Concours de la jeune critique 2021
Depuis 23 ans, le Concours de la jeune critique cinématographique prolonge le Festival du court métrage et permet aux élèves de s’emparer des films par le travail critique. Le principe est simple : donner la parole aux élèves afin qu’ils ne soient plus seulement spectateurs des films, mais aussi "critiques".
Présentation du concours
RÈGLEMENT
Préambule
Le court métrage est un outil pédagogique intéressant dans l’apprentissage de la critique cinématographique. Sa durée réduite et la diversité de sa production lui confèrent un statut particulier propre à susciter la réflexion. Le concours souhaite prolonger la programmation scolaire en mobilisant, à l’écrit ou par une production audiovisuelle, le regard des élèves sur un support de création artistique de premier plan : il s’agit de leur offrir un espace d’expression, d’analyse filmique et d’initiation à l’exercice de la critique cinématographique.
Article 1
L’association Sauve qui peut le court métrage organise, à l’occasion de la 43e édition du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand (du 29 janvier au 06 février 2021), le 23e Concours de la jeune critique cinématographique 2021, en partenariat avec le Rectorat de Clermont-Ferrand, la fondation Varenne, le magazine Bref et la MAIF.
Article 2
Ce concours est ouvert aux élèves de tous les établissements scolaires, de la quatrième à la terminale, qui suivent tout ou une partie de la 43e édition du festival.
Article 3
Les participants doivent rédiger une ou plusieurs critiques de films projetés lors des séances scolaires du Festival international du court métrage 2021. La critique doit être présentée sous forme d’une page dactylographiée de 250 mots, plus ou moins 10%, soit entre 225 et 275, (le nombre de mots doit obligatoirement être mentionné dans l’envoi) ou sous forme de vidéo de 03 minutes maximum. La critique peut être issue d’un travail personnel ou d’une réalisation suivie par un professeur.
Dans le cas d'une critique écrite, il est impératif que ce travail soit individuel, les critiques collectives ne seront pas acceptées dans le cadre du concours.
Article 4
Les textes chercheront à répondre aux trois objectifs prioritaires du concours :
- ouvrir un espace d’expression sur les courts métrages : la critique prolonge l’expérience de l’œuvre et présente une opinion argumentée.
- développer une réflexion sur l’outil cinématographique : la bonne compréhension du film et la pertinence de l’analyse filmique sont des éléments déterminants pour le jury.
- proposer un exercice rédactionnel : la critique est un genre écrit particulier, dont le concours permet d’explorer les facettes. Par ailleurs, le respect et la qualité de la langue sont décisifs.
Article 5
Il est demandé aux enseignants d’opérer une présélection des travaux de leurs élèves et de n’envoyer que les critiques qui leur ont semblé originales ou dignes d’intérêt. Ils doivent impérativement spécifier aux membres organisateurs le nombre total de critiques écrites au sein de leur classe.
Article 6
Les scénarios des films sont consultables sur le site du Festival du court métrage dans la rubrique "Éducation à l'image" > "Actions" > "Séances jeune public" > "Sco 13-18 ans".
Article 7
Le jury comprend des représentants des différents partenaires du concours.
Article 8
Les critiques des Sections cinéma peuvent porter sur n’importe quel film du 43e festival ; elles seront analysées par un jury particulier conduit par le magazine Bref.
Article 9
La date limite de réception des critiques est fixée au vendredi 7 mai 2021 inclus.
Les textes des critiques doivent parvenir sous forme de fichiers électroniques (formats Word, Works, ou RTF) et les vidéos critiques aux formats .mp4 ou .mov à l’adresse suivante : v.maurel@clermont-filmfest.org
Un seul fichier par critique.
Les fichiers des critiques dactylographiée et vidéo doivent être nommé de la manière suivante :
Nom et prénom de l'élève - titre du film critiqué.
