Concours de la jeune critique 2022
Depuis 24 ans, le Concours de la jeune critique cinématographique prolonge le Festival du court métrage et permet aux élèves de s’emparer des films par le travail critique. Le principe est simple : donner la parole aux élèves afin qu’ils·elles ne soient plus seulement spectateur·trice·s des films, mais aussi "critiques".
Présentation du concours
Le Festival du court métrage propose une séance scolaire à l’attention des collégien·ne·s et des lycéen·ne·s, de la 4e à la terminale, qui attire plus de 5000 élèves chaque année.
La mise en ligne des scénarios, des story-boards et des notes d’intention relatifs à chaque film permet aux enseignant·e·s d’aborder avec leurs élèves l’écriture cinématographique et le passage à l’image. La rencontre des élèves avec les réalisateur·trice·s durant le festival rend possible une approche plus intime de la création cinématographique.
Les élèves ont ainsi de nombreux éléments pour s’exprimer sur les films, et le Concours de la jeune critique cinématographique, en partenariat avec le Rectorat de l’Académie de Clermont-Ferrand, la Fondation Varenne, la revue Bref et le Fonds MAIF pour l'Éducation, leur propose l’espace pour le faire.
Plusieurs types de critiques sont possibles :
La critique vidéo comme une analyse de film, en format mp4 : https://vimeo.com/manage/videos/722479023
Pour plus d'informations vous pouvez contacter Mélissandre Planche, coordinatrice du Concours de la jeune critique à m.planche@clermont-filmfest.org.
La remise des prix
Les partenaires du concours
Christian Ponsolle, président du Fonds MAIF pour l'Education
Christophe Chauville, représentant de Brefcinéma
Palmarès du 24e Concours de la jeune critique
CATÉGORIE COLLÈGE
Grand prix - Aloès Garcia Damon du collège François Villon de Saint Dier d'Auvergne.
Critique écrite sur le film Sanpatsu de Kentaro Hirase, Masahiko Sato, Yutaro Seki.
Grand prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Aloès Garcia Damon, élève du Collège François Villon à Saint Dier d'Auvergne
Coupez!
Le court-métrage Sanpatsu (La coupe de cheveux) s’ouvre sur une pièce vide, froide, aseptisée, peu propice aux retrouvailles et aux sentiments, qui se révèle être un salon de coiffure installé dans une prison !
En effet, la coiffeuse qui s'occupe d'un garçon d'une douzaine d'années, est sous la surveillance d'une gardienne, qui vérifie notamment qu'aucun lien privilégié ne se crée avec les clients.
Le spectateur découvre alors l'histoire et le lien de ces deux personnages, à travers des flash-backs introduits par autant de bruits de ciseaux sur les cheveux : CUT ! Il apprend que le père a lui aussi coupé son fils de sa mère et l’autorise enfin à la retrouver, en l’amenant à la prison.
Dès lors, on comprend le parti-pris du réalisateur qui met ses personnages en scène dans un salon de coiffure, pour jouer sur le double sens (en coiffure et en cinéma) du mot « cut », et souligner tous les obstacles qui ont conduit à cette rupture mère-fils.
De plus, à travers tous ces flash-backs introduits sans autre transition que le mouvement et le bruit des ciseaux, le réalisateur souligne l'absence de sentiments dévoilés et la brutalité de cette absence de relation où les apparences ordonnent de se « couper» de ses émotions.
2e prix - Elise Voldoire du collège Pierre Mendès France à Riom.
Critique écrite sur le film Sanpatsu de Kentaro Hirase, Masahiko Sato, Yutaro Seki.
2e prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Elise Voldoire, élève du collège Pierre Mendès France à Riom.
L’univers carcéral, un lien brisé, la redécouverte du fils . Masahiko Sato, Yutaro Seki et Kentaro Hirase nous offrent avec « La coupe de cheveux » leur vision de l’éloignement affectif causé par la prison.
