Dîner avec Fantasma Neon (Fantôme néon)
Entretien avec Leonardo Martinelli, réalisateur de Fantasma Neon (Fantôme néon)
Comment en êtes-vous arrivé à faire de Fantasma Neon une comédie musicale et quelle relation entretenez-vous avec ce genre en particulier ?
Je pense que le Brésil peut se targuer d’avoir certains des meilleurs compositeurs du monde. Le recours à la musique dans le cinéma brésilien ne date pas d’hier, mais les ressources sont rares pour monter des comédies musicales parce que ce genre requiert des budgets importants. Malgré notre enveloppe limitée, nous avons eu envie de nous lancer dans cette aventure. Dans notre film, le format musical offre la possibilité d’englober la diversité de la richesse culturelle du Brésil, qui est absolument unique au monde. Il nous permet aussi de créer un contraste entre la dure réalité des livreurs et le rêve que le cinéma rend possible.
Avez-vous envie d’aborder à nouveau la thématique des conditions de vie des travailleurs dans vos prochains films ?
Oui, bien sûr. Le thème du travail est très présent dans le cinéma brésilien car il permet d’évoquer plusieurs problématiques politiques et sociales qui sont encore d’actualité à travers le pays. De cette façon, le cinéma peut nous aider à réfléchir à notre réalité, mais aussi incarner une plateforme pour les allégories du présent.
Combien des différentes voix que l’on entend dans le film sont fictives ? Comment les avez-vous travaillées ?
La narration est faite par les acteurs, mais tous les témoignages sont authentiques. Le film mêle souvent des éléments fictifs et documentaires, ce qui donne cette forme hybride.
Comment avez-vous abordé la question de la violence provoquée par l’environnement urbain, les habitants et les clients non satisfaits ?
Nous cherchions à montrer un Rio de Janeiro fait de contrastes à la fois littéraux et symboliques. Nous avons donc placé ce personnage moderne (le livreur) dans un mélange hétérogène du décor de la vieille ville. Avec ses murs qui ont subi l’épreuve du temps, l’architecture contraste avec les costumes néons du livreur. Même s’il y a une multitude d’esthétiques très différentes, le personnage connaît bien cet environnement, à tel point qu’il devient presque invisible dans la vie quotidienne de beaucoup d’habitants. Notre comédie musicale aborde Rio de Janeiro de façon à représenter le contraste géographique par le biais des aspects sociaux de cette violence symbolique.
Y a-t-il un court métrage qui vous a particulièrement marqué ?
Je me considère comme un vrai cinéphile et un grand amateur de courts métrages donc il y en a beaucoup. Parmi mes coups de cœur de l’année dernière je pourrais citer Les Démons de Dorothy d’Alexis Langlois, After a Room de Naomi Pacifique, New Abnormal de Sorayos Prapapan, Ob scena de Paloma Orlandini Castro, Sideral de Carlos Segundo, Rehearsal de Michael Omonua et The Parents’ Room de Diego Marcon.
Selon vous, qu’est-ce qui fait un bon film ?
Pour moi, tout repose sur la façon de maîtriser et d’articuler le langage cinématographique et la mise en scène, ainsi que sur la capacité d’avoir un impact émotionnel, quel qu’il soit.
Pour voir Fantasma Neon(Fantôme néon), rendez-vous aux séances de la compétition labo L3.