Chaque fiche individuelle comportera les mentions obligatoires suivantes :
- Nom et prénom de l’élève
- Classe et établissement
- Coordonnées de l’établissement, du professeur et de l’élève
- Titre du film faisant l’objet de la critique et nombre de mots ou durée du film
Il est préférable que l'envoi de la critique soit réalisé par le professeur encadrant afin que tous les critères soient respectés.
Des ordinateurs sont à la disposition des élèves au Centre de documentation de la Jetée pour envoyer leurs critiques. Horaires d’ouverture : mardi et jeudi de 13h30 à 19h, mercredi de 9h à 12h et de 13h30 à 19h.
Article 10
Ce concours sera primé et récompensera les productions individuelles ainsi que la participation des établissements. Les prix porteront sur quatre catégories :
- 1 : Collèges
- 2 : Lycées d'enseignement professionnel
- 3 : Lycées d'enseignement général
- 4 : Sections cinéma audiovisuel toutes académies
Article 11
La cérémonie de remise des prix se déroulera le mercredi 23 juin 2021 à 11h00 à la Jetée.
Article 12
La participation au concours implique l’acceptation du présent règlement.
Le Festival du court métrage propose une séance scolaire à l’attention des collégiens et des lycéens, de la 4e à la terminale, qui attire plus de 5000 élèves chaque année.
La mise en ligne des scénarios, des story-boards et des notes d’intention relatifs à chaque film permet aux enseignants d’aborder avec leurs élèves l’écriture cinématographique et le passage à l’image. La rencontre des élèves avec les réalisateurs durant le festival rend possible une approche plus intime de la création cinématographique.
Les élèves ont ainsi de nombreux éléments pour s’exprimer sur les films, et le Concours de la jeune critique cinématographique, en partenariat avec le Rectorat de l’Académie de Clermont-Ferrand, la Fondation Varenne, la revue Bref et le Fond MAIF pour l'Éducation, leur propose l’espace pour le faire.
Plusieurs types de critiques sont possibles :
Présentation de cette 23e édition par Verena Maurel, coordinatrice du Concours de la jeune critique
La remise des prix
Les partenaires du concours
Christian Ponsolle, président du Fonds MAIF pour l'Education
Roland Duclos, représentant de la Fondation Varenne
Christophe Chauville, représentant de Brefcinéma
Palmarès du 23e Concours de la jeune critique
CATÉGORIE COLLÈGE
Grand prix - Camille Nourry du collège Champclaux de Châtel-Guyon
Critique écrite sur le film Coffin de Houzhi Huang, Yuanqing Cai, Mandimby Lebon, Théo Tran Ngoc, Mikolaj Janiw, Nathan Crabot
Grand prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Camille Nourry, élève du collège Champclaux de Châtel-Guyon
Nul besoin de paroles, d’acteurs en chair et en os pour nous plonger dans le monde assourdissant des travailleurs exploités dans les mégapoles chinoises et soumis à la promiscuité.
Un intérieur peu engageant, un grincement de porte, l’ombre d’un personnage et nous voici à l’entrée d’une pièce faisant office d’habitation. La vue en plongée donne à notre personnage un côté insignifiant.
L’homme s’assoie sur son lit. Un travelling vertical permet de le voir rapidement dans son ensemble.
Voir aussi qu’il rêve d’ailleurs, de son pays ? Il s’apprête à se coucher.
Un flot de bruits l’empêche de s’endormir. Les sons se métamorphosent en éléments cauchemardesques. Les footballeurs sortent de la télé; les ronflements du voisin se transforment en typhon; la chasse d’eau en inondation; la cigarette allumée en incendie; la sonnerie du téléphone en marteau piqueur; de simples les bruits de la rue en sirènes de pompier. Du rouge, de l’orange, même les couleurs se mêlent à cette agressivité.
Tout se mélange autour de lui. Il suffoque. Sa tête semble exploser. Tout s’écroule. Aspiré par la chasse d’eau, il se noie au milieu des déchets. Sa vie ne représente plus rien. La chasse d’eau se vide. Tout redevient calme. Il a fini par s’endormir.