Aux premières images, l’étonnement nous envahit, mais grâce aux surcadrages engendrés par l’enchevêtrement des lignes des meubles et des barreaux, on finit par comprendre que l’endroit est un salon de coiffure en prison, géré par les détenues. Une femme au regard triste attend l’arrivée de la personne qu’elle doit coiffer.
La séance de coiffure commence par une image laissant sceptique : un adolescent assis sur un fauteuil que Sakaguchi, la détenue, fait monter... cette séquence débute sans que le jeune garçon ne soit dans le cadre ; il y apparaît au fur et à mesure . Montre-t-elle symboliquement que l’enfant a grandi depuis l’abandon de sa mère ? Les réalisateurs suggèrent probablement aussi, avec subtilité, l’idée d’une redécouverte.
La composition filmique originale, un kaléidoscope des souvenirs de l’enfant et de Sakaguchi, nous laisse deviner le lien qui les unit. A chaque coup de ciseaux, un flash back raconte le parcours de chacun avant la coupe.
Ce court-métrage touchant est empli de scènes insignifiantes en apparence, mais ô combien importantes. La dernière en fait partie. Après avoir recueilli une mèche de cheveux de son fils, Sakaguchi jette le reste dans un vide-ordures mis en valeur par un gros plan. Ce geste symbolise-t-il son envie de couper définitivement les ponts ? Ou de renouer avec sa famille en oubliant son passé douloureux ?
Ce film complexe et poignant montre à quel point la prison peut briser les liens. Mais ne permet-elle pas aussi de comprendre combien on aime les siens ?
3e prix - Noémie MORENO du collège Pierre Mendès France de Riom.
Critique écrite sur le film Titan de Valéry Carnoy.
3e prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Noémie MORENO, élève du collège Pierre Mendès France de Riom
Sécurité parentale insuffisante, manque de respect de soi et besoin de reconnaissance… Alors que seul le rôle de dur à cuire lui permet d’entretenir des relations amicales, comment Nathan surnommé ironiquement Titan, va-t-il accepter son côté encore enfantin ?
Le paraître, voilà ce qui réoccupe ce pré-adolescent. Dès les premières images, une video du garçon montrant son torse nu, nous intrigue. Le cadrage étroit montre l’enfermement de Nathan dans ce besoin de validation . Son ami Malick, lui donne des coups de poing tout en le filmant, sur sa demande ; profitant de sa faiblesse, il le rabaisse sans cesse et l’entraîne dans un duel à pistolets à billes pour intégrer un groupe de jeunes durs. A cette occasion, Nathan abîme son corps pour les impressionner : l’entaille produite par le couteau-suisse de son grand frère crée son petit effet à sa grande fierté .
Le duel est montré par une série de champs contre-champs faisant ressortir la tension de l’affrontement et le danger. Des plans serrés en plongée montrent l’humiliation et l’étouffement de Nathan vaincu, filmé par ses adversaires. Mais il se révolte, couteau à la main, mis en valeur par une inversion du point de vue de la caméra. Puis il rentre, triste et seul, dans une atmosphère crépusculaire contrastant avec l’aller lumineux et joyeux. Le film se termine dans la douceur : Nathan cherche du réconfort auprès de sa mère et fait enfin des demandes propres à son âge.
C’est dans une société trop jugeante que les adolescents grandissent en rejetant leurs faiblesses. Ce court-métrage étonnant en est une métaphore violente mais réaliste.
| Le prix établissement est décerné au collège Val d'Argent de Sainte-Foy l'Argentier |
CATÉGORIE LYCÉE PROFESSIONNEL
Grand prix - Ilona Jullien du lycée Germaine Tillion à Thiers.
Critique écrite sur le film Titan de Valéry Carnoy.
3e prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Ilona Jullien, élève du lycée Germaine Tillion à Thiers.
