy de Denise Cirone, Sebastian Doringer, Andrey Kolesov, Chiayu Liu, Zhen Tian et Lan Zhou.
2e prix – Laura Andrieu, Noa Aupet, Nabil Benkhadra, Malone Besse, Adam Blal, Lilou Chavannes, Rana Coskun, Mattéo Couto, Chloé Delannoy, Quentin Demadre, Selehattin-Tugrul Duman et Clara Ferreira du Collège Saint-Exupéry à Lempdes.
Critique vidéo sur le film Sur La tombe de mon père de Jawahine Zentar.
3e prix – Enzo Boiron, Tony Dicko et Matthias Garnier du Lycée La Chartreuse Paradis à Brives-Charensac.
Critique vidéo sur le film Ice Merchants de João Gonzalez.