S’enfermer dans son lit, s’enfermer dans un cercueil pour enfin trouver la paix et lâcher prise …
Musique angoissante, bruits amplifiés, contre plongées qui agrandissent les perspectives et renforcent la sensation de vertige.
5 minutes pour ressentir, 5 minutes pour comprendre, 5 minutes pour plonger dans cet enfer.
L’exagération pour dénoncer. Une fiction animée, signée des Gobelins, qui interpelle sur la condition précaire de ces travailleurs.
2e prix - Mira Van Leeuwen du collège Sancy-Artense de la Tour d’Auvergne
Critique écrite sur le film Le cercle d’Ali de Antoine Beauvois-Boetti
2e prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Mira Van Leeuwen, élève du collège Sancy-Artense de la Tour d'Auvergne
Souvenirs, match, centre d'accueil, audition, droit d'asile... C'est toute la vie de Salman qu'on découvre dans ce court métrage d'Antoine Beauvois-Boetti : Le cercle d'Ali.
Salman, un jeune afghan réfugié en France, prépare son audition pour le droit d'asile à la Cour Nationale afin d'obtenir des papiers. Révisant son texte en français, Salman est assailli par les souvenirs de son unique match de Bouzkachi, le sport national afghan. Cette scène, qui revient comme un leitmotiv, parasite la pensée d'Ali. Ce match n'est pas un match comme les autres : c'est un rite initiatique avorté...
Grâce aux flash-back, on partage les douloureux souvenirs de Salman. Le montage alterné entre le présent et le passé met en parallèle la difficulté à s'insérer dans une culture quelle qu'elle soit. Au fur et à mesure, les scènes du match reviennent de plus en plus fréquemment dans la mémoire d'Ali, se précipitent et finissent par laisser échapper le souvenir traumatique. Comment Ali va-t-il pouvoir supporter son passé et affronter son présent ?
Ce court métrage est tourné en scope. Les cadres n'ont pas de « limite ». Ce format renforce l'opposition entre le passé et le présent. Les plans d'ensemble sur les paysages afghans tranchent avec la pièce étriquée où Salman vit en France. Plusieurs plans sont pris en plongée comme la scène des Afghans à cheval lors du match de Bouzkachi, accentuant la pression de l'enjeu.
Ce film m'a profondément émue. Il nous rappelle quelque chose de très important : être réfugié, comme Salman, dans un autre pays n'est jamais facile. Le cercle d'Ali nous montre la force de la résilience : il faut pouvoir sortir du cercle pour conquérir sa liberté !
3e prix - Jeanne Bernet du collège Pierre Mendès France de Riom
Critique écrite sur le film Souvenir souvenir de Bastien Dubois
3e prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Jeanne Bernet, élève du collège Pierre Mendès France de Riom
Enfouis mais vivants. Cachés mais présents. Les souvenirs que l’on préférerait oublier, comme ce scorpion dissimulé dans une étagère, découvert par un enfant fouillant chez ses grands-parents. Avec ce scorpion, il découvre la guerre d’Algérie, à laquelle son grand-père a participé. En découle un flot d’images idylliques de l’embarquement pour la colonie en guerre, souligné par une musique orientale et dont le style cartoon fait ressortir la vision simplifiée de l’enfant.
Ce style contraste avec un graphisme complexe, relatif au vécu passé et présent du narrateur adulte, nous immergeant dans sa vision des choses. Ainsi, les contours mal définis, les zones incolores, soulignent l’absence du grand-père, pourtant présent physiquement. Cette vision personnelle apporte beaucoup de sensibilité au film.
Avec le temps, cette guerre vécue par son aïeul obsède le narrateur, d’autant qu’elle demeure un tabou. Le grand-père finit cependant par se confier sur la fabrication d’une arme . L’instrument, dessiné dans le style cartoon de l’imagination du narrateur, s’abat alors violemment dans le décor en style vécu. Les graphismes se mélangent pour montrer la superposition des époques, des émotions, de l’imagination et de la réalité.
