Goûter avec Love, Dad
Entretien avec Diana Cam Van Nguyen, réalisatrice de Love, Dad
Love, Dad est-il autobiographique ?
Oui, beaucoup. C’est mon histoire, ma voix, mon écriture.
Comment avez-vous intégré les lettres à l’animation ? Ce sont les lettres originelles ? Avez-vous joué le personnage ou engagé une actrice ?
Oui, ce sont les lettres d’origine, et j’ai su dès le départ que je voulais les utiliser telles quelles. C’est pourquoi j’ai choisi la technique de la pixilation. Les lettres datent de 2004 et 2005, elles ont un côté à l’ancienne. Et cette technique d’animation permet de montrer une grande quantité de lettres et tous leurs détails en quelques secondes. Je n’ai pas fait le rôle moi-même. Je trouvais que le film était déjà si personnel que ça aurait fait trop, alors j’ai décidé d’embaucher une actrice non-professionnelle.
Dans quelle mesure le patriarcat vous intéresse-t-il, dans Love, Dad et en général? Votre intérêt se porte-t-il sur la critique d’une prétendue supériorité mâle ?
Oui, c’est ça. Je ne dirais pas que le patriarcat m’intéresse, c’est juste qu’il y a du patriarcat autour de moi et que c’est quelque chose qui affecte ma vie. Dans le film il s’agit plus de deux points de vue différents, d’un fossé culturel. Je ne pense pas que mon papa soit une mauvaise personne parce qu’il voulait un fils C’est juste qu’on vit dans des mondes différents, qu’on ne s’entend pas bien.
Y a-t-il un court métrage qui vous a particulièrement marquée ?
Oui, il y en a même beaucoup. Je suis impatiente de voir ceux que j’ai manqués dans les festivals précédents, par exemple : Lemongrass Girl de Pom Bunsermvicha, Warsha de Dania Bdeir, Sierra de Sander Joon, Le Boug Doug de Théo Jollet.
Selon vous, qu’est-ce qui fait un bon film ?
Je dirais : des émotions et de l’originalité. Si le film me fait pleurer ou me montre pour la première fois quelque chose de spécial, je trouverais que c’est un bon film.
Pour voir Love, Dad, rendez-vous aux séances de la compétition labo L2.