Dernier verre avec Steakhouse
Entretien avec Špela Čadež, réalisatrice de Steakhouse
Quelle a été votre source d’inspiration pour Steakhouse ?
Les relations interpersonnelles m’ont toujours intéressée et les violences psychologiques sont un sujet que j’avais envie d’aborder depuis longtemps. C’est quelque chose qui vous semble d’abord très lointain, avant que vous compreniez que vous êtes pris dans ce tourbillon.
Steakhouse est un court métrage très émotionnel, qui ne tombe pourtant jamais dans la didactique ni l’abus d’explications. Comment avez-vous représenté l’état d’esprit de Lisa, et les oppressions qu’elle subit au sein de sa relation, sans être trop explicite ?
Les violences psychologiques sont un processus presque invisible, qui entraîne petit à petit les victimes. C’est un ensemble de situations difficiles à décrire avec une approche unique. De plus, la victime finit par développer un mécanisme très élaboré : elle soutient son tortionnaire dans toutes les situations absurdes et le comprend. En réalité, elle est toujours de son côté.
Pouvez-vous nous parler de vos techniques d’animation ?
J’ai créé Steakhouse en utilisant des appareils installés sur plusieurs plans et j’ai réalisé l’animation avec des feuilles de celluloïd enduites de peinture à l’huile et des figures en papier découpées. J’avais déjà utilisé ce type d’installation pour Nighthawk, mon film précédant. J’adore combiner des techniques traditionnelles et expérimentales pour surmonter les défis créatifs dans mes films. Cela me permet de trouver la représentation visuelle adaptée au scénario et aux personnages.
Y a-t-il un court métrage qui vous a particulièrement marquée ?
J’ai vu énormément d’excellents films l’année dernière, mais s’il ne fallait en choisir qu’un, je dirais Easter Eggs de Nicolas Keppens.
Selon vous, qu’est-ce qui fait un bon film ?
Pour moi, un bon film est un film qui ne laisse pas les spectateurs indifférents.
Pour voir Steakhouse, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I10.