Le film se termine sur la mort du grand-père, sous le regard de son petit-fils. On les voit tous deux au milieu d’un désert algérien, où le vieil homme s’écroule sur le « Cum Dederit » de Vivaldi, chant religieux sur l’héritage : il a réussi à dévoiler, à transmettre à son petit-fils l’horreur de la guerre.
Enfouis mais vivants. Cachés mais présents. Tels demeurent les souvenirs des soldats. Est-elle si abominable qu’on ne peut l’évoquer ? Bastien Dubois y est pourtant parvenu avec une extrême sensibilité en suggérant l’horreur, la rendant plus touchante encore.
| Le prix établissement est décerné au collège Pierre Mendès France de Riom |
CATÉGORIE LYCÉE PROFESSIONNEL
Grand prix - Timoté Manganelli, Anaïs Crozier, Maelle Calmant, Ambre Maravi, Graziella Micieli, Pauline Paniguetti, Adrien Guillaumond, Théo Fanni, Robinson Gallo, Angelyna Schmidt et Yildiz Uslu du lycée hôtelier privé le Renouveau de Saint-Genest-Lerpt
Critique audio sur le film La chamade de Emma Séméria
2e prix - Evan Horn, Maëlys Gauthier, Laurine Sergere et Johan Roux du lycée professionnel Germaine Tillion de Thiers
Critique vidéo sur le film La chamade de Emma Séméria
CATÉGORIE LYCÉE D'ENSEIGNEMENT GÉNÉRAL ET TECHNOLOGIQUE
Grand prix - Maxime Conchon du lycée Ambroise Brugière de Clermont-Ferrand
Critique écrite sur le film La chamade de Emma Séméria
Grand prix - Catégorie Lycée d'enseignement général et technologique
Critique écrite de Maxime Conchon, élève du lycée Ambroise Brugière de Clermont-Ferrand
Dès le début du film, le coup de fil que passe Camélia à Salah présente une ambiguïté qui donne rapidement le ton de la narration : est-ce que les sentiments que se portent ces jeunes sont d’ordre amoureux ? C’est cette question qui va maintenir le spectateur attentif. Dans le divertissement jeunesse, ce thème est souvent vulgarisé, trop artificiel et commercial. Dans La Chamade on le rend doux, sain et simple. C’est agréablement sécurisant et poétique.
La poésie est apparente dans la narration, mais aussi à l’image. Comment ne pas être sensible au paysage isolé et calme de ce petit village du sud ? Comment ne pas être bercé par le chant des cigales qui partagent la bande audio avec une musique lénifiante ? Comment ne pas être sensible à la palette de couleurs offerte par le coucher de soleil. Ces choix artistiques amènent une douceur à l’image et la réalisatrice n’a pas peur de montrer des plans uniquement esthétiques. L’ambiance du film est si confortable et sensorielle qu’on pourrait sentir l’air chaud des soirs d’été, depuis notre siège.
De l’ambiance, on peut aussi extraire l’intention de la réalisatrice : montrer la simplicité qui déborde des deux jeunes et l’évolution de leurs émotions. Ce conte de fin d’été va susciter chez certains spectateurs une excitation enviée et pour d’autres de la nostalgie. Le film aborde la relation à l’autre sous différents symboles et cela sans trop de longs discours. Si on le veut, on peut s’amuser à déceler les signes et deviner quelle sera la fin, sinon on peut se laisser porter jusqu’à elle ; en ce qui me concerne, le film a amené plus de sensations que de réflexions.
2e prix - Adeline Valnaud du lycée Madame de Staël de Montluçon
Critique écrite sur le film Rone - Room with a view de Jonathan Debrouwer, Arthur Harel et Marine Brutti
2e prix - Catégorie Lycée d'enseignement général et technologique
Critique écrite de Adeline Valnaud, élève du lycée Madame de Staël de Montluçon
Un métrage court et intense. Ce clip musical débute dans la salle du théâtre du Châtelet. La spectatrice centrale est arrachée à son fauteuil, suite à un souffle mystérieux, tirée, puis propulsée hors de la salle. Elle rejoint un groupe de jeunes adultes, comme elle, dans un décor terne et dur. Les corps se mettent alors à danser, ils se secouent, vrillent, s’accordent, se déforment, au rythme d’une musique inquiétante. Rone, assis à l’écart, tente de s’échapper. Les danseurs le rattrapent, et une créature désarticulée, légère, formée par tous les danseurs, déambule sur les toits. On plonge dans la créature.