Le court-métrage « Titan » raconte l’histoire de Nathan, treize ans, prêt à tout pour prouver qu’il est un « dur », comme son frère, son modèle. Pourtant, nous comprenons rapidement que ce n’est qu’une façade, qu’il n’est qu’un enfant qui aime les boules-à-facettes et porte une grenouillère décorée de ballons de football.
J’ai aimé ce film qui montre ce qu’un jeune est prêt à faire pour impressionner les autres mais qui laisse tomber la carapace une fois retourné dans son foyer, avec ses proches. J’ai apprécié la façon dont le réalisateur, Valéry Carnoy, entretient l’image de « dur » à travers plusieurs scènes comme celle où l’on voit que Nathan s’est gravé une cible sur le torse, au couteau ! Il prétend qu’il n’a pas souffert et semble fier de l’effet qu’il croit produire. Mais les autres se moquent de lui…
J’ai surtout adoré la manière dont le réalisateur parvient à nous faire ressentir les émotions de Titan. Ainsi, grâce à un plan large et éloigné sur la route qu’emprunte Nathan, seul, humilié par ses échecs, pour rentrer chez lui, et à la caméra qui s’attarde sur le décor rougeoyant sur fond de musique douce et mélancolique, j’ai ressenti son chagrin et sa solitude. De la même manière, la semi-obscurité de la chambre de sa mère où il se réfugie après avoir déposé les armes, rend bien le sentiment de sécurité, d’intimité et de réconfort qu’il a enfin trouvé.
2e prix - Océane Dicara de l'ES Vichy à Vichy.
Critique écrite sur le film Sierra de Sander Joon.
3e prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Océane Dicara, élève de l'ES Vichy à Vichy.
Le court-métrage «Sierra» est digne d’être admiré. Palpitant et entraînant, il exprime le mal-être d’un enfant perdu entre les passions excessives de ses parents et donc son délaissement de leur part. Le film vu à la télévision du père, prévoit un tournant dans leur vie, à tous les trois. De petites grenouilles vont alors faire leur apparition, en tant qu’amies de cet enfant, elles lui seront alors très utiles. Il y a une sorte de destin tragique, qui dirige l’entièreté de l’histoire. Une famille désunie, sans communication, sans passe-temps commun.
Certes, c’est une histoire un peu farfelue, parfois même compliquée à comprendre, mais c’est tout ce qui fait l’originalité de son entraînement. La manière de montrer les choses est très différente de tout ce que l’on peut voir habituellement. Désormais, de mon point de vue, j’ai beaucoup apprécié ce court-métrage il m’a énormément transportée et je me suis reconnue dans le personnage. Les graphismes sont très délicats, adaptés à tous, je conseille vivement ce court-métrage pour tous les publics, jeune ou âgés. il m’a beaucoup plu et je souhaiterais qu’il soit un peu plus connu parce que dans le fond il y a une bonne morale et une bonne leçon de vie, de quoi nous faire réfléchir sur nos actes et leurs conséquences pour plus tard.
Le réalisateur veut nous montrer une part de vérité dans une vie de famille, que rien n’est tout beau tout rose et qu’il peut parfois y avoir des différends entre les personnes alors que c’est totalement normal de le vivre à certains moments de la vie.
3e prix - Alexandre Dos Santos du lycée Germaine Tillion à Thiers.
Critique écrite sur le film Un corps brûlant de Lauriane Lagarde.
3e prix - Catégorie Collège
Critique écrite de Alexandre Dos Santos, élève du lycée Germaine Tillion à Thiers.
Tout d’abord j’ai cru que ce court-métrage, comme il était tourné dans une cité, ne serait que conflits et disputes. Pourtant j’ai vite compris qu’il s’agissait en fait d’une histoire romantique. Celle de deux filles, Lina et Ines qui, en plus d’avoir une passion commune pour le « parcours », ont des sentiments l’une pour l’autre. Mais leur relation est impossible car Ines ne l’assume pas. Et l’on prend conscience que c’est à cause de ses origines russes : en Russie, l’homosexualité est très mal vue. On comprend que c’est la raison de son refus car Ines est le seul personnage dont on pénètre l’intimité. On la voit notamment se disputer avec son frère, avec qui elle vit, sans intimité.
