Goûter avec Workshop (L’atelier)
Entretien avec Judah Finnigan, réalisateur de Workshop (L’atelier)
Cet atelier s’inspire-t-il d’événements que vous avez vécus ?
Je n’ai jamais participé à un atelier exactement comme celui-ci. J’ai commencé à écrire ce court-métrage juste après avoir participé à un atelier très intense axé sur la réalisation à Los Angeles. Il impliquait beaucoup d’exercices physiques et de jeux de rôles. Il y a un an ou deux, j’ai également entamé une thérapie afin de me concentrer sur la relation parent-enfant. Écrire ce film était certainement pour moi un moyen d’assimiler ces deux événements et de les lier.
Où avez-vous trouvé vos acteurs ? Comment s’est passée la collaboration ?
C’est étrange, mais je n’ai pas cherché et choisi les acteurs principaux : on me les a en quelque sorte imposés. Le casting est composé d’étudiants en arts dramatiques d’une école néo-zélandaise qui achevaient leurs études. Tous les ans, cette école fait intervenir trois réalisateurs professionnels (j’étais l’un d’eux), leur donne un budget et leur demande de réaliser un court métrage avec sept de leurs acteurs en herbe. Le film peut porter sur n’importe quel sujet, la seule contrainte est de faire jouer les acteurs mis à votre disposition. Cela m’a amené à travailler différemment : j’ai pour habitude d’écrire les rôles, puis de trouver les acteurs pour les incarner. Mais pour ce film, il était plus logique de faire connaissance avec les acteurs puis d’écrire leurs personnages en fonction de leurs forces et de leurs particularités. J’ai eu la chance de pouvoir beaucoup répéter à leurs côtés. Dans un premier temps, nous avons fait des exercices et des improvisations. Cela m’a permis d’orienter la rédaction du scénario. Je ne leur ai donné celui-ci que quelques jours avant le début du tournage et même sur le plateau nous avons pris quelques libertés.
Quelles ont été les réactions du public ? Vous y attendiez-vous ?
Je n’ai pas pu assister à la projection à Venise à cause de la pandémie, mais d’après les retours que j’ai eus, cela s’est très bien passé ? J’ai échangé avec plusieurs personnes qui l’ont vu et il semble fonctionner comme je l’espérais : les spectateurs trouvent certains passages drôles et puis ressentent quelques angoisses en se reconnaissant dans d’autres scènes. J’ai un ami qui n’était pas vraiment emballé par mon concept, mais il se trouve que sa relation avec ses parents est parfaite.
Quel est l’avenir du format court métrage d’après vous ?
Arrêtons avec les courts métrages de confinement ! (Maintenant, on peut de nouveau sortir de chez nous.)
Demain on reconfine, quels plaisirs culturels conseillez-vous pour échapper à l’ennui ?
J’ai survécu au dernier confinement en regardant PEN15 et en lisant tous les livres de Carmen Maria Machado et Ottessa Moshfegh sur lesquels j’ai pu mettre la main.
Pour voir Workshop (L’atelier), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I9.