Ce court métrage dépourvu de paroles, laisse toute la place à la musique. Grâce à cela chacun peut poser les mots qu’il veut sur les images, et les émotions qu’il ressent. La musique électronique va vite. Elle est menaçante et presque apocalyptique. Les chorégraphies sont composées de gestes amples, de coups, de torsions : les mouvements sont haineux et semblent lutter.
Pour moi ce sont les jeunes dans la société qui sont dépeints dans ce clip. C’est dans un climat anxiogène que la jeunesse doit évoluer et trouver une place. Les jeunes essayent de se fédérer, et forment comme un essaim, contre les violences du monde extérieur. Une énergie incroyable sort de ces corps en mouvement, en quête de sens. Le corps est ici un lieu d’expression et d’exorcisme de la colère. On voit que chacun essaye de trouver sa place par certains gros plans qui créent une analyse plus pointue de quelques individus. J’ai beaucoup aimé cette représentation de la société contemporaine par la danse, et recommande ce court métrage, pour voir la société autrement.
3e prix - Joseph Di Martino du lycée Joseph-Marie Carriat de Bourg-en-Bresse
Critique écrite sur le film Coffin de Houzhi Huang, Yuanqing Cai, Mandimby Lebon, Théo Tran Ngoc, Mikolaj Janiw, Nathan Crabot
3e prix - Catégorie Lycée d'enseignement général et technologique
Critique écrite de Joseph Di Martino, élève du lycée Joseph-Marie Carriat de Bourg-en-bresse
Après une rude journée, rien de mieux qu’écrire une critique sur un court métrage !
Tout d’abord, s’installer. Puis, refermer la porte de son bureau … Elle coince. Zut.
Bref, la critique, comment pourrais-je la commencer ? "Le court métrage se nomme Coffin et …", *POM POM PROM* … quelqu’un passe dans le couloir.
Bref, il faut que je continue : "C’est un film d’animation, …"
*ENCORE UN BUT !*, le voisin écoute trop fort la télévision ; je vais l’éteindre.
Je disais donc que : "Ce film de Yuanqing Cai, Nathan Crabot et Houzhi Huang est une vraie trouva…"
*SPLASHBLBLFSCHHHH* cette fois, c’est les toilettes … Si seulement cette porte pouvait se fermer.
Ecrire. 275 mots, une perspective réduite, comme chaque plan de ce film, qui ferme tout horizon à ses personnages.
*BVMMM BVRMMM* mon téléphone vibre, je l’éteins.
Il faut que je continue d’écrire, que je me concentre : "Ce court métrage dénonce les appartements cercue…"
*TONK TONK TONK* les travaux en bas sont plus près que d’habitude : c’est mal isolé …
Écrire, ne pas devenir livide comme les personnages du film, piégés dans un décor surchargé.
*WOOF WOOF RRRRRR* … J’écris : "Les problèmes liés à ces appartements, parfois mortels, so..." Écrire. Ah ! Penser à parler de la confusion entre réalité et imaginaire pour amplifier le ressen...
*UN MATCH INTENSE !* … tous ces bruits sont de plus en plus proches. Écrire.