L’attirance des deux filles est visible, évidente même. Elle se comprend dans la façon dont elles se cherchent, dont elles se courent après. Elle se comprend surtout dans la gêne d’Idriss, l’ami de Lina, qui s’éclipse lorsque les filles se retrouvent enfin, comprenant qu’il est de trop. Et si Lina assume son attirance comme l’indique son jogging rouge, couleur de la passion, et les nombreux plans rapprochés la montrant joyeuse, ce n’est pas le cas d’Inès qui, elle porte un jogging gris et apparaît plus réservée, plus triste. C’est la raison pour laquelle lorsque Lina veut embrasser Inès et que celle-ci renonce au dernier moment, on comprend pourquoi le film s’intitule « Corps brûlant ».
CATÉGORIE LYCÉE D'ENSEIGNEMENT GÉNÉRAL ET TECHNOLOGIQUE
Grand prix - Lucie Maghames du lycée Ambroise Brugière de Clermont-Ferrand.
Critique écrite sur le film Un corps brûlant de Lauriane Lagarde.
Grand prix - Catégorie Lycée d'enseignement général et technologique
Critique écrite de Lucie Maghames, élève du lycée Ambroise Brugière à Clermont-Ferrand
Le court-métrage « Un corps brûlant » de Lauriane Lagarde nous présente deux jeunes filles qui se fascinent, se cherchent, se séduisent. Étrangement calme, vide même, le cadre pose dès le début une ambiance décalée. Au delà des mots, du langage qui les sépare, de leurs personnalités, Lina et Inès s’aimantent. Tout au long de l’histoire, elles passent d’un extrême à l’autre, du froid (l’hiver, les glaçons, le frigo, les glaces) au chaud (les corps qui transpirent, s’agitent, se tournent autour). Comme si leurs gestes exprimaient ce qu’elles ne peuvent pas se dire.
La bande-son ne contient ni musique, ni bruits de fond, et presque aucun dialogue. Notre trame sonore citadine (cris, klaxons, sirènes…) a disparu et les rues sont dépourvues de leurs occupants habituels en majorité masculins, laissant quelque chose à explorer, conquérir. Les plans rapprochés sur les visages des personnages nous poussent doucement vers l’empathie, et les contre-plongées sur les immeubles montrent, de la part de la réalisatrice, un souhait d’esthétisation des bâtiments ; elle les sort des habituels codes de la beauté architecturale . Tous ces éléments donnent à ce quartier un aspect irréel, à la fois étrange et accueillant.
Quelque chose de remarquable : la réalisatrice fait le parallèle entre les obstacles physiques du parkour que pratique Lina et ceux induits par des constructions sociales, tout de même présentes, qui la font refuser d’embrasser Inès lors de la scène finale. Pourtant, « Un corps brûlant » nous offre une vision pleine d’espoir et de bienveillance de la société, qui nous parle avec franchise de tabous et de clichés. C’est une facette de la réalité rarement dépeinte.
2e prix ex-aequo - Manon Châtain du Lycée Jeanne d'Arc à Clermont-Ferrand.
Critique écrite sur le film Les larmes de la Seine de Yanis Belaid, Eliott Benard, Alice Letailleur, Nicolas Mayeur, Etienne Moulin, Hadrien Pinot, Philippine Singer, Lisa Vicente.
2e prix - Catégorie Lycée d'enseignement général et technologique
Critique écrite de Manon Châtain, élève du Lycée Jeanne d'Arc à Clermont-Ferrand
Mardi 17 octobre 1961, jour marquant qui est illustré avec singularité dans le court-métrage d’animation « Les larmes de la Seine ». Le film cherche à mettre en lumière ce passage de l’histoire souvent peu connu et désarmant.