*FRSHHHHHH* du feu ; écrire. "… film m’a touché, je conseille vivem …"
*SPLASHBLBLBLBL* de l’eau partout ; Tous ces gros plans, écrire … Je pourrais en mourir ... écrire … comme ces gens dans ces démons d’appartements …
Respirer.
| Le prix établissement est décerné au lycée Joseph-Marie Carriat de Bourg-en-Bresse |
CATÉGORIE SECTION CINÉMA
Grand prix - Marine Gilbert du lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand
Critique écrite sur le film L’effort commercial de Sarah Arnold
Grand prix - Catégorie Section cinéma
Critique écrite de Marine Gilbert, élève du lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand
Des femmes. Des caisses enregistreuses. Du vide. Essentiellement du vide…
Nous entrons ainsi dans l’univers aseptisé et tragique du court métrage L’effort commercial, titre reflétant à lui seul, la rudesse des conditions de travail dans notre société.
Dans ce drame, Léa, une jeune travailleuse nouvellement embauchée dans une grande enseigne de supermarché, apprend le métier de caissière. Les spectateurs découvrent à travers ses yeux l’immoralité et l’absence d’humanité dans le management des employées. Son accueil au sein de l’équipe d’hôtesses de caisse est froid et distant, comme si l’absence d’empathie de l’encadrement déteignait sur les employées. Elles se sont, apparemment, habituées à ce monde cruel et sans cœur, mais pas Léa.
Le film se déroule dans le magasin, où le vide est omniprésent, permettant de centrer notre attention sur les caissières et leurs actions, accompagnées des ‘bips’ incessants des douchettes. Tout n’est que vide à l’écran : articles, clients, décor… les rendant présents par leur absence. Après tout, pourquoi représenter ces éléments puisque l’important n’est pas le contact, le lien humain, mais seulement la productivité et la perfection. Une perfection des gestes, du comportement, réalisé dans un objectif : satisfaire le client. « Le soleil chante, les oiseaux brillent » clame leur devise… ces femmes doivent briller à tout prix.
La sobriété de la scénographie renforce le message de cette fiction, dénonçant ainsi toute une société. D’autant plus que cette histoire est basée sur celle d’une jeune femme, hôtesse de caisse dans un supermarché Auchan de Tourcoing. Elle était enceinte de trois mois, faisait des malaises à répétition. Elle demanda à aller aux toilettes. Refus de ses supérieurs. Elle fit une fausse couche.
2e prix - Nils Colson du lycée Auguste et Louis Lumières de Lyon
Critique écrite sur le film Coffin de Houzhi Huang, Yuanqing Cai, Mandimby Lebon, Théo Tran Ngoc, Mikolaj Janiw, Nathan Crabot
2e prix - Catégorie Section cinéma
Critique écrite de Nils Colson, élève du lycée Auguste et Louis Lumières de Lyon
Le remarquable Coffin s’ouvre par l’entrée d’un jeune homme aux traits fatigués dans un tout petit appartement collectif. Animé par un seul but, celui de pouvoir se reposer après une dure journée, le protagoniste se retrouve assailli par des bruits parasites qui le plongent dans un cauchemar absurde : on joue au football dans l’appartement, un camion poubelle renverse la cuisine, un ouvrier joue du marteau-piqueur, les toilettes débordent et entrainent une inondation d’urine.
En choisissant l’angle de l’onirisme, les co-auteurs, Yuanqing Cai et Nathan Crabot, traitent astucieusement de la surpopulation urbaine par le biais d’un minuscule appartement partagé par quatre personnes, un lieu d’habitation qui évoque clairement les ‘‘maisons-cages’’ d’Hong Kong. Le récit se situe en effet dans le sud de la Chine, où il existe une surpopulation urbaine, notamment à Hong Kong. Il en découle des pressions sociales qui se retrouvent exposées tout au long du cauchemar vécu par le protagoniste du film. Notez que l’appartement se divise en deux espaces : l’un correspond à la partie commune (cuisine, toilette), tandis que l’autre renvoie à l’espace personnel des colocataires. Force est de constater que cet espace personnel se réduit à un étroit rectangle où s’entassent le lit et tous les effets personnels. Ainsi, lorsque le protagoniste cherche à tirer sans succès le battant pour s’enfermer dans son seul refuge intime, cet échec l’empêche de s’isoler du reste du monde et en fait la proie des bruits parasites qui saturent l’espace commun. Enfin, le titre - formidablement choisi par ailleurs -, Coffin (cercueil en français), renforce le sentiment d’aliénation sociale en associant cet infime espace intime à l’image d’un cercueil où se logent solitude et frustration.
3e prix - Jules Simoes du lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand
Critique écrite sur le film Masel Tov Cocktail de Arkadij Khaet et Mickey Paatzsch
3e prix - Catégorie Section cinéma
Critique écrite de Jules Simoes du lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand
Lycéen juif renvoyé de son lycée pour avoir frappé un camarade lui ayant tenu des propos antisémites, Dima se voit obliger par ses parents d’aller s’excuser auprès de lui. Sur le trajet, il parle face caméra de la problématique d’être à la fois juif et allemand.
Etrangement sur son chemin, Dima croise ami, professeur, grand-parent qui lui tiennent tous des discours liés à sa religion ce qu’il ne comprend pas. Pour lui son judaïsme ne décrit pas son identité. Il se sent avant tout allemand.
Entre documentaire et interventions en aparté, le jeune homme est filmé tout au long de son chemin pour rejoindre Tobi conduisant le spectateur à réfléchir sur les différents sujets liés au judaïsme comme les horreurs de l’holocauste, le territoire d’Israël et les agressions antisémites. Les flashbacks sur l’Allemagne nazi, les camps de concentration qui sont régulièrement intégrés dans le montage appuient l’importance que cette époque semble toujours avoir de nos jours sur la vie de ce lycéen. Lorsque Dima apparaît en noir et blanc portant la kippa, il semble fragile, vulnérable, cette sensation est renforcée par le son des avions et des bombes qui semblent le survoler. Les images en couleur qui suivent contraste avec ce noir et blanc et prouve qu’il n’est pas vulnérable mais qu’il doit malgré tout, toujours lutter à cause de son identité religieuse dans le pays berceau du nazisme, même plus de soixante-dix ans après.
Ce film allemand nous montre à quel point l’histoire d’un pays peut marquer plusieurs générations, même celles qui des années après des événements tragiques, pourraient ne plus se sentir concernées. Il nous montre aussi que l’antisémitisme est toujours présent et qu’il faut encore lutter pour faire accepter les particularités de chacun.
CATÉGORIE CRITIQUE VIDÉO
Grand Prix - Lola Da Silva Pento, Arthur Chaucot, Martin Lipowiez et Tanguy Aguay du collège Pierre Mendès France de Riom
Critique vidéo sur le film Masel Tov Cocktail de Arkadij Khaet et Mickey Paatzsch
2e prix - Kenzo Seguda, Romane Martins, Ange Grimaud, Ethan Ferreira, Emma Valuy, Dalil Kaboura, Laurine Mioche, Lina Grand-Reis, Mathis Rudelle, Sarah Leclerc, Antoine Riveau et Ipek Ince du collège Antoine De Saint-Exupéry de Lempdes
Critique vidéo sur le film Masel Tov Cocktail de Arkadij Khaet et Mickey Paatzsch
| Mentions décernées à Lisa Raufast du lycée Saint-Alyre de Clermont-Ferrand (critique vidéo sur le film Souvenir souvenir de Bastien Dubois) et à Nathan Villebesseix du lycée Ambroise Brugière de Clermont-Ferrand (critique vidéo sur le film Coffin de Houzhi Huang, Yuanqing Cai, Mandimby Lebon, Théo Tran Ngoc, Mikolaj Janiw, Nathan Crabot) |
Contacts
JÉRÔME TERS
Membre du comité de Sélection Labo
Membre du comité de Sélection National
Membre du comité de sélection International
Coordinateur Lycéens au cinéma
Coordinateur de l’Atelier
Coordinateur de la séance scolaire et des rencontres avec réalisateurs
Accueil des groupes scolaires pendant le festival
Concours de la jeune critique
Coordinateur Passeurs d'images
- 04 73 14 73 13