Dès le titre il y a un drame qu’il nous faut déceler, des visages vont se remplir de larmes; pourquoi ces larmes se fondent elles dans le courant de la Seine ?
Grace au choix d’une réalisation incarnée du point de vue d’un manifestant, à travers son caméscope, on se retrouve immergé dans cette émouvante soirée. Nous entrons dans la peau d’un personnage impuissant, incapable de changer le cours de l’histoire. La proximité instaurée avec le spectateur crée une atmosphère anxiogène. Le choix des techniques de surfacing et de lighting mettent en exergue une atmosphère qui semble surréaliste. Irréel et réel se mêlent.
Des tons rougeâtres servent à évoquer la puissance et nous plongent dans le danger imminent de la révolte en cours. Malgré ses allures ensanglantées, la menace est contrastée par les harmonieuses musiques d’Ibrahim Maalouf. Le coté doux amer de ses mélodies efface l’appréhension de l’issue fatale de cette soirée.
Une ribambelle de coup de feu est tiré, au ciel des ballons explosent laissant échapper le sang des martyrs algériens : cette fatalité nous laisse penser que le climat enjoué et paisible est rompu, il n’en n’est rien. Dans cette foule, les corps qui se mélangent ne semblent pas impactés.
On ressent une incompréhension, comment tout a basculé si vite ? Comment une fête, une protestation pacifique, a pu se finir en massacre ?
Les réalisateurs ne nous imposent pas une conclusion, ils lancent un débat.
2e prix ex-aequo - Mattia Geonget du Lycée Jeanne d'Arc à Clermont-Ferrand.
Critique écrite sur le film Birds de Katherine Propper.
3e prix - Catégorie Lycée d'enseignement général et technologique
Critique écrite de Mattia Geonget, élève du Lycée Jeanne d'Arc à Clermont-Ferrand
Quand certains corps se rapprochent, d'autres se déclarent. Lorsque deux garçons font une rencontre inattendue à travers les taillis ensoleillés, la danseuse peut compter sur ses deux amies, et les cascadeurs en VTT peuvent enterrer dignement les charognes de la forêt. C'est autant de clins d'œil, de fragments de vie, que nous présente Birds de Katherine Propper, récit entre fiction et documentaire. Ces enfants presque déjà adultes pourtant très différents ont un point en commun : cet après-midi, ils sont tous réunis sous le soleil du Texas.
Les bribes d'été commencent à peine à se succéder les unes aux autres que déjà nous ressentons la singularité de chacun des personnages. Les vulnérabilités transparaissent, charment le spectateur. Durant ces quatorze minutes, le voici amené dans l'intimité de personnages attachants qui donnent le sentiment d'avoir été filmés par un témoin discret et bienveillant. Nous les regardons alors comme de bons amis, et avons le sentiment de vivre cette journée insouciante à leurs côtés, jusqu'à presque avoir le sentiment, en tout cas le souvenir, un peu nostalgique peut-être, des rayons du soleil qui percent à travers les arbres et viennent réchauffer notre peau.
Entre l'adolescence et l'âge adulte, suspendus dans toutes les petites expériences propres aux temps chauds, tous les personnages de Birds semblent prendre leur envol : les cyclistes s'élancent d'un talus à l'autre, le jeune garçon à la chemise colorée confie sur un sourire son amour à sa bien-aimée.
C'est un court-métrage à la fois doux et vif qu'a réussi à créer Katherine Propper. Birds, petite mosaïque, vise juste. Sa projection nous (re)donne un peu de l'insouciance qui rend ce film si pertinent.
| Le prix établissement est décerné au lycée Ambroise Brugière de Clermont-Ferrand |
CATÉGORIE SECTION CINÉMA
Grand prix - Alix Waldmann du Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand.
Critique écrite sur le film 9 Pasos de Marisa Crespo et Moisés Romera.
Grand prix - Catégorie Section cinéma
Critique écrite de Alix Waldmann, élève du lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand
9 pas est un court-métrage espagnol, scénarisé et réalisé par Marisa Crespo et Moisés Romera en 2018. Il raconte l’histoire de Saúl, un garçon de 7 ans qui interrompt le repos de son père chaque nuit car il a une peur irrationnelle de traverser le long et sombre couloir menant à sa salle de bain. Son père, l’incitant à affronter sa peur, à “être un homme”, décide de lui donner une leçon, en le laissant lui-même traverser le couloir dans le noir.
Ce film réussit, grâce à des gros plans sur le personnage et des effets sonores bien placés, à stimuler l’imagination du spectateur et à lui faire ressentir une panique créée de toutes pièces. Il nous introduit dans les sentiments, l’angoisse extrême du personnage. Il nous permet de nous replonger dans l’imaginaire de notre enfance, de revivre cette peur universelle des monstres dans le noir, malgré l’âge qui nous sépare du personnage, et la conscience que ces monstres n’existent pas.
En plus de sa réalisation remarquable, ce film propose une réflexion sur la famille, les relations entre père et fils et l’éducation des enfants. Il permet de mettre au jour des tabous qui perdurent encore dans notre société. Il aborde notamment le sujet de la masculinité toxique, enseignée de père en fils et qui affirme qu’un homme ne doit pas avoir peur, ne doit pas pleurer ou ressentir de sentiments.
2e prix - Marine Gilbert du Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand.
Critique écrite sur le film Son Altesse Protocole d'Aurélie Reinhorn.
2e prix - Catégorie Section cinéma
Critique écrite de Marine Gilbert, élève du Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand.
Des nains, des princesses, des tasses, des autruches, des contes de fées, une musique enchanteresse, des rires d’enfants... Il était une fois Wanda et ses débuts dans un parc d’attraction, pas si merveilleux que cela.
Nous découvrons avec elle les coulisses de ce monde enfantin : difficiles.
Le premier plan évoque déjà les prémices de la fiction : un nain fumant par l’œil. Le décalage entre féérie et réalité. La fumée ternit le merveilleux.
Sans jamais sortir des coulisses, nous devinons le parc d’attraction :
par les costumes, les couleurs, le son, les cris, la musique incessante du parc, le bruit de la climatisation... infernales, ne laissant aucun répit, aucun silence. Ils ne font que déguiser la précarité et la souffrance. Les enfants : des bourreaux invisibles.
L’herbe face au béton, apparait comme luxueuse : interdite aux employés, pas à l’âne...
La rudesse des conditions de travail nous est dévoilée, la brutalité des rapports de force. Wanda l’apprend à ses dépens, tente de résister mais finit par se plier aux règles. Se plier, se casser en deux, comme la femme qui interprète l’autruche. Une férocité, une folie du pouvoir chez le manager : « son altesse », lui-même assujetti. Une folie du rire.
Rire omniprésent dans le film ; Irène, prise d’un fou rire, qui devient douloureux, au fil des minutes, dévoile une détresse infinie. Des pleurs, des cris, bien plus que des rires.
Le comique tourné à l’absurde esquisse le drame de manière délicate et impactante, efface les faux-semblants. La fiction d’apparence légère, enfantine et musicale orchestre, finalement, une triste et écrasante réalité.
3e prix ex-aequo - Alexia Quairel du Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand.
Critique écrite sur le film Brazil de Mathilde Elu.
3e prix - Catégorie Section cinéma
Critique écrite d'Alexia Quairel, élève du lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand
Entre poils et épilateur, le film Brazil de Mathilde Elu nous fait entrer au coeur de l'intimité féminine. Avec un regard humoristique, ce huit clos entre une esthéticienne et sa cliente pose une question : doit-on tout enlever ?
Camille vient se faire épiler définitivement les jambes. Cependant la patronne n'écoute pas sa cliente et se permet de lui faire ce qui lui semble le mieux pour être une " femme" pensant que son statut de professionnelle de la beauté lui donne des droits . Pour elle, être propre c’est de tout raser jusqu'au maillot. On sent que la cliente n'est pas à l'aise et n'ose pas la contredire. Laissée seule un court instant, elle essaie de fuir sans succès, et remet son avenir entre les mains de l'esthéticienne. Mais les rôles s'inversent, lorsque Camille pose les yeux sur un magazine où une comédienne est en tête d'affiche. Une idée lui vient : se faire passer pour une actrice qui se doit de rester naturelle avec ses divers changements de rôles. C'est alors que l'esthéticienne devient tout de suite à l'écoute et ,beaucoup plus aimable lui demandant même des conseils. A-t-elle trop épilé son maillot en voulant faire comme tout le monde ? La culpabilité l’envahit mais le retour en arrière est impossible.
Derrière le plus grand secret des femmes, se cache une interrogation : quelle place la société réserve-t-elle à la pilosité féminine ? Et en voulant suivre la mode, une part de la féminité n’est-elle pas niée ?
3e prix ex-aequo - Karim Roussel du Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand.
Critique écrite sur le film L'huile et le fer de Pierre Schlesser.
3e prix - Catégorie Section cinéma
Critique écrite de Karim Roussel, élève du lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand
Les mêmes gestes. Toujours les mêmes gestes. Dès le plus jeune âge, il faut apprendre à les exécuter.
Tous les matins, le père part au travail. Il dit qu’il ne faut pas perdre son temps dans des loisirs, sinon, on trouverait moins d’aliments dans son assiette. Certaines fois, le père tient à montrer à son fils son travail, comme lui avait montré son propre père. Ses collègues lui disent qu’il a vieilli, qu’il commence à avoir des difficultés à travailler. Mais il refuse d’arrêter, attendant patiemment sa retraite...
Comment montrer la vie d’un laboureur ? Et ,peut-on échapper à une destinée toute tracée ? Voilà l’objet de L’huile et le Fer, documentaire semi-autobiographique de Pierre Schlesser, présenté en compétition officielle « Labo » 2022. Le cinéaste veut rendre un hommage à son père, brutalement décédé lors d’un accident de travail.
Ce père, absent, renaît à l’écran par le travail et par les gestes de ceux que l’on nomme les « gens de peu » : artisans, agriculteurs, ouvriers , nous découvrons leurs mains usées par le travail. Sans dialogue, le film interpelle le spectateur par ses intertitres, dans lesquels le réalisateur évoque son père et ce travail fatiguant , que lui , le fils, à du fuir pour pouvoir s’émanciper Mais même si le père est mort, “son fantôme sentira toujours le travail” et ainsi que l’a dit le cinéaste Eric Caravaca : “Le cinéma, depuis toujours, nous apprend à vivre avec les morts.”
CATÉGORIE CRITIQUE VIDÉO
Grand Prix - Amparo BERNAL, Morgane BLANC, Lola BONENFANT, Mathéo BOURG, Thimothée BUSSEROLLES, Olivia CAILLAUD, Dylan COL, Ethan CROS, Matthew DELESALLE, Wyatt DELESALLE, Jaya DOS SANTOS, Azra-Meryem GOLBASI, Sasha JULLIEN, Ambre KOUPFER, Mélyne MOREL du Collège Saint Exupéry à Lempdes
Critique vidéo sur le film Sanpatsu de Kentaro Hirase, Masahiko Sato, Yutaro Seki.
2e prix - Anouk Gervais Bonnin du Lycée Jeanne d'Arc à Clermont-Ferrand.
Critique vidéo sur le film Little Berlin de Kate McMullen.
3e prix - Julot Cubizolles du lycée Ambroise Brugière à Clermont-Ferrand.
Critique vidéo sur le film Little Berlin de Kate McMullen.